Enroulé tout autour de Kahu, Malaki avait l'impression de ne pas pouvoir s'arrêter de l'embrasser. C'était comme si un fil les reliait, le ramenant à son sourire si doux contre le sien, encore et encore. Ses mots résonnaient dans sa tête et dans son cœur, comme un chant, effaçant la fatigue, l'inquiétude et la peine pour Oshady, remplaçant tout par une sorte de lame de fond qui le faisait chavirer. Il avait envie de chanter, mais c'est un murmure qui lui échappa, façonné entre deux baisers.
— Je t'aime aussi, souffla-t-il en revenant lui caresser le visage. C'est chaque jour un peu plus fort, comme l'appel du large ou des abysses, et je ne veux plus lutter contre. Tu es le plus beau trésor qu'une épave m'ait apporté.
Il était parfaitement sérieux mais le gloussement qui échappa à Kahu résonna dans tout son corps et il savoura le goût qu'il donna à son sourire en revenant l'embrasser. Et aussi soudainement que ça, l'épuisement et la fatigue disparurent, balayés par une vague de tendresse et de désir. Les profonds yeux verts de Kahu étincelèrent de cette malice que Malaki adorait et le baiser suivant qu'il reçut se posa dans le creux de sa gorge, à la lisière de ses branchies.
Les mains fortes de son amant s'égarèrent sur sa taille, possessives et caressantes, et en retour Malaki enroula ses tentacules autour de ses jambes pour effleurer la courbe musclée de ses mollets et cette délicieuse peau dorée couverte de tatouages qu'il commençait à connaître par cœur. Le petit dauphin juste avant le creux du genou, les écailles tout au long de la cheville, la méduse plus haut sur la cuisse, presque sur la hanche... C'était comme une carte au trésor, qui devenait un peu plus familière à chaque fois qu'il posait les yeux dessus. Et c'était tellement agréable de se connaître aussi bien, de construire quelque chose et de s'aimer avec confiance et complicité.
— Et toi tu es délicieux, murmura Kahu en descendant encore pour mordiller l'un de ses tétons en caressant l'autre. Salé, mais avec la douceur de la surface qui s'attarde sur ta peau... Un jour je te couvrirai de miel et je te lécherai tout entier...
En frissonnant, Malaki entremêla ses doigts à ses cheveux et lui chatouilla la plante des pieds sans pouvoir s'en empêcher, parce qu'il savait que Kahu était particulièrement sensible là. Cette provocation à peine déguisée lui valut une morsure un tout petit peu plus marquée, avant que son amant ne s'installe plus bas encore, écartant doucement ses tentacules pour pouvoir poser sa bouche sur son intimité et le lécher. Leurs corps étaient différents sous leur forme naturelle mais Kahu semblait s'y être habitué sans la moindre difficulté et Malaki peinait à réfléchir alors qu'il lui faisait l'amour avec sa langue, sachant exactement comment le rendre fou.
En retour, il s'agrippa un peu plus à ses cheveux d'une main et lui caressa la nuque et les épaules de l'autre, tout en ramenant son sexe entre eux pour le frotter contre l'érection de son amant. Un autre tentacule lui permit de venir effleurer ses fesses, avec juste assez de pression pour indiquer ce qu'il voulait faire, et Kahu fredonna en le léchant et l'embrassant de plus belle.
— Tu me rends fou, avoua Malaki d'une voix rauque. Kahu... viens là... je t'en prie, prends-moi et laisse-moi te prendre...
Le sourire qu'il reçut en réponse aurait fait bouillir l'océan et son compagnon se redressa souplement en prenant appui sur ses coudes pour remonter lentement le long de son corps, comme s'il était sous sa forme de sirène. Son sexe glissa tout doucement en lui, sans rencontrer la moindre résistance, et Malaki gémit sous cette chaleur.
— Tu es si bon, souffla Kahu en l'embrassant tout au long de la mâchoire. Oh Malaki... Je t'aime tellement...
Ses premiers mouvements ajustèrent leur position pour que l'angle soit parfait et il se mit à bouger paisiblement, comme les vagues sur la plage, sans cesser de l'embrasser. Emporté par sa tendresse et la délicieuse friction, Malaki ondula à sa rencontre jusqu'à ce que Kahu s'immobilise brièvement.
— Qu'est-ce que tu attends ? demanda-t-il avec l'air un peu perdu.
Ramené à la surface, Malaki sourit en l'embrassant sur le bout du nez avant de presser lentement son sexe entre ses fesses pour glisser dans la chaleur étroite de son corps. En réaction, Kahu laissa échapper une longue plainte de bonheur et Malaki relâcha son épaule pour venir attraper sa main et entremêler leurs doigts.
— J'étais un peu... déconcentré, avoua-t-il avec un sourire complice.
Le rire de son amant résonna contre lui alors qu'il recommençait à bouger, de ce rythme merveilleux qui le faisait s'enfoncer à la fois en lui et sur lui. Il ne fallut qu'un instant à Malaki pour suivre le mouvement et le pénétrer à contrepoints de ses mouvements, et tout le reste ne fut qu'une suite délicieuse de friction, de chaleur et de mots doux entrecoupés de baisers.
Un instant plus tard, lorsque l'univers cessa de tourner et que la houle s'apaisa doucement, Kahu se redressa lentement avec un baiser souriant sur son front.
— Tu m'as donné faim, je vais nous chercher quelque chose à grignoter. Reste là.
Mais lorsqu'il essaya de se lever, il faillit s'étaler dans l'eau et Malaki le retint de justesse alors qu'il retombait sur lui en riant.
— Tu m'as si bien ravagé que mes jambes ne me portent plus, dit-il en haussant les sourcils.
— C'était la part du marché, répliqua Malaki avec un sourire en coin. Tu te souviens que je suis le terrible Sorcier des Mers, pas vrai ? Je t'ai pris tes jambes, en échange de ta voix. Laquelle fonctionne très bien, si je me fie à la manière dont tu viens de hurler mon nom...
La rougeur sur les joues de son amant le réchauffa de l'intérieur parce que c'était définitivement très agréable de pouvoir se charrier là-dessus et se provoquer mutuellement avec la certitude de s'aimer autant l'un que l'autre.
— C'est de la triche, grommela Kahu. Tu m'as volé mes jambes, mais aussi mon cœur, et cette voix rauque n'était pas la mienne à l'origine...
— Mais tu sais comment récupérer tout ça, n'est-ce pas ?
— Un baiser de mon prince charmant !
Et le sourire de Kahu était aussi éblouissant que ses yeux alors qu'il se penchait pour lui voler un baiser léger et doux. Toutes ces plaisanteries dérivaient de la fois où Malaki avait été embauché par Mele pour jouer un super méchant, largement inspiré de la sorcière dans La Petite Sirène, et il chérissait chacun de ces souvenirs partagés, qui renforçait son appartenance à Odysseis, à l'équipe, à Kahu.
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Odysseis (1&2)
FantastiqueKahurangi est une sirène, mais pas que. Depuis quelques années, il travaille comme soigneur animalier au parc Odysseis qui recueille et protège des animaux marins blessés ou en danger. Il adore son travail, apprécie sincèrement ses collègues, et n'h...