Lorsque nous arrivons au village, je ne perds pas de temps et me rends devant la tente de la tsahìk. Mo'at m'attend déjà à l'intérieur. Après avoir annoncé ma présence et demandé la permission d'entrer, la doyenne du clan m'invite à la rejoindre.
Je la salue poliment en na'vi, avant de prendre place en face d'elle, en tailleur.
- J'ai entendu dire que vous vouliez me parler, dis-je ensuite dans ma langue natale.
Ce que j'apprécie dans mes échanges avec la matriarche, c'est de pouvoir converser de nouveau en anglais pour continuer de le parler lorsque je ne vois pas Norm et les autres. Même si le na'vo est presque totalement devenu ma deuxième langue, il me reste encore du vocabulaire à apprendre et j'aime reposer mon cerveau pour ne pas chercher mes mots.
La tsahìk hoche doucement la tête.
- Je voulais d'abord te féliciter, Revna'te. Tu as su t'intégrer et adopter nos coutumes, tu es bel et bien une des nôtres.
Je baisse la tête en guise de remerciement.
- Bien que l'on m'ait rapporté tes difficultés, tu ne lâches rien, c'est louable. Tout vient à point, tes efforts finiront par être récompensés.
- Merci Mo'at.
Cette dernière me sourit.
- Depuis peu, je sens chez toi un désir de découverte qui prend de l'ampleur. Tu sembles perdue dans tes pensées, tu contemples beaucoup l'horizon. Que cherches-tu ?
- Oh, ça, je...
Un tantinet surprise de me savoir observée lors de mes rêveries passagères, je réponds néanmoins avec sincérité.
- Disons que... oui, j'ai envie de voyager. J'adore la forêt, je la porte dans mon cœur, tout comme vous tous, mais je me sens attirée par l'océan. Je me demande souvent ce qu'il y a, au-delà de la jungle. Quels endroits il y a à découvrir, à explorer. Les autres peuples de Pandora, comment sont-ils ? À quoi ressemblent les paysages, au loin ?
Mo'at m'écoute attentivement débiter toutes les interrogations qui me traversent l'esprit. Curieuse et désireuse de visiter tous les recoins de Pandora, j'adorerais avoir l'opportunité de parcourir les terres, les mers, les montagnes.
Sur Terre, voyager et partir à la rencontre du monde n'a jamais été rien d'autre qu'une douce lubie, et le seul moyen que j'avais de m'évader, c'était les livres et les films documentaires. Je me suis nourrie des richesses peuplant les autres continents, sans pour autant pouvoir quitter la prison que représentait l'orphelinat.
Maintenant que je suis ailleurs, loin des ordres et des réprimandes, je suis davantage libre d'aller où je veux.
Le seul problème qui me cloue au sol et me rend dépendante de mes amis pour me déplacer sur de relativement longues distances, c'est le manque de moyen de locomotion.J'ai bien appris à monter sur dos de pa'li, ou cheval de bataille, mais impossible de traverser les mers avec cet animal. Il m'en faut un capable de survoler les océans et de parcourir de longues distances.
Un Ikran, en l'occurence.
Tout le monde ou presque possède son Ikran. Sauf moi. Apparemment, je n'aurais pas atteint la maturité nécessaire pour effectuer le Iknimaya, ou le rite de passage pour les jeunes Na'vis. Ce sont les mots de Hurron, proférés il y a quelques semaines de ça, alors que je ne cessais de me plaindre d'avoir mal à l'issue d'un cours.
«- Si tu plains à ce point d'avoir mal, comment grimperas-tu au sommet, escaladeras les chaînes de montagnes Hallelujah pour te battre et prouver au Ikran que tu as l'étoffe d'une guerrière ?» m'avait-elle dit, durement.
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Sur un coup de tête - Avatar (Neteyam) [𝐄𝐍 𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]
Fiksi PenggemarRevna était une jeune humaine travaillant comme enfant de ménage au sein des locaux de recherche et laboratoires affiliés à l'armée et à la RDA, sur Terre. Âgée d'à peine onze ans, lorsqu'elle pénètre pour la première fois dans une section qui lui e...