The Sound of Silence

CHAPITRE 39

Coucou, n'hésitez pas à m'ajouter sur Insta pour suivre mes aventures d'écriture sur cette histoire ( de_belles_histoires_ ). Bonne lecture à tous, je reviens bientôt avec la suite. 

HESTIA

- Ellipse de quelques jours - 

Je suis épuisée. Je n'ai pas dormi la nuit et il faut dire que ça n'a pas été le cas ces derniers jours non plus. Mon esprit est en surchauffe, et même la présence de Jess à mes côtés ne m'aide pas à me sentir en sécurité. Wayne me manque et je passe mon temps à me demander comment il va et ce qu'il fait. J'ai l'impression que mes pensées ne tournent plus que par lui et pour lui. Il me hante et ce qu'il m'a dit lors de notre dispute me détruit à petit feu. J'essaie de me rassurer et de me dire qu'il a dit ça sous le coup de l'énervement, mais de toute manière, ça ne sert à rien de relativiser, notre histoire est terminée. Je ne pourrais plus m'approcher de lui sans qu'il ne soit à nouveau dans le viseur de Klaus. J'ai d'ailleurs pris toutes les mesures nécessaires pour ne plus avoir à le recroiser puisqu'en envoyant le fameux mail à Byron, j'en ai profité pour donner ma démission du bar (ce qui a été une décision très difficile à prendre). Je passe donc désormais toutes mes journées enfermée ici. Mon plus grand cauchemar.

Lorsque Jess est arrivé le lendemain de notre dispute, il m'a posé des dizaines de questions. Entre mon comportement de la veille et mon appel un peu étrange de cette nuit-là, lui demandant de venir le matin, il a dû me prendre pour une folle. Il a d'ailleurs rapidement compris que quelque chose n'allait pas entre Wayne et moi lorsqu'il a constaté que ce dernier n'avait pas passé la nuit ici alors qu'il est censé assurer ma protection vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Autant dire que j'ai eu le droit à un interrogatoire complet.

Les jours qui ont suivi ont été un véritable enfer parce qu'avec mon enfermement, j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir et pour ressentir le manque. À force de passer toutes mes journées et toutes mes nuits avec lui, le voir disparaître d'un coup a été dur, surtout que mes cauchemars sont revenus en puissance pour me détruire l'esprit. Plus rien ne va et je passe mes journées dans mon lit à enchaîner les épisodes des Experts à Manhattan.

C'est vraiment dur...

Mais aujourd'hui, Jess n'a pas l'intention de me laisser m'apitoyer sur mon sort puisqu'il me lève à neuf heures du matin comme si on était à l'armée puis m'oblige à sortir de mon lit pour le rejoindre dans le salon dans lequel il campe depuis qu'il est devenu mon garde du corps principal. Ses affaires traînent d'ailleurs un peu partout et il a foutu le bordel dans l'appart. C'est clair que cet homme n'est pas aussi maniaque que Wayne.

Lorsque j'arrive dans la cuisine, le café est déjà prêt et je m'en serre deux tasses que je ramène sur la petite table avant de m'asseoir dans le fauteuil. Je dois avoir la tête dans le cul et une dégaine à faire pleurer les mannequins, mais je n'en ai rien à faire. De toute manière, ce n'est pas comme si quelqu'un d'autre que Jess pouvait me voir. D'ailleurs, ce dernier me dévisage comme si j'avais une verrue hideuse sur le front.

- Tu pues, me dit-il avec dégoût.

- Qu'est-ce que tu es charmant, je réponds avec ironie en finissant la première tasse.

- Ouais, et bien ça ne change pas le fait que tu devrais peut-être penser à prendre une douche.

Je ne réponds pas et ramène mes genoux à ma poitrine en silence. Les yeux dans le vide, je repars dans le flux de mes pensées dévastatrices et je me demande si Wayne aussi est dans un piteux état. Je me demande aussi comment je suis parvenue à m'attacher aussi vite sans m'en rendre compte. Enfin, bien sûr que je m'en suis rendue compte, mais je ne m'attendais pas à ce que ça fasse si mal. Découvrir qu'on est amoureuse d'une personne le soir où on la quitte, c'est de loin la pire des sensations que j'ai pu un jour éprouver. J'ai l'impression de l'avoir perdu de la même manière que mes parents alors qu'il est toujours en vie. Ça fait un mal de chien.