Chapitre 32

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La nuit était tombée depuis plusieurs heures et j'avais attendu patiemment que tous les Cavaliers soient profondément endormis avant de sortir. Bien sûr, Yunho ne dormait jamais et étant donné que la maison était criblée de ses caméras de surveillance, je ne pouvais pas simplement m'éclipser sans explication. J'avais alors marqué un petit mot, que j'avais ensuite collé sur ma porte, disant : "Je suis partie de me balader cette nuit, ne me réveillez pas avant midi ou je vous brûle les couilles. ". J'avais ensuite lancé un petit sourire à la caméra qui donnait sur la porte de ma chambre, étant absolument certaine que Yunho me regardait.

J'avais passé la journée à être recluse sur moi-même, à mimer la fille totalement déboussolée par ce qu'elle avait fait avec Hongjoong. Mingi pourrait alors témoigner de mon état chamboulé, et quoi de mieux pour se changer les esprits que de partir se promener, sortir prendre l'air ? 

Bien sûr, je n'étais pas traumatisée par la mission dans laquelle m'avait entraîné Hongjoong, j'en avais en réalité, absolument rien à faire. Mais elle avait été une parfaite excuse pour que je prenne le visage de la Amy horrifiée par ce qu'elle venait de voir. J'en avais joué toute la journée, et maintenant, ma disparition nocturne serait justifiée. 

J'avais alors enfourché ma moto et sans respecter les limitations de vitesse, je m'étais rendu à un entrepôt à l'autre bout de Séoul, et de la demeure des Cavaliers. Rouler vite était une sensation incroyable et d'un côté, je comprenais pourquoi les Cavaliers aimaient autant tout ce qui était interdit, cela procurait une sensation de puissance, d'invulnérabilité mélangée à de l'adrénaline qui provoquait alors une sensation de liberté divine.

Il était vrai que je me retrouvai dans le groupe avec les Cavaliers, que je me sentais à ma place, que j'avais enfin l'impression de ne pas devoir refréner mes véritables pensées uniquement parce que j'étais amie avec des personnes qui ne pensaient pas comme moi, que avec eux, j'étais complètement moi-même. Ils m'apportaient une paix intérieur, certes questionnable sur certains principes, mais je ne pouvais pas nier qu'ils m'aident à me comprendre, à m'accepter. Chacun d'eux, à leurs manières, me permettaient de grandir et de prendre réellement conscience de ce que j'avais toujours été.
Jongho avait mon premier ami, certes je m'étais sentie mal par sa trahison, mais cela témoignait de l'amitié que je lui portait, et puis il avait véritablement piqué ma curiosité lors de notre première rencontre. Yunho m'avait d'abord paru froid et distant, ce qu'il était, mais j'avais appris à apprécier son tempérament calme et très observateur, j'avais encore beaucoup à apprendre de lui et passer quelques heures avec lui me permettait de me reposer et de réfléchir sur moi-même. Je n'avais pas apprécié San au départ, je me souvenais que je le trouvais très prétentieux et un peu trop dirigeant avec moi, mais finalement, ses côtés calculateurs et très axés sur les détails m'avaient appris à être bien plus minutieuse dans mes réflexions. Wooyoung avait lui, été une véritable tornade, il était le parfait mélange entre une boule d'affection, et un cerveau complètement déconnecté de la réalité et des sentiments de bien et de mal. Yeosang m'avait directement plu, lui et son côté très extraverti, c'était clairement un pervers narcissique mais avec moi, il n'avait jamais été blessant ou mauvais, je savais que je pouvais compter sur lui pour me remonter le moral. Ma relation avec Mingi avait été bien houleuse au départ, mais passer du temps avec lui avait été une véritable bénédiction pour moi, parce qu'il était le Cavalier le plus honnête de tous. Je n'avais absolument aucun lien affectif avec Hongjoong et le voir comme une sorte de grand frère était totalement inconcevable pour moi, mais je devais avouer que j'avais beaucoup de respect pour son ingéniosité. Seonghwa m'avait apporté des larmes, de l'amour, de la peine, de la souffrance et un grand questionnement sur ce que je ressentais pour lui, mais également pour moi. Il y avait de l'amour entre nous, je ne pouvais pas le nier, mais toute la souffrance qu'il m'avait causé était un grand obstacle, et je ne savais pas encore si il allait réellement m'aider à le surmonter.  

En plus d'être perdue dans ma relation avec Seonghwa, j'étais perdue en ce qui me concernait moi-même. J'appréciais cette nouvelle vie, cette vie qui m'avait transformé, mais je m'étais trop vite écrasée face aux Cavaliers, et c'était hors de question.

Je descendais alors de ma moto en lançant quelques regards aux alentours. Il n'y avait aucun véhicule de visible, mais je savais qu'ils étaient là et qu'ils m'attendaient à l'intérieur de l'entrepôt. J'avais décidé que pour cet entrevu, je ne me masquerai pas. De toute manière, si ils étaient aussi intelligent qu'ils le prétendaient dans leurs actions, ils savaient exactement qui j'étais et je n'aurais pas besoin de leur livrer tout mon vécu depuis l'apparition des Cavaliers dans ma vie, ce qui honnêtement, nous retarderait plus qu'autre chose. 

J'entrai alors dans la grande pièce, sombre et froide. L'unique lumière provenait d'une seule lampe au plafond, qui grésillait, montrant qu'elle n'avait pas été allumée depuis des années. En dessous d'elle se trouvait huit formes humaines, complètement dissimulées sous des chapeaux et des longues capes.
Un petit sourire se dessinait déjà sur mes lèvres. 

-Messieurs. 

-Cavalière. Me répondit l'un des Imposteurs. 

-Je suis ravie que vous ailliez fait le déplacement. 

-Nous sommes ravis que vous nous ailliez contacté. Vous savez, nous n'avons pas bien compris pourquoi la seule membre féminine des Cavaliers, voudrait travailler avec nous, alors que vous passez beaucoup de temps à nous courir après. 

-C'est personnel, comme votre vendetta envers notre chef, je suis sûre que vous pouvez comprendre. 

Même si je ne pouvais pas distinguer le visage du seul Imposteur qui daignait m'adresser la parole, je savais qu'il n'en menait pas large. En tant que dernière arrivante dans le groupe des Cavaliers et surtout en tant que femme, nos collaborateurs avaient toujours une fâcheuse tendance à me sous-estimer, ce qui était bien malheureux pour eux, puisque je finissais toujours par gagner et eux par perdre. Mais ça ne me faisait jamais trop mal de me mettre en position de faiblesse pour flatter leur égo, afin mieux le piétiner à la fin du deal. 

-Vous avez dis que vous aviez des informations à nous donner sur les Cavaliers. Reprit l'Imposteur. 

-En effet, en tant que Cavalière je détiens beaucoup d'informations en ma possession, il vous suffit simplement de poser les bonnes questions. 

C'était tellement amusant de mener ce petit groupe d'imitateurs par le bout du nez. Ils avaient été directement attiré lorsque j'avais décliné mon identité, et maintenant ils mangeaient dans ma main. Bien sûr, je devais leur reconnaître quelques qualités, mais elles ne représentaient absolument rien comparé à celles des membres de mon groupe. Ils nourrissaient une véritable obsession pour nous, aussi malsaine que celle qu'Hongjoong avait pour eux. Seulement mon chef avait ce petit truc en plus, cette haine qui le poussait à repousser toutes les limites possibles et imaginables. 

Lors de mon entrevu avec les Imposteurs, ce fut un jeu d'enfant de leur extirper des informations qui me seraient précieuses. Je n'allais quand même pas perdre cette guerre contre eux, tous les moyens étaient bons pour gagner et flatter mon égo. 

Mais j'avais beau être une Cavalière et apprécier mes coéquipiers, ma vengeance était plus forte que l'amour que je leur portais, et avec ma toute nouvelle collaboration avec les Imposteurs, je comptais bien avoir les Cavaliers à leur propre jeu. 

Madness 2: le miroir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant