The Sound of Silence

CHAPITRE 11

Coucou, n'hésitez pas à m'ajouter sur Insta pour suivre mes aventures d'écriture sur cette histoire ( de_belles_histoires_ ). Bonne lecture à tous, je reviens bientôt avec la suite. 

HESTIA

C'est quand même grave de paniquer autant à cause d'un manque de voiture. Enfin, dans mon cas, l'absence de la voiture de Wayne à la fin de mes cours est beaucoup plus grave que si ça avait été pour une autre personne, donc disons que ma panique est tout à fait légitime.

Normalement, quand je sors du bâtiment, son pick-up est déjà garé sur le parking, bien en évidence pour qu'il puisse me voir arriver et pour que je sois certaine de le trouver. Mais ce soir, le parking est désert. Sa voiture n'est pas là et ce n'est pas normal. Jamais encore il n'a été en retard et il est tellement ponctuel qu'il doit avoir au moins dix minutes d'avance à chaque fois. Sauf que là, tandis que j'observe autour de moi, je ne vois rien. La pluie n'aidant pas, elle m'empêche de parvenir à réfléchir correctement, me frigorifie et surtout, cette pluie rend la situation bien plus pesante.

J'ai l'impression de me trouver dans un mauvais film d'horreur dans lequel soudainement, lorsqu'une situation de stress arrive, on entend le cœur de la future victime résonner dans sa tête, dans nos têtes. Sauf qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas dans un film et c'est des battements de mon coeur dont il est question. Mon garde du corps hyper ponctuel est absent pour une raison que j'ignore. Je n'ai aucun message de sa part et surtout, je me retrouve seule sur un parking, sans savoir ce que je dois faire. Dois-je attendre sagement malgré ma frayeur ? Dois-je appeler Wayne pour savoir s'il va bien et s'il compte arriver ? Dois-je appeler Jess ? Je n'en sais rien et à vrai dire, je sens la crise d'angoisse se frayer un chemin peu à peu en moi. Je ressens déjà une bouée de chaleur m'emporter et mes doigts trembloter.

Pour me rassurer, je répète en boucle dans ma tête que je ne suis pas en danger et que Wayne est juste en retard. Je me répète que Klaus ne pourra pas me retrouver dans cette petite ville et que rien de grave n'est en train de m'arriver. C'est fou, mais je ne m'étais pas rendu compte que j'étais devenue si dépendante de la protection que m'apportent mes gardes du corps. Il ne suffit que d'un moment où je me retrouve seule en public pour que toute ma sérénité s'effondre et que mon corps tremble de peur. J'ai l'impression que mes jambes vont me lâcher.

J'entends mon cœur battre à tout rompre, ma respiration devenir instable et mes jambes flageoler. Je ne comprends plus rien à ce qu'il se passe autour de moi et je ne veux qu'une chose : me retrouver chez moi, en sécurité. J'ai l'impression que tous les étudiants qui me dépassent sont des ennemis et qu'ils sont prêts à me sauter dessus. J'ai l'impression qu'on m'observe pour juger quand sera le bon moment pour me faire du mal. Rien ne va et les mains tremblantes, je suis incapable d'écrire un message à Wayne ou de chercher son numéro. Je fais donc la seule chose dont je suis capable : courir.

Je cours dans le sens inverse et bouscule la foule d'étudiants pour retourner dans le bâtiment. Je cours encore et encore jusqu'à arriver aux toilettes où, aussitôt dans la cabine, je me penche pour vomir. Rien ne sort, mais la nausée persiste et les larmes se mettent à couler sur mes joues. Heureusement, je suis seule parce que j'ai besoin de chasser ce surplus d'émotion qui se déverse hors de moi, mais surtout, j'ai besoin de reprendre mon calme.

Je. Ne. Suis. Pas. En. Danger.

Je. N'ai. Rien. À. Craindre.

Wayne. Est. Juste. En. Retard.

Je ne comprends pas ce qui me prend de paniquer pour si peu, mais ces derniers jours, je suis dans un tel état de fatigue que mes émotions sont mises à rude épreuve. Je continue donc de me calmer doucement, assise par terre dans les toilettes et la tête contre les genoux. Je me concentre sur ma respiration et me rappelle mille et une fois que je suis en sécurité et que je suis juste à fleur de peau. Tout ce bordel sur un simple retard...