Chapitre 15 : Jeux de pouvoir

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   Je flâne sur la plage comme à mon habitude, il n'y a pas beaucoup de monde aujourd'hui contrairement à d'habitude. Pourtant c'est les vacances, donc qui dit vacances dit forcément chaleur et qui dit chaleur dit plage. Bizarre. 

  Comment suis-je censé trouver mon âme sœur au juste? je ne vais pas piquer une tête au risque que l'océan funeste m'engloutisse et me rejette comme une simple bouteille de verre sur le large. Mon instinct me dit de rester sur le rivage, au sec. Une idée me revient soudain, je me rends à l'endroit où nos regards ce sont croisés pour la première fois : la crique.

  Sur mon passage les gens me lorgne d'une drôle de manière : ils me regardent comme si j'étais une déesse ou une divinité. Pourtant je suis accoutrée, habillée et coiffée comme d'habitude. Bien que, depuis que j'ai rencontrée ce fabuleux être qui me rend heureuse je me sens beaucoup mieux dans mon corps, et dans ma tête . Je me sens plus légère, comme si on avait enlevé un énorme poids sur mes maigres épaules. Je ne me bat plus contre moi même. J'ai appris à m'accepter tel que je suis vraiment. Ce matin en me regardant dans le miroir j'avais l'étrange sensation que ma beauté avait décuplée. Peut-être est-ce une simple impression.

  Je suis assise sur un rocher et prie mentalement Azariel de venir me voir. Après environ huit bonnes minutes, toujours rien. L'eau est toujours aussi calme et je constate aucune présence. Désespérée je m'apprête à rebrousser chemin lorsque sans crier gare, deux mains griffues se posent sur mes cuisses. J'émets un cris de surprise et tombe à la renverse de mon rocher. Une douleur prend place dans ma cheville.

   Azariel est au penchée au dessus de moi. Il ricane. C'est horrible il est encore plus beau que la dernière fois. Agacée je réplique : 

-Ce n'est pas marrant, ça fait des lustres que je t'appelle.

-Excuse moi, je ne voulais pas te faire peur. Si tu aurais vu ta tête lorsque j'ai surgi hors de l'eau, raille -t-il.

  J'ai envie de répliquer ma mauvaise humeur, mais le voir rire à gorge déployée me fait sourire. Je me redresse mais ma cheville me fait horriblement mal. J'émets un "aÏ" à peine audible en compensation d'une grimace tordu de douleur. Azariel arrête immédiatement de rire et se met à ôter délicatement la main qui couvre ma cheville et me demande : 

 -Tu as mal?

- Je viens de tomber à la renverse de ce rocher par ta faute, le rappelai-je.

-Laisse moi t'aider, propose -t-il.

Je le vois sous mon regard écœuré mettre deux doigts dans sa bouche, il s'apprête à étaler la mixture sur ma cheville.

D'un mouvement de main je le repousse.

-Beurk, c'est dégoutant! il est hors de question que tu me guérisses avec ta salive, je ne suis pas un bout de viande enfin.

Mon sarcasme bien salée le fait de nouveau rire. Il rit tellement cette fois-ci qu'il rejette sa tête en arrière, son rire résonne dans toute la crique. Il veut attirer toute la ville ici ou quoi? Je croise les bras  sur ma poitrine pour montrer mon agacement et souffle.

-C'est bon tu as fini?

Il s'essui une larme qui s'est formé au coin de son œil.

-Excuse moi c'est juste que je ne pensais pas qu'une aussi petite personne posséderait un sarcasme et un langage aussi fleuri que le tien.

Attendez une minute il a bien dit que j'étais "petite". J'ai envie de tambouriner son torse. Je sens de la fumée montée dans mon cerveau.

-Tu as dit que j'étais quoi?

Le NaufrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant