Chapitre 27 : Le baiser maudit

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PDV : Killian

   Je vois bien que ma Emma est chamboulé, sa respiration s'accélère. Elle arrête pas de fixer mes mains, comme si elle avait peur que je la frappe de nouveau. Je m'en veux terriblement, je suis un monstre. Cette fille est tellement gentille et marrante, comment ai-je pu envisager ne serait-ce qu'une seconde de lever le petit doigt sur elle, et de la jeter dans la crique? sachant qu'elle était encore vivante ! 

   Le silence prend place entre nous. Elle arrête de fixer mes doigts, et enfouie sa tête dans ses mains, qui au passage fait tinter ses bracelets dorés. Elle a beau être en jogging et pas maquillée, contrairement aux autres filles de son âge elle n'a pas besoin d'artifices. Elle est vraiment belle au naturel. Je ne sais même pas si elle s'en rend compte. Si seulement elle se voyait comme je la vois. Elle a vraiment un très beau teint, couleur caramel.

   Non, il faut que je la rassure et lui montre qu'elle est en sécurité avec moi. Je commence à lui frotter doucement le dos, elle se raidit, mais relève la tête. Ses yeux noisettes s'offrent à moi. A chaque fois, son regard me fait l'effet d'une piqure. Elle a tellement changé depuis notre rencontre...

   Elle se renfonce un peu plus contre le canapé.

-C'est moi Emma.

   Je tente à nouveau de l'approcher, mais je m'immobilise en laissant retomber ma main.

   Un nouveau sanglot lui écorche la gorge et mon cœur se serre. Je comprends qu'elle pense que je suis son ennemi, jamais je ne la toucherai.

   Jamais je ne lèverai la main sur elle.

-Emma, murmurai-je dans la pénombre de la nuit.

Je vois que ma douce se renferme un peu plus sur elle même. Elle se crispe, des frissons la parcourent. Je décide de franchir le pas et pose délicatement ma main sur la sienne, elle sursaute de torpeur. Ses paupières se ferment avec violence, je l'ai à peine effleurer pourtant.

-Regarde moi, Emma.

   Elle se détend et s'habitue peu à peu à notre contact physique. 

-Je te demande pardon, Emma. Pardon de t'avoir jeté dans la crique. Pardon de ne pas t'avoir avoué mes sentiments plus tôt.

   La frayeur lui fait bouger la tête de droite à gauche. Oh non, pitié il ne faut pas qu'elle fasse une crise d'angoisse à cause de moi.

-Regarde mes mains Emma, lui intimai-je.

Je tourne et retourne mes paumes pour lui montrer qu'elles sont inoffensives.

   L'information digérée elle jauge mes paumes avec un certain dégout et ne dit rien, et ceux durant une longue période.

   Elle finit par me surprendre quand elle passe les bras autour de mon cou et me serre de toute ses forces. Je ne bouge plus, je n'aurai jamais crue que me prendrais dans ses bras. Elle sanglote contre mon épaule, je lui caresse le dos mécaniquement. Je respire son odeur de soleil avec une légère note d'eau salée. Je me perds dans ses bras si réconfortant. On reste un long moment dans les bras de l'un de l'autre. Emma est si petite, c'est trop mignon. Je dois la dépasser d'au moins trente centimètres.  Nos corps s'emboitent parfaitement, son menton se jouxte dans la jointure entre mon menton et mon cou.

   On se défait l'un de l'autre; Elle a vraiment un visage d'ange. Elle sèche les larmes au coin de ses yeux et déclare : 

-Tu n'as pas besoin à t'excuser Killian. Je te pardonne, tu n'étais pas toi même.

   Sa voix s'éteint sur la dernière phrase. Je lui prends les deux mains et les serre dans mes paumes glacées. J'ai envie d'embrasser chacune de ses larmes.

-Excuse moi, répétai-je de nouveau. 

   Ce sont les seuls mots que j'arrive à prononcer. Mon regard se pose sur ses lèvres rougies et pulpeuses. Je me demande quel goût aurait ses lèvres contre les mienne.

Emma suit mon regard, et doit comprendre ce qui se trame dans ma tête.

-Je suis désolé Killian, mais je ne partage pas les mêmes sentiments. Je t'aime beaucoup, mais je t'ai toujours considéré comme un ami. Je suis liée à mon âme sœur, qui de ce fait est un triton. Je suis heureuse avec lui, j'ai tracé mon propre chemin. Je me suis faites des amis auxquels je tient énormément. Tu as même essayer de tuer l'un d'entre eux.

   Ses mots me fissurent le cœur en mille morceaux. J'entrouvre la bouche, mais comme à son habitude elle me devance : 

   Je le sais Killian. Le triton qui se trouvait dans la réserve est le frère de mon âme sœur. Nalu c'est comme ça qu'il s'appel, il compte beaucoup pour moi tu en as conscience.

   L'entendre dire que ces poissons comptent plus pour elles et la rendent heureuse ne fait qu'accroitre ma rancœur et mon amertume pour ces choses.

   Pourquoi lui et pas moi? après tout nous n'avons que un ou deux ans de différence. Je suis humain moi. Et je suis assez beau pour la conquérir. Une fille comme elle mériterait bien mieux que cette vielle méduse. Mais ces mots, je me défends de les formuler à voix haute. J'en ai assez fait comme ça.

Je ne sais plus quoi faire de mes mains et décide de les fourrer dans mes poches, avant que "accidentellement" elles se retrouvent dans ses cheveux.

   C'est horrible, mon membre me fait de plus en plus mal dans mon pantalon. Ses yeux se posent sur la bosse qui s'est formé au creux de mon jean. Je me sens terriblement à l'étroit. Plus je la regarde et plus sa beauté me paralyse. On croirait presque que son visage ait été sculpté dans de l'albâtre. Elle entrouvre légèrement la bouche, pitié tout sauf ça.

   C'est plus fort que moi, je n'arrive plus à me retenir. Sans réfléchir ou même pensé aux conséquences, je plaque mes lèvres sur les sienne. 




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