Les jours ont passé. J'ai continué mon petit quotidien tranquille de mon côté, ai continué à explorer à dos d'Ikran les alentours d'Awa'atlu, ainsi que les profondeurs de l'océan. La magnificence du récif est si éblouissante, que parfois l'envie me prend d'y rester plus longtemps. Il y a tant à voir, tant à découvrir. Je suis curieuse de dénicher le moindre petit recoin qui se trouve à ma portée, d'explorer les grottes et les secrets que cet endroit fabuleux recèle. Mais malgré toute cette beauté et l'espace infini de trésors que représentent l'océan et les îlots qui constituent le récifs, ainsi que ses plages au sable blanc et ses eaux d'un bleu turquoise si clair qu'on y passe facilement toute la journée, je n'oublie pas la forêt où tout a réellement commencé pour moi.
À mon sens, c'est elle qui remporte la palme de l'endroit le plus merveilleux au monde. Tout y est si incroyable, vivant et coloré, que cette poésie qui s'en dégage me tient ancrée à mes racines, aux liens que j'ai établis avec elle. Je ne peux pas m'en défaire, elle coule dans mes veines, fait battre mon cœur et me fait me sentir libre. C'est chez les Omatikayas que je me sens le mieux, il n'y a pas à dire. Et pourtant, j'ai appris à me familiariser avec le village, sa géographie et peuple du récif.
Néanmoins, les Metkayinas se montrent toujours plus froids avec moi. Cela ne m'étonne pas, même si certains restent pesants parfois. J'avais pourtant senti une amélioration dans le comportement des habitants vis-à-vis de moi, mais force est de constater que certaines habitudes ont la vie dure. Chasse le naturel, il revient au galop.
Je ne me fait pas d'illusions, je sais pertinemment que tant que je n'aurai pas réellement prouvé que je ne suis pas de mèche avec la RDA, un voile de suspicion entourera toujours ma personne, telle une chimère dont on ne se débarasse jamais vraiment. C'est usant, mais j'affronte, et me défends. J'ai pris confiance en moi ici, et même si je suis toujours en position d'infériorité, je n'hésite pas à hausser le ton pour défendre ma place et ce que je vaux. Personne n'a à entacher mon image. Personne ne me connaît suffisamment pour ça, et je ne leur divulguerai certainement pas de quoi remplir leur panier de connaissance à mon sujet.
Ma réserve en a agacé plus d'un, quand certains Metkayinas tentaient d'en apprendre plus sur moi. Mais qu'à cela ne tienne, mon passé est un nid d'emmerdes et de malheurs que je ne tiens pas à déballer ici. Alors je me contente de faire ma petite vie de mon côté, tout en poursuivant mes entraînements en apnée, qui, bien qu'acquise depuis quelques semaines, me pose encore souci lorsque je prends de la vitesse avec mon Ilu. Bien que le tsaheylu me procure l'adpitude de Hiyìk à me fournir de l'oxygène, il y a un moment où le point de rupture se fait, et où la vitesse de l'animal est telle que je sens mon cœur s'emballer un peu trop vite. Un jour, j'ai bien cru que j'allais y passer.
Les émotions et ressentis de mon Ilu s'étant un peu trop emballés, j'avais aussi été touchée, partageant les expérience de la créature. Ce qui signifie que ma respiration en été directement affectée. J'ai eu la peur de ma vie. Fort heureusement, je n'étais pas seule dans le coin, et alors que je remontais prestement à la surface, j'ai vu Tsireya se diriger vers moi pour m'aider à me calmer et à reprendre mon souffle.
L'expérience aurait pu laisser un léger traumatisme en moi, mais j'ai décidé avec peine de ne pas laisser cet incident s'ajouter à la liste déjà longue des peurs qui me consumment depuis petite. J'ai travaillé sur moi, et à l'aide de Tsireya, ai trouvé une parade pour éviter que ce genre de problème ne survienne de nouveau. Les mots de Ludivine, la scientifique qui m'a aidée à préparer mon Avatar au transfert, que je me suis répété pour me rassurer, trottent encore dans mon esprit.
«L'Avatar ne réagit pas de la même manière. Il n'a pas exactement le même système respiratoire que le tien. Si cela t'arrivait dans ta forme humaine, oui, tu mourrais. Mais les Na'vis ne sont pas comme nous.»
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Sur un coup de tête - Avatar (Neteyam) [𝐄𝐍 𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]
FanfictionRevna était une jeune humaine travaillant comme enfant de ménage au sein des locaux de recherche et laboratoires affiliés à l'armée et à la RDA, sur Terre. Âgée d'à peine onze ans, lorsqu'elle pénètre pour la première fois dans une section qui lui e...