Je me réveille avec une douleur cuisante à la tête. Je ne sais pas ce qui s'est passé, ni depuis combien de temps je somnole dans l'inconscience.
Je tente de me relever, mais je me rallonge immédiatement. Je crois que je vais vidée le contenu de mon estomac. Je ne sais pas ce qui m'ont fait inhaler, mais ça ne présage rien de bon en ces temps tumultueux. Je prends conscience du décor qui m'entoure : je ne suis plus dans la grotte. Je suis dans une espèce de pièce bizarre avec pour vue un ciel étoilé orné de constellations et d'étoiles filantes, à la place du plafond. Les murs semblent prendre vie autour de moi, les couleurs se mélangent. J'ai comme la curieuse sensation de flotter sur un petit nuage. Je vois encore plus flou qu'avant, je crois que dans les jours à venir, je vais devenir aveugle.
Quelque chose attire mon attention au fond de la pièce. Il y a quelqu'un, je ne suis pas seule. Il est de dos, je ne vois pas les traits de son visage. Je pense que ça doit s'agir d'un homme, au vu de sa corpulence et de sa taille. Cette ombre se tourne vers moi. Après quelques secondes à la contempler, mes yeux se heurtent. J'essaye désespérément d'appeler à l'aide, mais ma voix reste coincée au fond de ma gorge, je demeure prostré, mes jambes ramenées contre moi - paralysée par la peur.
Killian.
Je ne le reconnais plus : des brûlures lui mange tous le visage. Sa peau est devenue complètement grisâtre, son épaule n'est plus qu'un trou béant, rongé par les vers et la moisissure. Son cou est moucheté de marques bleus et de traces de griffures. Je n'ai jamais eue aussi peur de ma vie. Je ne penserais pas dire ça un jour, mais il me manque. Ces cheveux blonds platinent demeurent comme de la simple vapeur autour de sa tête. Il ressemble plus à Hadès qu'à Apollon. Où est passé le doux Killian qui me prenait les mains et me guidait dans le noir? Où est passé le Killian à lequel je me confiais ? Où est passé le Ki...
Des traces de pas frottent le sol, et me tirent brusquement de mes pensées. Je relève la tête, et... voit un Killian avec un regard vide et dénué d'émotions s'avancée vers moi, au pied du lit sur lequel je barbote, depuis sans doute des heures, voir des jours.
Soudain je retrouve l'usage de ma voix, et me met à hurler de toutes mes forces. Aussitôt la porte s'ouvre, une silhouette accoure vers moi et me prend dans ses bras. Je ne me débats pas, je sais de qui il s'agit. Je le reconnaitrais rien qu'à son odeur.
-Emma, tout va bien, je suis là.
Des larmes commencent à couler au coin de mes yeux.
-Kill...
-Chuuuuut.
Eldoris rentre dans l'embrasure de la porte :
- Elle va bien ?
Nalu hoche la tête, et lui fait signe de nous laisser seul.
Je ne reconnais plus le son de ma propre voix. C'est comme si je n'avais pas parlé pendant plusieurs siècles, ouvrir la bouche me demande tant d'efforts, que je ne demande pas d'explications sur ce qu'ils m'ont fait avaler.
Nalu se défait de moi, et me prend par les épaules. Au passage il essui une larme qui s'apprête à entamer sa course.
-Excuse moi. Je n'avais pas le choix, tu étais incontrôlable. Tu étais prise d'un fou rire qui ne s'arrêtait pas. Tu répétais en permanence qu'il fallait que tu ailles sauver Azariel. Tu as même tenté de t'en prendre à nous avec tes pouvoirs.
Quoi ? j'ai tenté de faire du mal à mes compagnons ?
Je baisse le regard, désolé. C'est là que je remarque que mes mains sont bandés dans leurs intégralité. Je fronce les sourcils et défait les bouts de tissus, serrés un peu trop fort. C'est écœurant, la paume de mes mains sont entièrement brûlés et cabossés. Qu'est ce que j'ai fait ? Nalu me regarde avec un regard désolé. Je ne m'étais pas encore rendue compte de l'étendue de mes pouvoirs.
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Le Naufrage
ParanormalDepuis ce fameux jour où le bateau de mes parents a coulé dans la noirceur des abysses, je ne suis plus moi même. Je ne ressens plus mes émotions, je n'ai plus goût à la vie. C'est comme si quelque chose avait changé en moi. J'entends des voix, je...