Chapitre 18 : L'instinct ne ment jamais

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   Aujourd'hui est un grand jour : j'ai décidé de prendre la décision de quitter ce poste que j'ai eu sur un coup de chance à l'aquarium. Il est inenvisageable que je reste dans ce domaine austère  avec des gens perfides et mal intentionnés.  Mais je n'ai guère le choix : il faut que j'aille récupérer mes affaires qui sont restées dans mon casier. Je ne suis pas vraiment rassurée à l'idée de remettre un pied là-bas étant donné que le message que j'ai reçu m'a mis sur mes gardes, tous mes sens sont en alerte.

   "Je sais que c'est toi qui a libéré le triton."

   J'ai ressasser cet avertissement  en boucle dans ma tête toute la nuit. Je me demande toujours qui connait mon secret, comment il a eut mon numéro de téléphone ou encore si cette personne va me dénoncer à la police.

   Il fait plutôt bon ce matin, j'ai décidée d'enfiler un jean large bleu troué pour être à l'aise et un débardeur blanc à fines bretelles qui ne cache pas grand chose. De près, on peut minutieusement voir mes abdos bien dessinés et ma poitrine que je trouve plutôt généreuse pour ma taille. Après tout, je m'en fiche je ne vais pas travailler je vais récupérer mes affaires.

  Arrivé à l'aquarium je ne trouve personne à l'accueil, ni dans la boutique de souvenir, les gardes de sécurité habituellement postés à la porte ne sont pas là. Bizarre. Il n'a a pas la moindre trace de vie omis les poissons à l'entrée qui ont l'air affolés, ils tourbillonnent dans tous les sens dans leurs minuscules réservoirs. J'appel Perséphone ( oui, elle a le même nom que la déesse des enfers) qui habituellement est toujours à l'accueil à s'occuper des clients. Personne. Je commence sérieusement à m'inquiéter, la pièce est complètement déserte.

    Où est passé tout le monde? J'ai chaud tout d'un coup, la climatisation a été éteinte, mes mains deviennent moites, et mon jean colle à mon corps. 

 Peu importe, il faut que j'aille récupérer mes affaires au plus vite avant que quelqu'un clame haut et fort l'importance de ma présence soudaine.

  Je me rends vers les casiers, la lumière ne fonctionne plus, super. Bon étant donné que de base je suis myope et que j'ai une piètre vue, je ne devrais pas avoir trop de mal à me repérer et à  trouver l'autre interrupteur  qui se trouve au bout long du couloir. Je n'ai pas peur du noir c'est déjà ça. Yes! le veille interrupteur souillé fonctionne.  Une fois allumée, j'ai l'étrange sensation d'être observée. C'est mon instinct qui me le dit cette fois, et en général, mon instinct se trompe rarement. Je regarde aux alentours aux aguets, il n'y a personne dans le couloir. Il faut que je me dépêche.

   J'ouvre la porte de mon casier qui émet un grincement insupportable à cause de la rouille qui mange l'ouverture. Je commence à mettre mes affaires dans mon sac quand brutalement quelqu'un me tire sans ménagement les cheveux. Je crie et tente de me débattre lorsque ce que je pense être un homme vu sa poigne, me propulse de toutes ses forces contre l'un des casier qui fait retentir le bruit des cadenas. Je tombe sur les fesses. J'ai horriblement mal au dos. 

   Cet homme me prend par le bras et me relève. Je peux enfin voir son visage : c'est Killian. Je suis tellement apeurée que je ne dis rien, et ne lui demande aucune explication. Ses yeux sont complètement noirs comme ceux d'un démon. Je ne discerne plus ses iris. C'est plus fort que moi, je crie et l'ordonne de me lâcher immédiatement.

   Il me serre la gorge et tente de m'étrangler : 

-Pourquoi? pourquoi faut-il toujours que tu mentes Emma? clame-t-il.

-Je ne mens pas, parvenais-je à articuler entre deux respirations.

   Ma respiration se fait sifflante.

-Je ne suis pas là pour semer la discorde tu sais.

-Je n'ai rien dit de tel.

-Tout est de ta faute! c'est toi qui a relâcher ce foutu triton! tout à cause de toi, j'ai perdu mon emploi à cause de toi. Je risque d'aller en prison pour chantage envers mineur...

 -Et moi je t'ai dit de me lâcher!

  Je lui donne un coup de genou dans l'entre jambe et le repousse de toutes mes forces. Hélas, il est beaucoup plus fort et plus rapide que moi. Il me rattrape immédiatement : 

-Tout est de ta faute!

   Il prend mon visage entre ses immenses mains et catapulte son front du mien. Le coup est tellement fort, que je perds l'équilibre et m'effondre sur le sol de marbre glacé. Mon front saigne abondamment sur la violence du coup. J'ai énormément mal à la tête, je crois que je vais m'évanouir sous l'effet de la douleur. Des tâches blanches dansent devant mes yeux, par instinct, je porte une main tremblante sur mon front et tente d'arrêter le sang qui coule.

  Je vois Killian et son imposante silhouette s'avancée vers moi, les poings et la mâchoire fermée. Il n'est pas lui même, quelque chose cloche. Même si il a toutes les raisons du monde de m'en vouloir et d'être furieux contre moi; il n'aurait jamais osé levé la main sur moi et se déchaîner comme si j'étais son punchingball. Je recule aves les maigres forces qu'il me reste. Je prie de toutes mes forces pour que Nalu ou Azariel me viennent en aide. 

  Il est devant moi, techniquement je croise les bras devant mon visage pour me protéger. Il va me ruer de coups et me tuer dans ce couloir; Je ne veux pas mourir comme ça, tabassé par un homme. Il s'accroupit à mes côtés, mais au lieu de me gifler et de me ruer de coups, il me soulève du sol, passe ses mains sous mes cuisses et me prends sans aucune douceur dans ses bras. Ma tête repose contre son torse. Je suis trop épuisée pour me débattre. Je n'ai plus de forces.

  Je ne comprends plus rien, qu'est ce qu'il va me faire? j'ai la tête qui tourne de plus en plus et mes yeux commencent à se fermer. J'espère que, sous le choque du coup, il n'a pas brisée mes lentilles en verre qui se trouvent sur mes yeux. C'est fort probable, ce qui expliquerait les points blancs qui s'étalent sur mes pupilles dilatées.

  Nous traversons le jardin. Je ressemble à une morte vivante dans ses bras, et lui ressemble à un automate ou à une machine de guerre prête à tuer encore et encore. Il me conduit vers ce que je crois être la crique. Je n'entends plus rien aux alentours. J'avais raison on est bien à la crique. Il s'appuie sur un rocher, moi toujours dans ses bras. Mes yeux se ferment pour de bon cette fois. 

   Il murmure une phrase incompréhensible dont je ne parviens pas à discerner la langue. Je remarque qu'il parle fort, comme si il s'adressait à une armée entière. S'en est finit pour moi. Il me jette  volontairement comme si j'étais un vulgaire sac poubelle dans le fond de l'eau. Je n'ai pas la force d'agiter les bras où de remonter à la surface.

 Je me laisse couler dans la noirceur des abysses.

  Azariel



Le NaufrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant