57 - Kxa kalìn

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Les cris s'estompent progressivement dans les airs, alors que je m'enfonce progressivement entre les hautes herbes et les plantes verdoyantes, dont les immenses feuilles caressent mes épaules à mesure que je foule le sol meuble de cette forêt.

Une main sur ma bouche et sur mon nez, l'autre crispée sur ma taille pour endiguer la douleur qui tenaille mon bras et me lance davantage de secondes en secondes, je mets un pieds devant l'autre avec précaution.

J'ignore où je vais. Il flotte dans l'air comme un miasme visible, une poudre jaunâtre qui m'empêche de bien observer ce nouvel environnement. J'évolue en silence, calme mais sentant mon palpitant faire la course dans ma cage thoracique. Je tente de reprendre une respiration convenable, mais j'ai si peur de mourir étouffée et rongée par le poison que le stress s'est emparé de moi comme d'une vilaine grippe tenace.

Je regarde à gauche, à droite, prête l'oreille aux bruits qui m'entourent. À part de petits bruits chantonnants, rien ne semble pouvoir perturber la plénitude de cette forêt. La sonorité est comme coupée.

Mon souffle court résonne fort à mes oreilles. J'entends mon cœur battre fort. Mon pouls pulse sous ma peau, mon épiderme frisonne, fébrile. Une fine couche de sueur se dépose sur moi, jusqu'à recevoir elle-même cet étrange voile coloré qui se dépose délicatement sur mes épaules.

N'y a-t-il pas âme qui vive, ici ?

Existe-t-il des espèces adaptées à la survie dans cet endroit à la réputation si terrible ?

Est-ce que je risque réellement ma vie en empiétant sur ces terres ?

Peut-être que ces lieux renferment un secret, qui sait, cela pourrait bien être possible, après tout.

Je continue de marcher sans but précis dans la forêt, dont la chaleur et la moiteur rendent la promenade difficile et plus ardue que prévue. Je me sens molle, léthargique, fatiguée et drainée de toute énergie. Mes paupières peinent à rester parfaitement ouverte. C'est comme si la poudre dont mon corps tout entier est désormais couvert avait le même effet que le sable magique que l'on souffle sur les enfants lorsqu'ils n'arrivent pas à dormir. Une histoire vieille comme le monde.

Je suis tentée de me poser au sol contre un arbre mais cela serait une énorme erreur. Je ne peux pas me permettre de perdre du temps ici. Cela ne serait pas une bonne idée du tout.

Je laisse échapper un baillement, toujours couvert par ma paume de main, qui ne parvient pas à empêcher la poudre volante de s'infiltrer dans ma bouche et dans mes narines.

Je suis prise d'une quinte de toux, et sens mon pouls piquer une pointe, tellement le souffle de panique qui grandit en moi est brutal.

J'écarquille les yeux.

Je ne veux pas mourir ici !

Prise d'un soudain regain d'énergie, je me mets à trottiner, puis à courir, pour rejoindre au plus vite l'orée de cette forêt. Peu importe d'où je sors et où j'atteris, il me faut de l'air frais de toute urgence.

Je sprinte entre les arbres, saute par dessus des troncs morts, manque de chuter sur une racine un peu trop proéminante, et me reprends tant bien que mal, à court de réserve. Affaiblie, je marque une légère pause, et observe de nouveau mon environnement. On dirait que je me trouve dans une minuscule clairière, ronde, entourée par une dizaine d'arbres.

Une forme gît au pied de l'un d'eux, et je me rue vers elle, curieuse et en quête d'un potentiel indice.

Mais lorsque je m'accroupis près de la chose, je devine qu'il s'agit d'un individu. Un Na'vi des forêts, de je ne sais quel clan, probablement mort depuis des mois.

Sur un coup de tête - Avatar (Neteyam) [𝐄𝐍 𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant