Sevrage

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Léo

Hélène faisait crise d'angoisse sur crise d'angoisse.

Et quand elle n'en faisait pas, elle se murait dans le silence. Gaby restait beaucoup avec elle, elles dormaient même ensemble. Parfois quand mon amie était absente, c'est moi qui dormais à ses côtés.

La drogue que lui administraient ces enfoirés l'avait rendu accros. De temps en temps, elle en demandait pour oublier. Elle avait réussi à se livrer à Gaby en restant évasive sur quelques détails. Mais mon amie ne me disait rien, Hélène le lui interdisait.

Je m'étais donc éloignée d'elle pour lui laisser de l'espace. Elle avait besoin d'une présence féminine et pas celle d'un homme.

Parfois la nuit, je l'entendais hurler dans la chambre d'à côté puis ma meilleure amie lui parler calmement pour la calmer de ses angoisses. Je n'avais qu'une envie, aller auprès d'elle. Mais j'avais peur qu'elle me rejette, qu'elle ait peur de moi.

Puis une semaine passa. Physiquement, elle avait repris un peu de poids. Ses blessures extérieures avaient presque disparu. Scott et Lucas l'entraînaient. Elle courait avec Lucas le matin et boxait avec Scott l'après midi.

D'après Gaby, elle se livrait de plus en plus. Mais quand je voulais tout savoir, elle me répondait toujours que c'était à Hélène de m'en parler. Sauf qu'elle m'en parlait jamais.

Nous nous croisons de temps en temps, mais j'étais assez occupé à organiser notre voyage en Allemagne pour ce Weekend. Quand Gaby n'était pas là et que je dormais avec elle, elle s'éloignait de moi comme si elle avait peur que je la touche.

Puis dans son sommeil, sa main cherchait la mienne, alors je la prenais dans mes bras, mais partais toujours avant qu'elle se réveille pour ne pas la brusquer.

Je donnerais n'importe quoi pour ressusciter ces gros enculés et les tuer de mes propres mains. J'étais enragé, ce n'était peut-être pas plus mal si je n'étais au courant de rien. Mais dans un sens, je voulais savoir pour mieux faire souffrir cet enfoiré de Pierrick.

-Elle a repris du poil de la bête, elle sera opérationnelle pour samedi. M'annonce Gaby, le ton acerbe.

-Bien. Je réponds seulement.

-Putain, tu es chiant Léo !

-Quoi ?

-J'ai l'impression que tu t'en fiches !

-Pardon?! Tu crois que je m'en fiche?! Vous ne voulez pas me parler tous les deux !

-Probablement parce que c'est à toi de lui poser la question ?

-Elle t'a fait promettre de ne rien me dire Gabrielle !

-Ne m'appelle pas comme ça ! S'exclame ma meilleure amie.

-Pardon ! Mais c'est à n'y rien comprendre, vous ne voulez rien me dire, mais il faut que je devine tout seul, c'est ça ?

Putain, les femmes.

-Et puis je ne veux rien savoir. Je lâche.

-Pardon, j'ai bien entendu ce que tu viens de dire là ?

-Tu as bien entendu !

-Merde Léo ! Ils l'ont tabassé et violé pendant des heures en six jours !

-Fermes là !

-Elle croit que tu es dégoûté et que tu ne voudras plus jamais la toucher !

Je me fige et recule comme si j'avais reçu une gifle.

Protection (très) rapprochéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant