Chapitre 24 : Le retour

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Je raconte tout ce qui s'est passé à Eldoris. Je commence à lui faire un peu plus confiance, il a su par je ne sais quel moyen, me mettre à l'aise. Je me souviens très distinctement que ce Killian de malheur m'a ruer de coup, jusqu'à ce que je perde connaissance. Il doit me croire morte à l'heure qu'il est. Je suis impatiente de voir sa tête quand il verra que j'ai survécu à l'horrible châtiment qu'il m'a infligé. Pour que Eldoris y voit plus claire, je lui ait fait une longue liste : 

1) Il m'a tiré les cheveux.

2) Il m'a poussé contre un casier.

3) Il m'a étranglé.

4) Il a catapulté mon front.

5) Il m'a jeté vivante dans la crique.

   Il ne dit rien pendant de longues minutes, pendant si longtemps que je crains qu'il ne mette fin à la conversation. Il a l'air encore plus sous le choque que moi. Je n'arrive pas à lire quel sentiment il éprouve dans ses yeux, étant donné qu'ils sont entièrement noirs et n'ont pas d'iris. Quand il reprend enfin la parole, sa voix est à peine perceptible et semble provenir de très loin : 

- Comment un homme peut-il infliger cela à une femme ?

   Ce n'était pas une question mais plutôt une affirmation. 

-  Je ne vous connait pas très bien, mais, vous avez l'air d'être une jeune fille douce et gentille. Quand je vous regarde, rien que d'imaginer le fait de lever la main sur vous me rend malade, j'en serai incapable. Dans ma coutume, les hommes protègent les femmes, ils ne s'en prennent pas à elle par la violence, reprend-il.

   Je sais que Kilian a perdu mon emploi à cause de moi. Mais je n'arrête pas de me dire qu'il n'était pas lui même ce jours là : ces yeux étaient entièrement... noirs, il était une véritable machine de guerre, comme si on l'avait implanté des automates dans le cerveau.

   - Emma ?

   La main d'Eldoris se pose sur la mienne. Si il a constaté mon trouble, il n'en laisse rien paraître. 

   Azariel et Nalu, nous rejoignent dans la chambre. Mes amis prennent place tous autour de moi. Je n'aime pas être le centre de l'attention, mais après tout ce sont mes amis. Je les aime beaucoup, ils sont tous si gentils et à l'écoute avec moi. Je ne les mérite pas. J'ai encore le droit au sarcasme de Nalu, habituellement je l'aurai dévisagé et l'aurai envoyer voir ailleurs, mais là, je me surprends moi même à prendre part à l'hilarité générale qui remplit la pièce. Ma réaction inespéré semble visiblement le surprendre : je le vois hausser les sourcils, son humour m'avait manqué. La privation de la chaleur du corps de mon âme sœur était pire que n'importe quelle torture qu'ont ait pu m'infliger dans mon lointain passé. 

      Après de longues minutes à discuter et à rattraper le temps perdu. Nalu et Eldoris quittent la pièce comprenant notre besoin de nous retrouver seule.

   Sans plus attendre, Azariel pose s'empare de mes lèvres. Mon Dieu j'avais oublié qu'il embrassait comme ça. Il m'embrasse comme si c'était la dernière fois, où qu'une guerre allait éclater. Dans l'action il me pousse contre la tête du lit.

- Ouille!

    Il met fin au baiser et me scrute de partout.

- Je suis désolé, tu as encore mal ?

-Jai toujours mal au dos, mais ça va beaucoup mieux.

  Cette fois-ci c'est moi qui prend les devants : je me retrouve à califourchon sur lui, ses mains se posent sur mes hanches, les miennes sur son torse. Nos langues commencent une danse qui n'en finit plus. Je sens son érection se frotter entre mes jambes. Il a déjà dormi à côté de moi à plusieurs reprises, mais nous n'avons jamais couché ensemble à proprement parler. Je ne sais même pas comment ça se passe.

   Il me regarde droit dans les yeux et me demande l'autorisation d'enlever mon débardeur. J'accepte, je me demande comment il a appris à faire ça. Il semble voir la question qui me taraude :

-Je t'ai déjà vue de déshabiller plusieurs fois, fait-il avec un sourire qui révèle ses fossettes.

   Je lui foudroie du regard.

   Je défais les boutons de mon jean et me retrouve en sous vêtement. C'est là que je réalise : c'est la première fois que je me suis aussi dévêtue devant un homme. Je me cache à l'aide de mes bras. Qu'en penses-t-il de mon corps? est ce qu'il le trouve assez beau? mes vergetures ne le dérangent pas? lui semble tellement parfait...

- Ma chérie, ne te cache pas, pas devant moi. Tu as un corps sublime, parfaitement sculpté, le plus beau que j'ai jamais vue. Tu es tellement belle mon trésor, j'ai tellement de chance de t'avoir, tu me rends heureux.

   C'est également la première fois que j'ai le droit à autant de compliments sur mon corps. On m'avait déjà dit que j'avais de la chance d'être aussi mince et petite, mais -là... Je sens mes joues rougir, je sens que je vais pleurer sous le coup de l'émotion.

   Il relève mon menton et m'embrasse. Ce baiser ce fait plus enflammé, il n'est pas comparable à celui que nous venions d'échanger. Il m'allonge doucement sur le dos, écarte mes cuisses et couvre mon ventre de doux baisers. Il descend un peu plus bas et effleure de ses lèvres le fin tissu qui cache mon entre jambe. Ma respiration s'accélère. Je décide de franchir le pas et, d'enlever ce qu'il me reste de vêtement. Je suis entièrement nue devant ce splendide triton. Il me complimente une nouvelle fois. Son regard se fait soudain prédateur : il embrasse et passe ses lèvres dans ma partie pendant de longues minutes. Jamais je n'avais ressentie une telle sensation. Je me couvre la bouche, je suis au bout de l'orgasme et me retient de jouir. Il remonte et m'embrasse une nouvelle fois.

   Nous consacrons le reste de l'après midi aux plaisirs charnels, je me fiche que mes deux autres compagnons peuvent m'entendre. Après-tout je suis resté dans le coma pendant six jours. Je ne me suis jamais sentie aussi bien.

                                                   *                                *                                     *

   Je rentre chez moi, vers dix -huit heures. Grand-père n'est pas là. Je pense qu'il doit être entrain de retourner la ville pour me retrouver. 

   Je décide de me faire à mangé, je n'ai rien avalé pendant six jours, mes muscles ont fondus et mes cuisses ressemblent à deux manches à balai. Il faut que je reprenne du poids, je ressemble à un squelette, ma peau à perdue de ses couleurs. Il faut vraiment que je pense à me faire les ongles.

   Je décide de me confectionner une pizza. Je commence à étaler la sauce tomate sur la pate, jusqu'au moment où j'entends des pas devant la porte d'entrée. Cette nouvelle sensation revient : comme si on me compressait la poitrine. La sonnette retentit. J'hésite, je ne suis pas confiante d'ouvrir à un inconnu au beau milieu de la nuit - sans compter que je suis aussi seule qu'un gardien de phare. Ce n'est pas grand-père, il n'aurait pas sonner dans sa propre maison.

   Je décide de prendre mon courage à deux mains et d'ouvrir.

   Soudain je ne respire plus, mon cœur va sortir de ma cage thoracique. Mes doigts se crispent sur la poignet de la porte. Je crois que je vais m'évanouir sur place.

   Cette silhouette, même dans la pénombre de la nuit je la reconnaitrait entre mille. Cette carrure, cette taille, ces fossettes.

   Killian

Le NaufrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant