PDV d'Iram :
- Tu lances le compteur ou je descends ?
- Tu descends !
-Mais non, écoute je suis sérieux !
-Je suis là pour mon amie, coucou Lonar tu vas bien ?
-Oui et toi Noah ?
-On dit tonton Noah !
-Regarde mes cheveux, est ce que tu vois du blanc la dessus ?
Maman nous rejoint dans peu de temps. Je suis sûr qu'elle a pris du retard pour pouvoir récupérer ses économies. Elle ne dépensera aucun centime en ma présence !
-Avant de démarrer, lance le compteur, dis- je en posant ma main sur le volant.
-Oh Noah mon fils ! Tu es tellement généreux! Tu arrêtes de prendre des clients pour nous, au moins tu seras payé, déclare ma mère, essayant de calmer notre discussion.
-Après le shopping tu me payeras deux bières dans un endroit sympa, pas trop loin de la zone touristique.
-Tu lance le compteur !
- 4 bières !
-Lance LE C.O.M.P.T.E.U.R !
-Six bières et une assiette de fromage.
-A orillas del mar !
-Marché conclu !
Noah est devenu mon meilleur ami, il est présent à chaque étape de ma vie. Ma famille l'adore, nous le considérons comme un des nôtres.
Quelques minutes plus tard, il stationne. Les trottoirs sont bondés, des vitrines bien éclairées séduisent les piétons. Nous descendons, Noah reste dans la voiture, je l'interroge du regard et j'aperçois le nom de Matilde affiché sur son écran.
-Je vous attends ici, prenez votre temps !
La première boutique consacre deux étages pour les enfants. Ma petite sœur a du mal à marcher avec ses bottines usées. En les enlevant je remarque une couleur jaune bleuâtre, signe d'une mauvaise circulation sanguine. Cette vue me pince le cœur.
Je lui achète sans réfléchir les premières bottines qui captent mon attention. Elle doit les mettre pour flaner aisément entre les rayons.
J'enchaîne par la suite avec un manteau rose, des espadrilles grises, deux sous pulls et quatre pulls, deux pyjamas Mickey Mouse, deux leggings et quatre vestes. A la caisse ça me coute 475$. Je remercie Noah de m'avoir amené dans ce quartier. Cette somme ne vaut pas un pantalon dans une autre boutique !
J'ajoute quelques articles nécessaires comme l'eau de toilette, du shampoing et du gel douche ainsi que deux pantalons qui me coûtent au final 554$.
La deuxième boutique est vraiment à mon goût tant capricieux. Je choisi quelques articles qui, selon moi, plairont à la miss. Je mets une bonne heure à contempler mon profil face à la glace de la cabine d'essayage. C'est le résultat longuement désiré. Ma vie d'étudiant est un choix que je ne regrette pas, mes rêves prennent forme en récompense à mon dur labeur. Ce sont mes états d'âme du moment.
Shopping fait, sacs à la main, nous possédons enfin des habits décents pour nous couvrir cet hiver.
Mais il nous faut un radiateur électrique, nous allons de ce pas vers le quartier des boutiques spécialisées en électroménager.
Une enseigne capte mon attention. Une petite pancarte porte un nom français : Caractère ! L'intérieur est très raffiné, les couleurs sont magnifiques. Et pour les vêtements ? Je dirais qu'ils sont tous cousus pour faire habiller des reines.Ca me rappelle une dame tirée, qui mérite toutes ces gâteries.
La vitrine expose des merveilles. Mon regard est spécialement attiré par un magnifique manteau blanc, aux épaules un peu bombées, un V bien marqué au niveau de la poitrine. Les boutons sont d'un noir ébène qui salit ce blanc royal. Je veux m'aventurer, entrer dans cette fabrique de bonheur féminin.
Soudain, mes yeux croisent l'étiquette à peine visible : 450 $!
Ca devrait couter beaucoup plus que ça !
Avec entrain, je propose à ma mère de l'essayer. Elle refuse comme d'habitude, pensant que c'est du gaspillage d'argent.
Une jolie vendeuse bien vêtue nous accompagne avec un doux sourire. Je lui désigne le manteau, elle nous l'amène aimablement.
Maman et Lonar s'éclipsent dans la cabine, je profite pour contempler les lieux. Il y a des bouteilles de parfums, des fleurs de toutes les couleurs. Des sacs à mains chics, des chaussures aux talons fins. Il y a là de quoi offrir un joli cadeau d'anniversaire à la plus merveilleuse des femmes.
Ma mère me sort de mes rêveries. Le manteau lui va à merveille. Rien à envier aux chics dames que je croise souvent à Washington.
Je veux le lui acheter.
Devant la caisse, elle a du mal à se contenir :
-Mais ce n'est que 450$ maman.
La vendeuse s'approche de nous, perplexe :
-Monsieur, je m'excuse mais cet article coute plus cher, il y a erreur...
-Veronique, pouvez-vous vous occuper de la nouvelle cliente? Lance une voix vers l'arrière.
Une femme, sur une chaise roulante s'approche de nous. Elle me contemple de ses yeux verts :
_Excusez mon amnésie, que porte l'étiquette comme somme ?
-450€ madame.
-Ah oui ! Je trouve du mal à me rappeler de toutes les sommes, c'est la vieillesse !
-Vous paraissez trop jeune et trop belle, dis je avec un air amusé.
-420€ pour vous alors !
Une fois devant la porte une Berline noire garée m'intrigue.
VOUS LISEZ
Miss Darla
RomanceIram Al Andaloussi, issu d'une famille de paysans, remporte un prix pour sa thèse en sociologie, une réussite qui lui ouvre les portes de la faculté de Washington, un rêve enfin exaucé. Privilège accordé, on l'intègre à Miss Darla pour passer son st...