Chapitre 27

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Le soleil venait de se lever, et la fraicheur du matin glaça les mains de Severus. Cela faisait déjà plus d'une heure qu'Astéria et lui était levés, et ils attendaient depuis une bonne demi-heure ce levé de soleil. Ils avaient pris place sur une colline non loin du Manoir des Elot, et avaient partagé un thé chaud durant leur attente. Leur première nuit dans le Manoir avait été quelques peu tumultueuse, et ils avaient ressenti le besoin de s'en éloigner un peu. Astéria était assise à côté de lui, la tête reposant sur son épaule, son regard illuminé par les rayons orangés du soleil naissant, et malgré le froid, Severus appréciait ce moment de calme absolu passé à ses côtés.Depuis qu'ils étaient arrivés, sa compagne ressentait un profond mal-être, et il la comprenait. Vivre aux côtés de ces monstres n'était pas des plus trépident, et elle en était d'autant plus affecté après la nuit qu'elle avait passé. Le sommeil avait fui la jeune femme, qui n'avait cessé de faire d'affreux cauchemars, ce qui avait empêché Severus de trouver lui-même le sommeil, tant il était inquiet pour elle.Il lui avait donc proposé de s'éclipser pendant une heure ou deux, afin de s'aérer et d'être témoins de ce si joli spectacle matinal. Depuis qu'ils avaient quitté Poudlard, Astéria n'avait pas eu l'occasion d'écouter de la musique à nouveau, et pour la simple et bonne raison que la présence d'un appareil Moldu serait bien trop risqué entre les murs des Elot. Elle n'avait eu aucun moyen de s'évader, et c'était pourtant ce dont elle avait le plus besoin. Le meurtre de Dumbledore résonnait encore dans son esprit et Severus le savait. Elle avait passé sa nuit à prononcer le nom de ses parents ou celui d'Albus. Elle qui lui avait assuré n'avoir aucuns regrets, était pourtant rongée par son acte. Jamais elle n'avait ôté la vie de quelqu'un, et cela lui donnait une opinion exécrable d'elle-même, sentiment que Severus ne connaissait que trop bien. Il avait donc passé sa nuit à tenter de la rassurer, de l'apaiser, et de lui faire comprendre que sa valeur à ses yeux n'avait en rien changé. Mais, par expérience, Severus savait qu'il était très complexe de se détacher de cela. La seule différence est qu'il n'avait jamais eu personne pour en discuter.Le froid ayant raison de leur volonté, le couple se leva et rentra au Manoir, avec comme unique envie de se blottir devant la cheminée de leur chambre. La main froide d'Astéria dans la sienne, Severus se sentait confiant et, d'après l'énergie que la jeune sorcière dégageait, elle était apaisée de ses maux, pour le moment.Ils marchaient dans les longs couloirs de la bâtisse et Severus constata à quel point le luxe faisait partie des standards des Elot. Tout transpirait le paraitre et l'envie de se sentir supérieur, de la plus petite plante en pot, jusqu'aux lustres gigantesques. Bien qu'il apprécie ce style de décor, l'excès n'était, selon lui, pas vraiment nécessaire. Ils arrivèrent enfin dans leur chambre et Astéria alluma le foyer de la cheminée par un simple coup de baguette. Même si le sorcier était habitué à ce genre de magie, la voir manier sa baguette lui faisait toujours ressentir une certaine fierté. Severus s'assit sur l'un des fauteuils de la chambre, non loin de l'unique table, et observa Astéria, qui, en lui adressant un sourire, alla s'asseoir par terre, un livre entre les mains, débutant sa lecture sous la chaleur des flammes. Il ne put s'empêcher de sourire devant cette image, et il aurait aimé faire une photographie. Pas un de ces clichés mouvant que l'on trouve dans le monde des sorciers, une photo Moldue, immobile, figeant cette jolie scène à jamais.N'ayant pas ce genre d'appareil à disposition, il se contenta d'en faire un cliché mental, sauvegardant cette image d'elle à jamais dans son esprit. Les souvenirs de la première année de la jeune femme lui revinrent à l'esprit et les deux images se superposèrent. Elle avait tellement changé, et pas seulement physiquement. Elle avait toujours été une élève comme les autres à ses yeux, simple, gentille, et légèrement privilégié à ses yeux dû à son statut de Serpentard. Mais jamais il n'avait eu plus d'attention pour elle. Astéria était l'opposé de lui en ce temps-là, pleine de lumière, entourée d'amis... et aujourd'hui, son corps s'était étiré, ses cheveux avaient blanchit, son regard s'était intensifié, et sa force était sans précédent.Il se rappela ensuite de la première fois qu'elle était venu dans son bureau, en début d'année scolaire, il se souvint du choc qu'il avait ressenti en la voyant, de sa beauté qui l'avait frappé en plein cœur, de son caractère bien trempé qui l'avait rendu encore plus attirante à ses yeux... et bien sûr, leur première nuit... Quelques semaines en arrière, il se référait encore à ce souvenir lors de ses rêves fiévreux, mais aujourd'hui, une simple fascination gagnait tout son corps. Ce moment était devenu sacré dans le cœur du sorcier, a tel point qu'il vécut de nouveau ces scènes, tel un film qui avait changé sa vie. 

Astéria AtlasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant