Chapitre 5: Le Triton

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Je me réveille accablement avec le soleil doux et chaud qui me caresse le visage. Une étrange sensation de bien être s'empare de mon corps, malgré la douleur lancinante de ma tête. Je me passe une main fripée sur le visage, j'ouvre les yeux ardument , la lumière du soleil m'aveugle; je suis encore désorientée. Je me relève difficilement, instantanément je suis prise d'une quinte de toux; je me met à recracher toute l'eau que j'ai ingurgiter. Une main apaisante se pose dans le bas de mon dos. Surprise par ce contact, je tourne la tête.

Ces yeux... aussi bleu que l'océan et cette...chevelure aussi noir que l'ébène. Il a une... une queue de poisson et... des mains griffues, c'est lui qui a essayer de me tuer!

L'incarnation même du diable.

C'est impossible! dites moi que je rêve !

-Ne me touchez pas! m'égosillai-je, espèce...espèce de monstre!

Je le repousse violemment et m'éloigne le plus loin de lui et pars me réfugier derrière un rocher. Je ne suis plus sur la plage, je suis  dans un endroit isolé derrière la falaise à l'abri des regards indiscrets. Quel est cet endroit nom de Dieu?

-Attendez! m'implore -t-il, je ne vous veux aucun mal !

- Qui êtes vous ? Que voulez vous ? 

- Je... je ne devrais pas vous le dire mais je suis...

-C'est quoi ce délire ? mon regard remonte de son visage jusqu'à son torse. Je suis totalement perdue.

Je vois sa nageoire. La panique me prend, mon cœur bat la chamade, je n'arrive plus à respirer.

-Tu...tu es une sirène! non un sirène, c'est quoi le therme exact déjà. Ah! tu es un Triton; j'insiste sur ce dernier mot. Tu es un MONSTRE!

Son visage s'assombrit, ses joues se raidirent. Son joli visage laiteux au bord des larmes n'est plus qu'un masque de marbre peiné; ses lèvres ne forment plus qu'une fine ligne. Il pâlit. Je me sens soudain coupable de m'être montré aussi violente et dur dans mes propos alors qu'il venait littéralement de me sauver la vie. Je desserre les poings et m'oblige à me calmer.

-Je suis désolé je ne voulais pas vous faire peur, dit-il en levant la main dans un geste d'apaisement. Vous vous êtes évanouie, je voulais juste vous aidez à regagner la surface et vous aidez à aller mieux. Un expression d'inquiétude peine son visage.

-Pourquoi? demandai-je avec douceur. Pourquoi m'avez vous sauvé la vie?

-Parce que vous ne méritez pas de mourir. Vous êtes quelqu'un de bien. 

Mes sourcils se froncent. Il ne me connait pas comment peut-il savoir que je suis quelqu'un de bien. 

-Venez me dit-il en me tendant sa main. Faites moi confiance.

J'hésite. Je n'ai jamais vue de triton auparavant je ne sais pas si il s'agit d'un piège ou si il veut me faire tourner en bourrique. Contre toute attente, il réussit rapidement à me calmer grâce à un sourire. Je sors de ma cachette et m'avance prudemment vers l'homme poisson je prends place à côté de lui en mettant quand même une petite distance. Il m'observe avec une certaine curiosité mais son regard est toujours doux et bienveillant. Il s'attarde en particulier sur mes jambes et sur les bracelets dorés qui ornent mon poignet droit. Il remonte lentement ses yeux vers mon visage, nos regards se croisent. Je n'arrive pas à me détacher de ses yeux si bleu.

Je baisse le regard en premier. Sa main palmée et griffue se pose délicatement sur ma joue comme si il avait peur de me faire mal.

-Pardonnez mon indécence.

Je trouve le mot un peu fort. Bien que je suis pas très tactile sa caresse aussi douce que de la soie ne m'a pas du tout mise mal à l'aise.

-Vous n'avez pas à vous excusez.

- Je sais que ce n'est pas agréable pour une humaine d'être touché par quelqu'un de mon espèce.

-Tout dépend si nous sommes en pleine période de canicule, ironisai-je.

Nous échangeons un sourire.

-Emma ...je

-Co...comment connaissez vous mon nom?

-Je ne devrais pas vous le dire mais ça fait des semaines que je vous observe.

-Alors c'était toi qui m'appelait par delà l'océan!

Il acquiesce.

-J'avais tellement peur, j'ai essayer à maintes reprises d'appeler à l'aide.

-Je le sais je l'ai senti, j'ai senti ta panique.

Repenser à cet incident me donne la nausée.

-Comment tu t'appelles? dis-je en ne savant pas trop quoi dire.

Ses lèvres s'étirent en un léger sourire. C'est étrange, il a beau être à moitié poisson je me sens en sécurité avec lui. Toute personne normal aurait déjà pris ses jambes à son cou.

-Azariel.

Entendre son prénom me tire brusquement de mes pensées.

 Emma, je...je ne sais pas trop comment te le dire mais... tu es mon âme sœur.







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Le NaufrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant