𝑯𝒆𝒂𝒓𝒕𝒍𝒆𝒔𝒔 | Tome 1

* Chapitre 11 - Esmeralda*

Esmeralda

– J'ai revu Brian aujourd'hui, dit-elle une fois calmé.

Je la regarde ne sachant pas comment réagir.

– Est-ce que c'est une bonne nouvelle ? Ou une mauvaise ?

Elle me regarde et elle sourit, bon au moins elle sourit.

– Une bonne... Si on voit le bon côté des choses.

– Et c'est quoi le bon côté des choses ? Dis-je ne comprenant pas tout.

– Le bon côté, c'est qu'on partage la même douleur, la même peine... Il est le seul à me comprendre, à comprendre ce sentiment qui m'a tiraillé toute cette journée. Le seul... Dit-elle dans ses pensées.

– Le seul que t'aime, dis-je pour elle.

Elle me regarde, cherchant à comprendre comment j'ai compris si vite.

Ses yeux sont comme un livre ouvert, je peux y lire tout ce qu'il se trouve au fond d'elle.

– Parce que c'est le seul homme que j'aime, répète-t-elle, comprenant le sens des mots cette fois.

Le seul homme que j'aime-

Que j'ai aimé, me corrige ma conscience.

Le seul homme que j'ai aimé a été Adam. Le seul à me comprendre, à me remonter le moral, à me faire rire, à me faire râler, et oui même s'il mangeait tout le temps ma nourriture, je l'aimais quand même. Il se peut que je mette exprès, ce qu'il aimait dans le frigo, parce que j'aimais lui faire plaisir.

J'aime les gestes simples, et lui ramener quelque chose dans mon frigo, c'était lui montrer qu'il avait sa place dans mon quotidien, qui faisait partie de mon quotidien.

Alors, oui, je l'ai aimé de tout mon cœur et j'aurais pu donner ma vie pour lui, mais aujourd'hui...

Aujourd'hui, j'ai tout perdu.

Mais je ne peux pas me plaindre, parce que j'ai ma fille et Selena a perdu son fils, alors je ne suis pas à plaindre.

Au fond de mes pensées,  je me vois dans ce jardin regardant l'horizon. Les trois gardes de mon père pas loin, je regardais l'horizon et mon plus grand souhait, c'était qu'Adam et Isabella soit heureux. Alors même si aujourd'hui ça me fait mal de l'admettre, si c'est Adélaïde son bonheur, alors mon souhait c'est réalisé.

– Brian m'a demandé si je voulais qu'on se revoie, j'ai paniqué et j'ai dit non, je suis parti sans me retourner et j'ai fui comme une lâche, dit-elle en brisant le silence dans lequel on était plongé.

Je la regarde et je rigole. Finalement elle n'a pas si changé que ça. Elle a toujours été timide quand il s'agissait de parler aux garçons.

– Pourquoi tu ris, dit-elle amusé par elle-même.

– Parce que tu lui as dit non, alors qu'au fond de toi ça devait être le feu d'artifice.

Elle se ronge les ongles, en me regardant.

– Tu crois que j'ai fait une bêtise ?

– Je crois que tu as eu peur de ressentir des choses qui te rappellent-

Je ne finis pas ma phrase par peur.

– Qui me rappelle notre fils , finit-elle par dire elle-même.

Elle prend son téléphone et je la regarde curieusement. Elle a toujours été un peu impulsive, alors j'ai très peur du message qu'elle s'apprête à envoyer.