Miss Darla

Chapitre 38

PDV de Darla : 

Iram sirote son café en attendant l'arrivée du chauffeur, savourant les dernières gouttes de son breuvage. Pour ma part, j'ai choisi de ne rien boire avant le dîner. En vérité, je suis encore à jeun, et cette faim de loup ne saurait être comblée par un simple café.

_Es-tu sûre que tu ne veux pas un café ?

Je lui rends son gobelet, après avoir abusé de lui.

_Non !

_Je peux revenir t'acheter  le même gout.

_Non ! Merci.

J'ai siroté plus de la moitié de son café, le goût de noisette est irrésistible. Quant à lui, il était prêt à tout, rien que pour voir la trace de mon rouge à lèvres sur le bord du gobelet.

Une fois installée dans la voiture, je profite de ce moment de silence pour répondre à mes courriels. Je jette un coup d'œil furtif à l'écran de son téléphone. Il est en train de faire plusieurs calculs. Il doit certainement s'inquiéter de l'argent qui lui reste. Iram n'a pas l'habitude de dépenser 500 dollars pour une paire de chaussures, mais aujourd'hui, il était déterminé à les avoir en sa possession.

_Alors ? Notre destination ?

_Je connais un bon restaurant digne de ce jour !

_Lequel ?

_Surprise !

_Non sérieusement ?

_Tu es toujours impatient Iram, dit-elle un sourire collé 

_Je préfère jeter un œil au menu à l'avance pour éviter de bafouiller devant le serveur.

_Je vais t'aider 

Il pousse encore son interrogatoire mais en vin, il n'extirpe rien de mes réponses.

_Et si je t'invite pour un autre restaurant ?

_Digne de fêter ce jour ?

_Je ne sais pas mais digne d'être à l'hauteur de mon portefeuilles, me sourit-il nerveusement.

_Ne t'en fais pas, réponds je doucement .

Iram refuse catégoriquement que je paie quoi que ce soit en sa présence. Tout à l'heure, dans les boutiques, je l'ai vu vérifier discrètement le montant total de mes achats. Aucun de mes choix ne correspondait à son budget, et je pouvais voir la détresse se dessiner sur son visage. Il voulait absolument m'offrir quelque chose, me proposant des sacs à main et des bracelets, certes moins luxueux que ceux que je porte habituellement, mais qui auraient épuisé la totalité de son argent de poche. Chaque fois que je refusais, je percevais sa frustration grandir. D'une boutique à l'autre, il perdait peu à peu espoir. La calculatrice était ouverte en permanence sur son téléphone depuis notre départ de l'hôtel. Cela me touche profondément, mais je ne peux pas me permettre de profiter ainsi de sa générosité.

- On m'a déjà offert un dîner pour quatre personnes à distance comme cadeau, » lui dis-je, dans l'espoir de le rassurer un peu.

Face à son air suspicieux, j'ajoute :

-C'est Matilde qui a tou  réglé, elle me l'a annoncé par message. Ils nous attendent déjà. Est-ce que cela te dérange d'être avec eux ? »

Je lui montre le message afin qu'il ne pense pas que mon mari est le promoteur de ce cadeau . Dans ce cas il l'aurait le refuser, ce diner à quatre.

Le restaurant étoilé Michelin nous accueille. Les portes s'ouvrent sur un univers où l'élégance se marie subtilement à l'excellence. Des nappes immaculées drapent les tables soigneusement disposées, éclairées par une lueur douce qui danse avec les reflets des verres en cristal. Les chaises rembourrées,  invitent à s'installer confortablement pour une escapade sensorielle . Dans ce temple de la haute gastronomie, chaque assiette est une œuvre d'art.