- Slash - Fire Skulls -

Chapitre 8 : Terrifiant soupçon

Alarya

- Tu veux bien me dire ce qu'il s'est passé ? Demanda Joy pour la dixième fois.

Sur la route du retour, elle ne cessait de me charrier sur ce qu'elle pensait qu'il s'était passé avec Zyon. Quand je me suis effondrée, dès lors que nous avons passé le pas de la porte, elle s'est figée. Me voir pleurer était sans doute impensable pour elle. Depuis les paroles de mon frère le fameux jour de la mort de mon paternel, plus aucune larme n'avait coulé sur mes joues, du moins pas devant eux.

Elle n'a rien dit pendant plusieurs longues minutes, elle n'a pas bougé. Elle s'est contentée de me regarder sangloter, traînant jusqu'au salon.

Me voilà trente minutes après notre retour, avachie sur le canapé les yeux grand ouverts fixant l'écran de la télévision craignant que s'ils ne se ferment les images reviennent.

- Tu as l'air terrifiée, Alarya... qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demande la voix lointaine de Joy.

Terrifiée.

Je n'aurai jamais pensé qu'une porte pouvait cacher une chose si terrifiante. Je ne veux pas y penser, je ne veux plus jamais y penser. J'aimerais effacer cette vision plus que tout. Presque tout...

- Rya ? M'appelle Joy.

Je ne veux pas y penser.

- Rya ? Insiste-t-elle.

Non.

« - Alarya ?? Sors de là ! »

Le regard de cet homme sous son masque de squelette était terrifiant, mais loin de l'être autant que ce que son corps massif cachait.

Un corps.

Un homme, ou peut-être une femme. Ce dont je suis sûre c'est que cet homme cachait un corps derrière le sien. Du... sang. Il y avait du sang, encore. Je deviens nauséeuse lorsque la couleur, l'odeur, la texture, le goût du sang m'atteignent. Ce liquide rouge, visqueux, circulant dans nos vaisseaux, à travers notre organisme, où il joue des rôles essentiels, m'effraie désormais.

- Putain ! Alarya ?? S'écria la voix de mon frère dans l'entrée.

Je me lève soudainement, prise d'une peur bleue, cours à la cuisine puis sors par la porte de derrière.

Mon instinct me dit qu'il y est pour quelque chose.

Ky.

Mon frère.

Comment puis-je réellement penser ça de mon propre frère ?

- J'adore l'idée que ton connard de frère ne sache pas où tu es. Tu viens chez moi ? Chuchote Joy me suivant.

Alors que je m'apprête à décliner son offre, je suis prise d'un brutal sursaut à cause de violent fracas et jurons résonnant de l'intérieur jusqu'à mes oreilles.

- Tu viens chez moi. S'exclame Joy passant devant, prenant ma main dans la sienne.

***

Adossée contre la tête de lit de Joy, cette voix résonne dans ma tête.

« - Alarya ?? Sors de là ! »