Sur un coup de tête - Avatar (Neteyam) [𝐄𝐍 𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]

2 - Folie préméditée

J'ai la sensation d'être dans une bulle. Les sons sont lointains, ouatés, comme dans du coton. Je ne comprends rien à ce qu'il se dit autour de moi, pourtant mes oreilles captent quelque chose.

Je plisse les yeux quand je sens une forte lumière passer devant ceux-ci. C'est comme si le soleil se trouvait juste en face de moi. Ça me brûle.

- Elle... réveillée... réagit... Re...a, ouvrez... yeux...

Mes paupières clignent alors que je prends peu à peu conscience. Mes yeux s'ouvrent alors complètement, et je grimace quand le faisceau lumineux m'éblouit la rétine à nouveau.

- Arrêtez...

- Réflexe pupillaire correct, dit une voix.

On claque des doigts à mes oreilles et sens un mouvement au dessus de mes tempes.

- Réponse auditive normale.

- Je-

- Comment vous sentez vous, Revna ? Des douleurs respiratoires ? Physiques ? Des étourdissements ?

On m'assome de questions. Afin d'y répondre, je me redresse avec lenteur.
Une main gantée se pose sur mon avant-bras. Surprise, je me décale d'un geste brusque, avant de m'excuser.

- Pardon.

- Capacités sensorielles, OK. Allez-y doucement.

Je hoche la tête. Prudemment, je remue mes jambes, mes chevilles, mes pieds, mes orteils, puis mes bras, mes poignets, mes doigts.

- Pliez les bras... très bien. Les jambes, super.

- Je peux descendre ?

- Oui allez-y.

Je balance mes jambes par dessus le lit sur lequel j'étais allongée, et suis prise de vertige en réalisant ce qu'il se passe vraiment. Je suis connectée à un Avatar. Réellement.

Je baisse les yeux sur mon corps. Je m'observe attentivement. J'ai la peau zébrée, c'est très joli. Et elle est toute douce !

- Tout va bien, Revna ? m'interroge un homme.

Ça alors. Il fait si petit à côté de moi !

Je pouffe légèrement et lui fais signe que c'est bon. Après ça, on me dit de me mettre debout et de trouver mon équilibre. Je passe une série de petits exercices pour m'habituer à ce nouveau corps, puis on m'autorise à m'aventurer dans le laboratoire une fois que je maîtrise parfaitement ma motricité.

Amusée, je me dirige à grand pas vers Marvin.

- C'est dingue, m'extasié-je.

- Il fait comment là-haut ? se moque-t-il.

- Ah. Ah, ris-je faussement.

Marvin me regarde avec émerveillement. Je ne peux m'empêcher de le soulever avec une facilité déconcertante dans mes bras, et de tourner sur moi-même.

- Lâche-moi Revna ! panique-t-il, déclenchant mon hilarité.

J'accède à sa demande et lui fait un bisou sur le front, trop heureuse pour retenir mes effusions d'amour envers mon ami.

- T'es un pote en or, toi, le gratifié-je en lui ébourrifant les cheveux comme un enfant.

- J'en connais une qui profite trop de son avantage physique.

Je hausse les épaules, désinvolte.

- Qui puis-je ? C'est grisant. Presque... indescriptible.

Je me sens tout à coup un peu nauséeuse. Marvin le remarque instantanément et me tend prestement un masque respoiratoire adapté.