Fille a Papa

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Hélène

-Si un homme veut survivre, il doit revenir à l'instinct primaire.

Je marchais derrière papa sans vraiment l'écouter. J'étais trop fatiguée. Nous étions en pleine forêt et nous marchions depuis des heures maintenant. Je portais son sac à dos sur mes épaules et le mien contre mon torse. En sommes, je portais presque 15 kg et je peinais à marcher. Mais c'était le prix à payer pour passer le dimanche avec lui. J'en ressortais toujours avec des bleus, des courbatures et les pieds en sang. Mais j'étais avec lui. La nuit, nous dormions à la belle étoile. Papa dans son sac de couchage et moi sur une couverture. Il disait que c'était pour m'endurcir. J'étais trop gamine à son goût. Puis un jour, il m'a abandonné en pleine nature. Je suis restée quatre jours seule, dans le froid, l'humidité et affamée. Quand il m'a retrouvé, la seule chose qu'il m'ait dit était : Décevant.

Je caressais Rocket en regardant le numéro de téléphone de Maman. Maman qui me soignait sans poser de questions. J'hésitais à lui demander si elle savait tout ce que mon père faisait. Son vrai travail, sa mort, nos activités pour faire de moi une femme forte. Comme il le disait souvent.

Je soupire et le laisse tomber sur le matelas. J'étais réveillée depuis deux bonnes heures et j'étais affamée. Mais je n'osais pas sortir de ma chambre. Je ne voulais pas forcément le croiser après hier soir.

Je me lève, pris une douche rapide et enfile une robe longue bleue. Il faisait chaud, mais je préférais en couvrir un maximum. Je n'aimais pas ce que je voyais dans le miroir et j'essayais d'épargner ça à mon entourage.

Rocket miaule à mes pieds.

-Je suis désolée bébé, tu ne peux pas sortir. Le vilain monsieur a dit non.

Je vérifiai ses croquettes et son eau puis sortie de la chambre. Je trouvais la cuisine et fouillai dans les placards. Il n'y avait rien. J'ouvris le frigo. Rien non plus. Bah me voilà bien !

-J'ai des croissants si tu veux !

Gaby se tenait dans l'encadrement de la porte, un sac de la boulangerie devant son nez. Elle s'assit à côté de moi et prit un croissant.

-Merci beaucoup ! Je crois qu'il veut m'affamer !

-Léo vient rarement ici. M'apprit Gaby. Il a un appartement dans le centre-ville. Nous sommes dans sa maison de campagne.

Ça expliquait les placards vides.

-Mais rassure-toi. Ajouta ma voisine le sourire coquin. Tu es la première qu'il ramène ici.

Je levais les yeux au ciel.

-Tu sais, malgré le fait que ce soit un grizzly mal léché, il est plutôt cool. Me dit-elle, la bouche pleine de viennoiserie.

-Il faut creuser très profond alors. Grognai-je de mauvaise foi.

-Il ne te connait pas. Dans ce métier, on nous apprend à nous méfier d'autrui et à analyser chaque fait et geste avant d'accorder notre confiance.

-C'est mon père qui vous a appris ça.

Elle hoche la tête en fronçant les sourcils. Elle ne se doute pas que j'avais déjà eu le même discours auparavant.

-Tu fais du sport ? Me demande soudain Gaby.

Je me braque et ne répondit pas.

-Il y a une salle de sport dans le sous-sol de la maison. Ton corps m'a l'air assez musclé, tu devrais y faire un tour.

-Peut-être. Répondis-je sans la regarder. Je verrai.

Elle se leva d'un bon et me prit la main. Je tressaille, mais elle ne me lâche pas pour autant. 

Protection (très) rapprochéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant