Sur un coup de tête - Avatar (Neteyam) [𝐄𝐍 𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄]

52 - Rame, Neteyam, rame (1/3)

Un mois plus tard

Assise devant mon sac de voyage, je vérifie une dernière fois mon attirail et le contenu de mes affaires lorsque je me reçois un ensemble de vêtement en pleine figure.

— Hé !

L'auteure, Lief'aa, explose de rire et pointe du doigt ce qu'elle vient de me donner.

— Yeema a fini de confectionner ta tenue, dit-elle. Elle est magnifique. Tu seras juste splendide.

Je saisis le pagne et le haut, en détaillant les détails du tissage reliant les pierres de sélénite gypse. Le pagne, orange, est doux sous mon toucher.

— Vas-y, met-le, m'encourage mon amie. J'ai trop hâte de te voir avec !

Je lui lance un regard.

— Maintenant ? On est sur le départ, et-

— Fais-moi confiance, dit-elle en souriant. Il faut absolument que tu reviennes en bombe.

Je fais la moue.

— Pour quoi faire ?

— Tu me poses vraiment la question ?

Je me mords la lèvre.

Non, je sais très bien ce que Lief'aa a derrière la tête. Et elle compte bien me faire porter cette nouvelle tenue spécialement pour les beaux yeux de quelqu'un.

Mon pouls s'emballe à cette pensée. Après un mois supplémentaire passé loin de lui, j'ai eu le temps et le loisir de bien ressasser à son propos. Et autant dire que j'ignore comment réagir si je le vois. Vais-je l'ignorer et lui laisser l'espace qu'il désirait tant ?

Ou bien le forcer à me balancer ce qu'il garde pour lui depuis tout ce temps ?

— Hey, t'as pas intérêt à te défiler.

Lief'aa s'accroupit en face de moi. Ses yeux pétillants braqués sur moi, je me sens acculée.

— Tu as fait un énorme travail sur toi-même ces dernières semaines, commence-t-elle doucement. Tu as appris à reprendre confiance, à mettre de côté tes traumatismes pour avancer. Montre-leur que tu es prête à te battre à nouveau. Tout ce qu'ils ont à faire c'est de te laisser la place et faire tes preuves.

— Comme si ça allait être si simple de revenir là-bas comme si de rien n'était.

— Personne ne fera semblant, me rassure Lief'aa avec confiance. Tu verras. Pendant ta convalescence, le village a eu le temps de se remettre carrément en question.

— J'ai peur... peur de ne pas être à la hauteur, de les décevoir...

Mon amie affiche une mine renfrognée et croise les bras.

— Tu plaisantes, j'espère ! Qui a failli y passer pour de bon ? Toi ou eux ? s'exclame-t-elle, l'air outrée.

Je ne réponds rien et soupire.

Lief'aa me prend les mains et les serre dans les siennes. Je croise son regard déterminé.

— Fais-moi confiance. Et crois en toi. Tu vas y arriver. Et puis nous serons là, à tes côtés, comme d'habitude, OK ? Tu n'auras pas à craindre qui que ce soit.

— Lief'aa...

— Je sais, m'arrête-t-elle. Tu ne veux pas de protection ni quoi que ce soit. Et on te sait tous capable de faire front seule. Mais au cas où tu douterais de toi, nous sommes là. D'accord ?

Je hoche la tête. Puis Lief'aa sourit et me laisse dans la tente, en compagnie de mes craintes et de mes appréhensions. Je saisis de nouveau ma nouvelle tenue, soupire et me redresse pour aller l'enfiler.