* Chapitre 37 - Esmeralda *

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Esmeralda

Je le laisse me guider, il me crie plusieurs fois dessus, je dois faire attention à ma garde. À bout de souffle, j'abandonne, je me couche à même le sol, je suis fatigué de me battre à tous les sens du terme.

Tu ne peux pas abandonner, tu dois être prête, demain les hommes ne te laisseront pas respirer quand tu seras fatigué se sera pile à ce moment-là qu'ils frapperont plus fort, dit Samir.

Je me battre contre qui ? Mes ennemis ou moi-même ?

Je le regarde déjà prêt à se battre, c'est trop pour moi. Je me lève et je vais boire un coup sous le regard agacé de Samir. Il a peut-être beaucoup de mentale, et il croit que moi, c'est pareil, alors que pas du tout. Dans le fond, je reste la petite Esmeralda qui a peur de décevoir le monde.

— Je n'ai quand même pas l'intention de me battre, c'est juste au cas où, et dans le pire des cas, ils me frapperont et j'encaisserai comme toujours.

Je prends mon sac prête à partir, mais il retient mon poignet.

— Tu ne comprends donc pas ? Ta vie tient à un fil, le fil est plus fin qu'il y a quatre ans, s'ils veulent te tuer ce n'est pas pour rien. Ils savent que tu es l'unique héritière.

— Ils ne me tueront pas, dis-je avec certitude.

— Ah oui et pourquoi ils t'épargneraient ?

— Parce que s'ils voulaient vraiment me tuer, je serais morte depuis longtemps. Je suis peut-être l'unique héritière, mais c'est mon père le chef, c'est lui qui leur importe le plus. Tu ne comprends peut-être pas, mais quand ils ont tué ma mère, c'était pas vraiment comme ça que ça devait se passer, c'était moi qu'il visait. Mais mon père m'a protégé, alors c'est ma mère qui est morte. S'ils voulaient vraiment ma peau, ils m'auraient trouvé, il y a très longtemps... Je sors très souvent seule et jamais personne ne m'a approché.

Il hoche la tête et il me laisse m'en aller, avant que je passe la porte, il m'appelle.

— Demain, 18 heures, soit prête, c'est la dernière fois que tu te battras, dit-il avant de partir à son tour.

Je marche un peu pour m'éloigner de l'endroit un peu abandonné, personne ne peux le trouver ici, c'est son endroit secret depuis toujours. D'ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi il me fait confiance, j'aurai très bien pu prévenir mon père, il l'aurait tué très vite, après tout ça reste un traite, mais je suis incapable de le voir comme le coupable. Il y a quelque chose de sain dans son regard, il serait incapable de me tuer, je le sens, je le sais.

***

Quand le taxi me dépose devant l'immeuble, je sors en vitesse, et je monte au sixième étage. La mère d'Adam s'occupe d'Isabella, alors j'ai le temps de prendre une douche plus longue. Ces derniers jours, je les ai passées chez moi, avec ma fille. J'ai été incapable de me rendre à l'hôpital. Ça rendrait les choses trop réelles.

Je sais qu'il va bien, sa mère me l'a dit, elle ne m'a pas demandé pourquoi je ne me trouve pas au chevet de son fils, elle m'a juste souris en me disant que tout irait bien pour lui. Elle ne m'a pas non plus demandé pourquoi, il roulait comme un malade sur l'autoroute.

J'entends mon téléphone sonner, je vois le nom de Selena s'affichais, je prendre vite une serviette pour sortir de la douche. On ne s'est pas téléphoné ces derniers jours, ni même envoyé de message. Je pense qu'on a beaucoup à gérer chacune de notre côté.

— Allô, dis-je après avoir répondu.

— Esmeralda, dit-elle et j'entends presque le sourire sur ses lèvres.

𝑯𝒆𝒂𝒓𝒕𝒍𝒆𝒔𝒔 | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant