Chapitre 25 : Eclaircissement

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   Je ne sais pas quoi faire, j'aimerai crier mais, ma voix refuse de m'obéir. Je voudrai prendre la fuite, mais mes jambes restent cloués au sol, c'est comme si il y avait de la glue sous mes chaussures. J'ai l'intuition que si j'esquisse ne serait-ce qu'un geste, il va à tout moment se jeter sur moi, et m'achever, pour de bon cette fois. Je suis prise au piège, comme un rat dans un laboratoire. Je tremble de tous mes membres. Killian doit sentir ma respiration hachée et les larmes qui commencent à prendre refuge au coin de mes yeux. Il lève une main et déclare d'une voix qui se rassurante : 

-Je ne vais pas te faire de mal Emma; je voudrai juste te parler.

   Il paraît sincère, je le vois dans son regard qui se fait suppliant. Où sont passés ses yeux entièrement noirs comme les ténèbres ? et si, c'était une embuscade? je ne lui fais plus confiance. Mes bleus dans mon dos se mettent soudainement à brûler à travers mon pyjama, cette dose de douleur me rappelle quelle torture il m'a fait subir. Il est hors de question que je le laisse entrez, je n'en n'ai rien à faire de ses excuses, il peut aller sa faire voir ! 

-Killian, va-t'en, ordonnai-je d'un ton glaciale.

   Si dans mon regard je possédais des rayons lasers, il serait pulvériser à l'instant.

-Emma, je t'en prie c'est vraiment important, me supplie-t-il.

   Il joint ses mains, en signe de supplication. Il est pathétique, quel crétin ! 

- ça m'est égale, va-t'en tout de suite, avant que j'appelle la police ! 

   Il s'avance vers moi et me prend les deux épaules. Il ouvre la bouche, mais avant qu'il dise quoi que ce soit je le devance : 

-ça suffit Killian, arrête ton cirque! tu necrois pas que tu en as assez fait comme ça, qu'est ce que tu vas faire me passer à tabac et me jeter encore une fois dans la crique ! lâche moi !

-Quoi mais comment...tu, commence-t-il.

-Tais-toi, sors de chez moi ! je ne veux plus jamais te voir ! 

   Contre toute attente il me prend les deux mains, et colle son front contre le mien. J'ai peur. J'essaie de le repousser, mais il me tient fermement dans ses bras, qui sont plus habitués à tués et à torturer. Et dire qu'il était mon ami... ça ne sert à rien de me débattre et d'houspiller, il est beaucoup plus fort que moi. Je me laisse faire. Au fur et à mesure je me détends, ses mains sont sur mes hanches, mais moi je reste immobile comme une statue. Il est hors de question que je salisse mes mains pour ce type.

-Laisse moi entrez s'il te plaît.

   Je relève la tête et l'observe. Une lueur de doute plane dans mes yeux, je le regarde de haut en bas. Je prends la redoutable décision de le laisser entrer. Si jamais il tente quoi que ce soit je n'aurai cas crié, tout le voisinage m'entendra. Je lui fais un signe de la main, il s'installe sur le canapé.

   Je prends place à côté de lui, mais veille à laisser une distance de sécurité. Il sent bon aujourd'hui, je crois que c'est Terre D'ocre, le même parfum que mon grand-père.

-Eh bien, parle espèce de cinglé, tu aimes tant ça, crachai-je.

-Je sais que tu es en colère contre moi.

   Il se moque de moi ou quoi. Je me demande comment je fais pour rester tranquillement assise et ne pas me jeter sur lui. Il veut jouer, on va jouer :

-Non sans blague, tu as perdu la tête. Tu m'as frappé jusqu'à ce que je perde connaissance, tu as essayé de me tuer ! je n'ai que dix sept ans Killian ! si mon... si mes amis n'avaient pas étaient là je serais morte à l'heure qu'il est ! 

   Une larme coule au coin de son œil gauche. Je me calme et m'enfonce dans le canapé. Je tripote un coussin.

-Je suis tellement désolé, je ne voulais pas te faire de mal. Je n'étais pas moi même à ce moment là. J'étais... pfff. Est ce que je peux voir les bleus dans ton dos?

-Certainement pas ! Je me décale encore sur le coin du canapé et croise les bras. Je ne te reconnais plus Killian, tu es devenu mesquin, tu es devenu minable

  Il baisse les yeux.

-Killian... quand tu m'as attaqué... tes yeux étaient entièrement noirs, où est ce que j'ai rêvé?

-Tu n'as pas rêver.

   Il arrête ma main qui effiloche le coussin et la serre dans la sienne, nos doigts s'entremêlent, ses doigts sont chauds. Je tente de le repousser et de détacher ma main. Il la serre fermement  sans doute pour éviter que je le gifle. Mon autre main est toujours libre. Son pouce fait des va et vient lent sur ma paume. Une série de frissons parcours mon corps, quand je regarde ses mains, je ne peux m'empêcher de penser que sous cette apparence d'ange, se cache un démon encore plus effrayant que Satan lui même. Je ne sais plus sur quel pied danser avec lui. Il possède deux facettes, dont une dont j'ai découvert la monstruosité. Je me mords la lèvre inférieure. Il m'observe, il ne faudrait pas qu'il se méprenne sur mon geste qui peut être interprété à double sens.

   Une évidence me revient, je décide de la formuler à haute voix : 

-Tu n'es pas totalement humain, j'ai raison n'est ce pas?

   Mon regard se fait insistant et intrusif.

   Il acquiesce lentement, et garde les yeux rivés sur ses chaussures. Parfait, je vais pouvoir le cuisiner là dessus.

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