Chapitre 2

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Lorsqu'elle arriva dans la grande salle, elle constata que ses amis n'étaient plus présents. Ils avaient déjà fini leur cursus à Poudlard et, après l'incident, elle avait vite cessé de recevoir de leurs nouvelles. Peut-être était-ce mieux ainsi... Elle s'installa donc, seule, en bout de table, là où mangeaient tous les solitaires, et les rebus de l'école. C'était souvent très arbitraire et injuste, et c'était là la place d'Astéria désormais. La « elle » d'avant se serait sentie honteuse d'être cataloguée ainsi, mais la nouvelle Astéria n'avait que faire du regard des autres. Elle se battait déjà suffisamment avec l'image qu'elle se faisait d'elle-même pour se préoccuper de celle que se faisaient les autres. Elle entendit cependant quelques rires, des rires provenant d'un petit groupe de 6ème année, et sans surprise, Sarah en faisait partie. Astéria ne s'en offusqua pas non plus, elle n'avait aucun intérêt à gagner l'amitié ou le respect de la jeune femme, alors son mépris ne lui faisait rien.Ce n'est qu'au bout de plusieurs minutes que Dumbledore entama son discours habituel de début d'année, accueillant les nouveaux arrivants, et repassant en revue le règlement de l'école qu'elle connaissait désormais par cœur. Cela lui procurait une sensation étrange d'être à nouveau entre ces murs, à revoir les mêmes endroits, le même plafond magique, les mêmes bougies flottantes. Au fond d'elle, elle n'aurait jamais cru pouvoir accéder à l'enceinte de Poudlard à nouveau, pas après sa transition et ce qu'elle était devenue au fil du temps. Même les élèves d'autres années qu'elle avait côtoyé par le passé ne la reconnaissait pas, et nombreux était ceux qui se demandaient qui pouvait bien être la jeune femme pâle aux cheveux ivoires et à la silhouette si élancée. Par réflexe, elle s'empara à nouveau de sa Sélénite et repensa à sa mère, qui ne cessait de lui répéter qu'elle devait être fière de ce qu'elle était, et que le jour où les gens le verraient aussi, elle serait invincible. Astéria ne s'avait pas si elle était invincible, mais elle savait qu'elle inspirait la méfiance, et une sorte de fascination malsaine. Elle ne devait cependant pas se laisser influencer, le rendez-vous de rentrée avec le professeur Snape ne tarderait pas à venir. 

Astéria toqua doucement à la porte de la salle de potions et attendit qu'on l'invite à entrer. La porte s'ouvrit violemment devant elle et elle essuya le regard froid de Severus Snape, semblant mécontent de sa visite. 

- Que faites-vous ici ? Je n'ai pas le temps pour les entretiens privés, revenez me voir lorsque les cours auront commencé. 

- Professeur Snape, c'est le professeur Dumbledore qui m'envoi, pour le suivi. 

Il resta interdit une seconde et Astéria sentit de la surprise dans son regard. 

- Miss Atlas ? 

- Oui monsieur, vous ne vous souvenez pas de moi ? 

- Euh... si bien-sûr... vous avez juste... 

- Beaucoup changé ? 

Il ne répondit rien, et l'étudia avec un regard étrange. 

- Vous pouvez entrer... Miss Elot n'est pas encore arrivée. 

Astéria passa la porte de la salle et s'avança au milieu de la pièce. Elle prit place sur l'un des grands tabourets présents, non loin du bureau, et elle resta silencieuse. Cette situation la rendait mal à l'aise, et le comportement de son professeur n'arrangeait en rien les choses. Il était posé contre son bureau et son regard ne l'avait toujours pas quitté, et Astéria se demanda si quelque chose chez elle ne tournait pas rond. 

- Pouvez-vous arrêter de me fixer ainsi ? J'ai l'impression d'être une bête de foire. 

- Je suis désolé. J'ai juste énormément de mal à me dire que c'est bien vous... que s'est-il passé ?

 - J'ai perdu mes parents et j'ai été enrôlée dans le camp des Mangemorts de force. Mais vous le saviez déjà, donc je ne comprends pas vraiment le but de votre question. 

Astéria AtlasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant