Sans perdre une seconde, je me dirige directement vers le bassin à dauphin dans le but d'échafauder un plan, soit périlleux. Je manque de me rompre le cou à chaque marche d'escalier. Il y a encore tellement de monde, je devine à l'aide du soleil encore très haut dans le ciel et à la chaleur étouffante, qu'il doit être aux alentours de quinze heure. Pas étonnant qu'il y ait encore foule de monde, c'est à cette heure-ci généralement que les dauphins se font plus cléments et viennent dire bonjour aux touristes.
Je n'ai pas le choix, il faut que patiente, mais la patience n'est pas une de mes plus grande qualités. Pour passer le temps, je décide d'aller rejoindre Killian, il doit être certainement dans le bassin occupé à nourrir les requins d'après ce que j'ai entendue.
Je le trouve sans grande difficulté, comme je l'avais prédit il est entrain de leur donner des morceaux de calamars et des anchois crus. Beurk. L'odeur est infecte mais je n'ai pas le choix. Je lui propose mon aide qu'il accepte volontiers. Je devine à la lueur de son regard et au ton qu'il emploi qu'il a deviné que je n'étais pas rassuré de rester seule dans cette pièce sinistre. La honte, il doit me prendre pour une fillette de cinq ans, alors que ce n'est pas du tout mon caractère.
Depuis petite, mon père m'a toujours élevé comme une "guerrière" , il m'a parfaitement appris à masquer mes émotions en un véritable masque de marbre, en particulier ma peur qui me ronge de l'intérieur. Mais ça n'a pas très bien marché, il y a qu'à voir avec cette satanée phobie de l'eau. pour lui, faire part de ses sentiments et s'excuser était un signe de faiblesse et de soumission. Il me répétait souvent: "Ce sont les lâche qui pleure, tu as envie que les autres se moquent de toi parce que tu as pleuré comme une enfant gâtée!". Mon père avait beaucoup de défauts, et faisait souvent des crises de colère dû à l'alcool au vu de l'enfance qu'il a eu; même si bien sur ça n'excuse pas tout - mais malgré tout - il reste mon père il a toujours été fier de moi et je l'aimerai toujours.
Oui j'ai peur, je suis terrifiée même, mais je n'en montre aucun signe. Je suis une femme forte. Je n'ai pas envie que les autres me voient comme une petite fragile, en manque d'amour, et qui doit constamment être protégée.
Il est dix sept heure trente, je me sens beaucoup plus à l'aise à présent que la plupart des touristes sont rentrés chez eux. Et oui, c'est ça d'être introvertie. Je me rends sans plus tarder vers les bassins ou logent les dauphins, ils m'aiment plutôt bien, étant donné que je les aient nourris toute à l'heure avec Killian.
Je suis nerveuse, je fais les cent pas, je pense furtivement à l'énorme risque que je prends de libérer ce triton de sa boite. Si je me fais prendre, en premier lieu je perdrais mon travail, on appellerait mon grand père qui par la suite, me chassera de la maison, et pour couronner le tout, on me jettera volontiers en prison, avec une amande à la somme colossal. Je n'ai rien pour trouver cet argent. Il ne manquerait plus que ça.
Il faut que j'arrête de me tourmenter et que je me concentre sur mon objectif : Libéré ce triton. Il n'a personne aux alentours, le bassin est totalement vide, omis la présence des dauphins. Heureusement que j'ai eu l'intelligence d'enfiler un maillot de bain avant de venir. Je commence incessamment sous peu à ôter ma robe, je la jette dans un buisson. Je prend le gros risque qu'on me la vole, mais pour le moment la vie de cette créature est plus importante. Sans plus attendre, je me jette tête la première dans le bassin, les dauphins s'écartent tous sur mon passage, surpris par ce plongeon inattendu. Personne ne m'a entendu, il faut que je me dépêche.
J'aperçois une silhouette au loin, c'est Killian mais qu'est ce qu'il vient faire ici? c'est pas possible! il peut pas rester en place deux minutes celui là! Killian m'aime bien, mais si il me voit à moitié nue dans ce bassin je doute qu'il sera toujours aussi chaleureux avec moi, surtout après mon comportement étrange de toute à l'heure. Il faut que je me cache. Par bonne étoile il y a un gros rocher servant de décoration non loin de moi. Je m'empresse d'effectuer quelques mouvements de bras et de pieds, je ne sais pas si on peut qualifier mes mouvements incertains de nage. J'attend quelques minutes au risque de me faire prendre. Je prie tous les Dieux du ciel pour qu'il parte le plus rapidement possible. Par l'océan, pourvu que je ne me fasse pas prendre si près du but.
Il est parti.
C'était moins une.
Où est cette maudite ouverture par tous les saints? du coin de l'œil j'aperçois un mouvement argenté dans l'eau. Qu'est ce que c'est? mais oui, c'est l'ouverture! Bon, la première partie du plan touche à sa fin, je prend une grande inspiration et plonge instantanément dans l'eau glacée. Le froid me glace les os. Mes dents s'entrechoquent entre elles. J'arrive sans trop de difficultés à atteindre la poignée qui donne sur l'aquarium du frère de mon âme sœur. J'entend un espèce de clic métallique qui résonne dans mes oreilles. Du mouvement ce fait à la surface, ils ont dû entendre le bruit. Le bassin commence à se vider de son eau, les dauphins s'agitent autour de moi et émettent des cris de panique. Il m'avait bien dit que ce bassin donnait directement sur l'océan n'est ce pas? et si il m'avait mentit? Ma tête commence à tourner, ma vision commence à se faire vaporeuse, je déteste cette sensation, c'était comme si j'étais prise au piège dans une sorte de bulle. Mes yeux commencent à se fermer, mes jambes ne me soutiennent plus, je commence à sombrer dans le néant.
Je sens avant de perdre connaissance une paire de bras calleuses et puissante qui me prend dans ces bras. et qui me tire de cette cage. et puis, plus rien.
Le trou noir.
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Le Naufrage
ParanormalDepuis ce fameux jour où le bateau de mes parents a coulé dans la noirceur des abysses, je ne suis plus moi même. Je ne ressens plus mes émotions, je n'ai plus goût à la vie. C'est comme si quelque chose avait changé en moi. J'entends des voix, je...