47 - Infiltration à Bridgehead

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Je ne comprends pas comment ce qui m'arrive est possible.

Pourtant, c'est la Terre, ma planète natale, que je reconnais là. Verdoyante, vivante, verte et en bonne santé.

Des images défilent sous mes yeux. Des paysages à perte de vue, des écosystèmes bien distincts et variés, des biodiversités riches et peuplées de multiples espèces, aussi bien de la faune que de la flore.

J'en prends plein la vue, et cette vision m'arrache des larmes de désespoir. L'endroit où j'ai grandi était si beau, si grandiose... et on a tout détruit, tout gâché. À cause de notre avarice, notre égoïsme, notre méchanceté et notre envie de plus, sans nous contenter de ce que l'on a déjà.

Je suis projeté dans les souvenirs où la Terre était encore saine et grandiose.

Je pourrais me noyer mais je suis étonnemment entourée d'une bulle protectrice.

Bientôt, je suis éjectée de cet endroit et je ne peux rien faire pour contrer la force de l'eau, lorsque le courant violent m'arrache au tsaheylu que j'ai formé avec l'arbre sous-marin.

Je suis propulsée sur des dizaines de mètres, remonte le tourbillon faisant rage dans le tunnel.

Quand j'émerge de la surface de l'eau, suffocante et toussotante, il fait nuit noire.

Déboussolée, je regarde autour de moi en faisant du surplace, et alors que mes idées se remettent peu à peu en place, je me souviens qu'Hiyìk est censé être dans les parages. Je pivote et nage sur quelques mètres à sa recherche, et finis par l'appeler en faisant vibrer ma gorge.

Un petit cri que je reconnaitrais entre mille perce l'effrayant silence de la nuit, et une silhouette émerge des flots.

Je souris de soulagement quand mon Ilu s'approche de moi, et qu'il pose sa tête sur mon épaule. Je lui caresse l'encolure pour le rassurer.

- Tout va bien, dis-je. Je n'ai pas trop compris ce qu'il m'est arrivé, mais je suis là, ne t'en fais pas.

Hiyìk roucoule contre moi avant de me flanquer un coup de nez dans l'épaule. Je me recule.

- Eh ! protesté-je. Moi aussi j'ai eu peur !

Peur d'y passer et de mourir noyée.

Je pose une main sur mon cœur battant la chamade et prends une grande inspiration visant à me calmer un peu.

Puis je saisis ma tresse et lie mon kuru à celui que mon Ilu tend vers moi.

Je ferme les yeux un moment, toujours agitée par ce qu'il s'est passé.

- Allons-y, rentrons, dis-je à mon Ilu, qui me regarde attentivement.

Il pousse un énième petit cri approbatif et je me grimpe sur son dos.

Puis d'une impulsion, la créature fuse sur l'eau, avant de plonger dans les profondeurs, direction le village.

***

Je ne m'étais pas rendu compte d'à quel point je me suis éloignée d'Awa'atlu avant de passer plus de deux heures à foncer dans l'océan, laissant à Hiyìk le loisir de me reconduire au récif.

Mais alors que j'atteignais presque ce dernier, voyant au loin les lumières enflamées accrochées aux poteaux des maruis, une forme me fonce dessus, suivie d'une autre, puis d'une troisième, et de deux autres que je ne connais pas.

Seulement, je reconnais la silhouette de Jake sur son tsurak, aux côtés de Tonowari, et de Farek. Les deux autres se trouvent être deux autres guerriers Metkayinas, et au loin, d'autres silhouettes se dessinent sur l'eau.

Sur un coup de tête - Avatar (Neteyam) [𝐄𝐍 𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant