𝑯𝒆𝒂𝒓𝒕𝒍𝒆𝒔𝒔 | Tome 1

* Chapitre 10 - Esmeralda *

Esmeralda

Agir normalement, faire comme si je ne le connaissais pas.

– Bonjour, dis-je en rentrant dans le bureau avec un sourire poli.

– Vous êtes là pourquoi ? Demande-t-il.

– Pour l'entretien d'embauche.

– Donnez-moi votre nom, dit-il.

– Esmeralda Martinez, dis-je.

S'il avait un doute, maintenant ça doit être une certitude. Il sourit, comme s'il avait un plan.

***

Après trente minutes à faire comme si on ne se connaissait pas, je peux enfin sortir de ce bureau, avec un travail.

J'ai presque envie de sauter de joie quand je sors de ce bâtiment.

Mon père m'a fait obtenir des diplômes que je n'ai pas. William sait que j'étais censé être morte, mais en tout cas, il n'a fait aucun commentaire.

À peine, je suis sorti, je sonne à Selena.

Elle ne répond pas, alors je lui envoie un message.

[ On se retrouve chez moi, j'ai trop de choses à te raconter ! ]

Je marche quelques minutes et mon téléphone sonne, je décroche directement.

– Selena, tu ne devineras jamais qui était le patron.

– Non, en effet, je ne devinerai jamais vu que je ne suis pas Selena, dit-il.

J'éloigne mon téléphone de mon oreille et je vois que c'est un numéro masqué, mais je sais qui c'est.

– Qu'est-ce que tu veux ?

Il rigole, un rire insolent.

– Je ne peux pas te téléphoner ?

– Non.

– Et pourquoi ça ?

– C'est toi qui m'as dit de ne jamais t'appeler.

– Je ne peux plus prendre des nouvelles de ma fille ?

– Père, nous savons tous les deux que tu ne prends jamais des nouvelles de personne.

– Pourquoi demander, alors que je sais tout ? Ce serait une perte de temps inutile.

– Si tu sais tout, pourquoi tu m'appelles?

– J'ai décidé de faire une exception pour toi, je veux que ce soit toi qui me racontes...

Est-ce un mirage ?

Parce que jamais mon père ne s'est intéressé à ma vie.

Et je ne veux même plus qui s'y intéresse, soit disant passant.

– Qu'est-ce que tu veux savoir, dis-je en passant les portes du bâtiment.

– As-tu trouvé où loger ? As-tu revu ta fille ?

– Oui, j'habite dans un appartement et oui je l'ai revu, et toi ?

– Moi ?

– Comment ça va ?

Je sais pourquoi il me sonne maintenant, c'est pour ce faire bonne conscience ...

Dans pas très longtemps, ce sera la date de mort de ma mère, il a sans doute peur que ma mère le voie qu'il ne prend jamais de mes nouvelles.

Même si elle doit déjà l'insulter de tous les noms, là où elle est.

– Moi ça va très bien. D'ailleurs, je dois y aller, on m'appelle. Ça m'a fait plaisir de t'entendre.