Ça fait à peine heure que nous devons être enfermés dans cette cellule creusée dans la roche, plongés dans une mi-obscurité troublée par la lueur des flammes et de la lave qui nous parvient jusque ici. Chacun adossé contre la paroi, le silence est relatif. Les Retmutsœkan sont très bruyants et passent leur temps à croiser le fer. Leurs silhouettes se dessinent en ombres chinoises sur la pierre, nous offrant un spectacle pour passer le temps.
Notre veilleuse attitrée est assise en face des barreaux, en tailleur, bras croiser, les yeux à demi fermés. Elle semble en pleine concentration, presque en méditation. Pourtant je me doute que les Retmutsœkan ne méditent pas et ne se formalisent pas de ce genre de moment apaisant. Ils ont plutôt l'air de vivre dans la brutalité de l'existence et de prôner la violence à tous les points de vue.
De temps à autres, l'un des leurs passent devant les cellules, bousculant la jeune Na'vi qui nous surveille, et lançant un crachat répugnant dans notre prison, accompagné d'un rire gras, de moqueries et d'insultes. On s'y est fait, en un laps de temps si court.
— Arrête de bouger, je n'arrive pas à appliquer la poudre.
Depuis que nous sommes enfermés et que j'ai libéré mes amis de leurs liens, Tahina s'est empressée de moudre au mieux les herbes médicinales qu'elle a miraculeusement pensé à prendre avant de partir, cachées sous son haut de plumes et de feuilles.
À l'aide de la ridicule portion d'eau que nous a filé Etoyan, plus sympathique que sa sœur, contenue dans une minuscule gamelle en fer usé, Tahina est parvenue à créer une pâte relativement homogène pour l'appliquer sur le torse blessé de Neteyam, qui n'arrive pas à tenir en place.
— Je peux pas, ce connard a réussi à toucher ma cicatrice, grimace le brun en crispant le visage, poing serré.
Tahina souffle d'exaspération et me lance un regard implorant.
Je hausse les épaules et Ma'rou s'esclaffe.
— Allons l'aider, ricane-t-il en se levant.
Notre amie hoche la tête.
— Super idée ! Empêchez-le de gigoter, ça me facilitera la tâche.
Voyant que je ne bouge pas, Tahina roule des yeux.
— Toi aussi, Revna'te.
Puisque j'y suis obligée...
Je me lève et Neteyam me regarde avancer jusqu'à lui en déglutissant. Ma'rou se place derrière lui et lui et pose ses mains sur les épaules du fils de Jake.
— T'en fais pas, je te filerai pas de maladie humaine en te touchant, taquiné-je Neteyam en lui saisissant les mains avec fermeté, pour le contraindre de se tenir tranquille.
Il ne répond pas et je baisse les yeux sur sa balafre. Merde, ça a l'air sacrément profond.
— Ça va ? m'enquis-je, un peu paniquée.
Neteyam opine en soupirant de douleur. Puis Tahina approche ses mains de sa peau.
— Ça va piquer, attention, le prévient-elle.
Le guerrier hoche la tête, puis Tahina applique une première couche de l'onguent sur sa coupure. Neteyam grogne et ses mains agrippent les miennes avec tellement de force que je crains qu'il ne les broie.
Je mets ma propre douleur de côté et en levant la tête, je croise le regard rieur de Ma'rou, qui me lance un sourire amusé. Je lève les yeux au ciel.
— Aïe, putain, siffle Neteyam.
La pression de des doigts sur mes mains s'accentue, alors que Tahina continue de lui prodiguer des soins. Puis elle s'écarte de lui.
![](https://img.wattpad.com/cover/333656650-288-k481756.jpg)
VOUS LISEZ
Sur un coup de tête - Avatar (Neteyam) [𝐄𝐍 𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]
FanfictionRevna était une jeune humaine travaillant comme enfant de ménage au sein des locaux de recherche et laboratoires affiliés à l'armée et à la RDA, sur Terre. Âgée d'à peine onze ans, lorsqu'elle pénètre pour la première fois dans une section qui lui e...