Un grognement féroce me tire de ma léthargie. Je ne sens plus mon corps. Des gerbes de ce que je suppose être de la terre et de la poussière me tombent dessus, et je plisse les yeux. La toux vient bientôt s'emparer de moi et je crache mes poumons, ce qui me laisse la gorge en feu.
Je bats des cils, ouvre un œil, puis l'autre. Un deuxième râle me fait ouvrir le second en sursaut. Plusieurs bruissements de feuillages accompagnent une énième plainte bestiale, puis de lourds pas s'éloignent de là où je me trouve.
Là où je me trouve...
Je me redresse - du moins je tente -, et pousse un gémissement de douleur. Je ne me suis pas loupée. Vaincue, je me laisse tomber sur le dos en soupirant, et regarde au-dessus de moi. Des feuilles, joliment traversées par la lumière du jour, s'étendent par dizaines sous mes yeux. Je suis entourée de verdure, et le soleil filtrant à travers elle rend cette nature encore plus belle.
J'aimerais me réjouir d'être encore en vie, mais la souffrance que je ressens ne serait-ce qu'en remuant la jambe suffit à m'inquiéter.
Vais-je pouvoir me relever un jour ?
Nouveau soupir.
Le thanator est-il bien parti ?
Il me semble que oui.
Je laisse passer quelques minutes, les yeux grands ouverts, à écouter le chant mélodieux des oiseaux peuplant les arbres alentours, puis essaie encore de me redresser. Il faut au moins que je change de perspective et sache où j'ai atteri.
Au prix de plusieurs cris et de plaintes sourdes qui m'ont à coup sûr fait repérer par tout le périmètre, je parviens à m'assoir et à poser mon dos contre une surface meuble.
Je passe la main sur le sol. C'est bien de la terre.
Mes yeux détaillent mon environnement proche et j'en viens rapidement à la conclusion que je suis tombée dans un piège.
Et quel piège...
Il y a une sacrée hauteur qui me sépare du chemin de plantes que j'empruntais avant ma chute.
- Je vais jamais réussir à sortir d'ici, constaté-je à voix basse, dépitée.
Je suis donc destinée à croupir ici jusqu'à ce que mort s'en suive ?
Plus les minutes défilent, plus le désespoir me gagne. J'espère qu'au moins Dave et Loan n'ont pas cherché à me suivre. Sinon je me serais défoncée pour rien, et j'aurais vraiment la haine.
Mes paupières sont lourdes et ma tête me tourne. Je ferme les yeux, ma joue tombant lourdement sur mon épaule droite. Je commence à m'assoupir quand des bribes de voix me parviennent.
Oh non, pitié. Qui est-ce ?
Les voix sont presque inaudibles. Pas moyen pour moi de comprendre de quoi il en retourne, ni même si je connais la langue parlée. Je fronce les sourcils, assaillie par mon mal de crâne.
Les voix prennent en décibels. Le ton monte entre les interlocuteurs. Combien sont-ils exactement ?
Putain... je ne suis pas en état de me poser ce genre de question.
- Kehe, Lapto.
Je n'entends pas la suite. De la terre me tombe sur les cheveux, signe que quelqu'un s'est approché du bord. Les ténèbres m'engloutissent de plus belle et je sombre.
***
C'est le son d'un «bip» qui me sort de mon sommeil, cette fois. Je marmonne en remuant, et des draps glissent sur ma peau nue. Intriguée, j'ouvre grand les yeux et me pose avec précaution sur un coude.
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Sur un coup de tête - Avatar (Neteyam) [𝐄𝐍 𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]
Fiksi PenggemarRevna était une jeune humaine travaillant comme enfant de ménage au sein des locaux de recherche et laboratoires affiliés à l'armée et à la RDA, sur Terre. Âgée d'à peine onze ans, lorsqu'elle pénètre pour la première fois dans une section qui lui e...