* Chapitre 19 - Esmeralda *

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Esmeralda - 16 ans.

Comme c'est beau d'être heureux, rien n'a plus d'importance, tout est parfait. C'est tellement difficile de dire que je suis heureuse, mais on m'a dit que plus on le dit, plus on y croit. Alors, suis-je vraiment heureuse ou j'essaie de me persuader ?

– Père, je suis désolé, je ne voulais pas te décevoir.

Son visage neutre, aucune émotion trahit ses traits, il est juste... Juste lui.

– Mais tu l'as fait ! Comment ma fille unique à qui j'ai éduqué les meilleures valeurs et la meilleure éducation. Comment elle s'est dit que partir en cachette serait une bonne idée ?

– Je n'étais pas sûr, mais ce qui est bien avec les erreurs, c'est qu'on apprend. Maintenant, je peux même te dire avec certitude que c'était une très mauvaise idée.

C'était une mauvaise idée parce que tu t'es disputé avec Adam ou parce que ton père va te tuer, dit ma conscience.

Parce que j'ai déçu mon père, dit mon cœur.

– Mais quelle arrogance, dit-il avec un regard de dégoût pour ma personne,  ta mère serait tellement déçue. J'ai une catin à la place de ma fille aînée.

Une catin? Est-ce que vouloir se promener avec mon copain a fait de moi une catin? Je suis vierge...

– Tu n'as donc pas compris que ce garçon est là pour t'avoir dans son lit, et toi, tu es tombé la tête baissée, dit-il haineux.

Ça fait quatre ans qu'on est ensemble, plutôt deux, pendant deux ans on s'est comportés comme un couple sans jamais se dire ce qu'on était vraiment. La peur de l'engagement...

Dire : " Je suis en couple", serais comme dire : "Je suis prisonnière..."

J'avais juste peur de finir comme ma mère, tomber amoureuse du mauvais garçon, celui qui causera ma mort. Mais Adam est différent, il fait toujours en sorte que je me sente bien, aimée, et confiante. Il est peut-être...Peut-être parfait.

Il représente ma perfection.

Il représente tout ce que j'ai besoin pour être heureuse.

Celui dont j'ai rêvé quand j'avais cinq ans et que je regardais les princesses, le prince charmant. En grandissant, j'avais un seul critère, qui soit l'opposé de mon père.

Je voulais qui soit aimable, drôle, gentille, attentionnée, à l'écoute, compréhensive, et surtout, amoureux.

Mon père aimait ma mère, mais pas de la bonne façon. S'il l'aimait de la bonne façon, il l'aurait fait partir, avant qu'il ne soit trop tard, mais il ne l'a pas fait, parce qu'il est égoïste. Aimer une personne, c'est aussi comprendre quand il faut la laisser partir.

Et ma mère serait en vie s'il l'avait laissé partir quand elle en avait encore l'occasion...

Elle est morte, parce qu'elle est tombée amoureuse d'un Martinez. Tout ce que touchent les Martinez, finit par faner. On tue, parce qu'on existe...

Mais j'ai encore espoir, j'ai espoir de pouvoir changer cette règle. Je ferai en sorte de sauver Adam, pas de le tuer.

Et si un jour, je dois le laisser partir pour son bien, je le laisserai.

Parce que mon père a fait une erreur que je ne commettrai jamais. Par pur égoïsme...

– Ce garçon dont tu parles comme s'il avait la peste, c'est l'homme que j'aime. Alors peut-être, tu ne l'aimes pas, mais moi, je l'aime. C'est l'homme qui a le plus pris soin de moi dans ma vie, alors essaye de contrôler ce qui sort de ta bouche.

𝑯𝒆𝒂𝒓𝒕𝒍𝒆𝒔𝒔 | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant