Chapitre 32 : Le feu

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-Emma, dis moi que c'est une blague.

-Ce n'est pas une blague, c'est la vérité.

-Je vais aller tuer ce connard ! je vais le démembrer, boire son sang et brûler son corps !

Sa voix folle de rage résonne dans toute la crique. Il explose, l'eau se met à bouillir autour de moi, dans un élan il fait tomber dans un fracas un arbre derrière moi.

-Nalu, Nalu, je t'en prie calme toi !

Ma voix le ramène à la réalité. Dans cet élan de folie j'ai peur qu'il ne reste plus d'eau dans ce bassin. Heureusement que c'est l'eau et non le feu, je ne doute pas une seconde qu'il aurait calciné toute la forêt.

Il revient devant moi en un éclair et me prend les mains.

-Excuse moi Emma, je ne voulais pas te faire peur. C'est juste que de savoir que cette enflure a abusé de toi, et a tenté de te violer, ça me met hors de moi, tu comprends.

-Oui, je...je comprends.

-On a un autre problème.

-C'est pas vrai par tous les dieux, qu'est ce qui se passe encore?

-Je... Depuis que Killian s'en ait pris à moi, je... une drôle de lumière dorée se met à jaillir sans cesse de mes doigts. J'ai beau essayer de cacher cette anomalie, rien n'y fait. J'ai même l'impression qu'elle devient de plus en plus puissante.

Nalu, scrute mes paumes attentivement et les tourne et retourne dans ses mains. Il fronce les sourcils. Je pense qu'il essaye d'émettre une hypothèse sur ce malentendu.

-Tu penses avoir une idée de quoi il s'agit?

Ses yeux sont aussi froids qu'une nuit d'hiver et ne laissent rien paraître.

-Je ne suis pas sûr, mais je crois qu'une lueur de magie coule dans tes veines.

Je le regarde avec des grands yeux, et cache mes mains derrière mon dos.

-Une lueur de magie? tu plaisantes ou quoi? je suis humaine.

-Il peut exister des anomalies. En général ça se déclenche quand tu es dans un moment de panique extrême. Hier soir, quand Killian t'a attaquée, tu avais très peur, ce qui a fait sortir de tes veines ta magie.

-Mais quelle sorte de magie je renferme?

Nalu me reprends les mains. Il les regarde attentivement sans cligné des yeux. Je crois que je l'ai perdu.

Je claque des doigts sous son nez, il me regarde interloqué.

-Le feu, lâche-t-il.

Il me l'annonce comme si c'était une évidence. Comme si il me disait que la pelouse était verte. C'est impossible. Une magie élémentaire coulerai dans mes veines, mais je suis une humaine bon sens ! et pour couronner le tout c'est le feu que je possède !

Mes jambes lâchent, Nalu me rattrape et me tient fermement les hanches. Ma tête repose sur sa poitrine. Je profite de sa chaleur, il sait que j'en ait besoin.

-Je sais que c'est difficile à croire. Mais, je ne me trompe pas. Au vu du caractère que tu possèdes et de tes traumatismes, l'océan t'a récompensé comme ça.

Je regarde mes mains et ouvre la bouche.

-Wowww, je vais pouvoir lui brûler le cul à ce bouffon!

-Emma je comprends ton envie de meurtre soudaine, mais pour le moment on doit se concentrer sur ta capacité à maîtriser tes pouvoirs.

Je me renfrogne et croise les bras.

-Je te jure, dés que je serai en capacité de les maîtriser, je vais lui faire sa fête à ce fils ce pute.

-oui, oui tu vas lui brûler le derrière j'ai compris, répète-t-il moqueur.

Je rigole et lui assène une bourrade sur le torse. Il me rend mon rire.

-ça m'avais manqué.

-Quoi donc?

-Ton rire?

Oh, si je m'attendais à ça.

-Nalu, promet moi que tu ne raconteras rien à Azariel ou je te jure que tu va finir en brochette sur le barbecue. On aura de quoi tenir un mois avec tous ce poisson.

Surpris Nalu rigole de bon cœur, et lève les deux mains, signe de capitulation.

-Ok, ok c'est bon je me rends.

-Je te préviens, si il a ne serait-ce le moindre comportement bizarre, je t'arrache une par une tes sublimes écailles, compris?

-Oulala, j'ai intérêt à bien me tenir. Plus sérieusement, tu peux me faire confiance.

Il me caresse la joue, celle que Killian a frappé, elle n'est plus rouge, mais la douleur est encore présente. Remarquant ma grimace Nalu enlève sa main et me demande :

-Excuse, moi je t'ai fait mal.

Son regard se fait scrutateur.

-Non, non ne t'inquiète pas, ce n'est rien.

Pour dissimuler mon embarra, je lui offre un sourire forcé et lui tapote l'épaule.

-Bon alors, dis moi, comment suis-je censé canaliser ce pouvoir qui coule dans mes veines?



Le NaufrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant