Chapitre 21

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Severus contemplait son chaudron rempli d'une mixture qu'il ne connaissait que trop bien, et dont l'odeur lui renversait le cœur. Cela faisait plus d'une heure qu'il s'affairait sur cette décoction, et tout cela dans le but du cours qui commencerait dans moins d'un quart d'heure. Il attendait cela depuis quelques heures déjà, l'occasion d'enfin revoir Astéria. Leur transgression dans la salle des bains des préfets lui semblait déjà si loin qu'il devait se plonger dans ses rêveries pour se souvenir du gout de ses lèvres, de l'odeur de sa peau mouillée, du contact de son entre-jambe, et du son si caractéristique qu'elle faisait lorsqu'elle atteignait l'orgasme dans ses bras. Tous ses éléments lui manquaient terriblement, et Severus n'avait qu'une hâte, enfin partager son quotidien avec la mystérieuse sorcière, qui avait désormais si peu de secrets pour lui. Il n'était pas rebuté par son aspect si froid, par son passé douloureux, par sa magie si dangereuse, et au contraire, cela la rendait encore plus désirable à ses yeux. Un bruit le sorti de ses pensées et, il se retrouva avec surprise en face à face avec l'objet de ses songes les plus profonds. La jeune femme lui adressa un sourire discret et se dirigea vers sa place dans la salle, à l'une des tables. 

- Bonjour Professeur. 

- Bonjour Miss Atlas. 

Leurs échanges si « cordiaux » faisaient tant de contraste avec le comportement qu'ils avaient eu l'un envers l'autre ce soir-là. Il entendit d'ailleurs la voix de la jeune femme dans sa tête à ce sujet. 

- C'est si étrange de me comporter de cette façon avec toi... jouer la comédie devient de plus en plus complexe. 

- C'est justement la réflexion que je me faisais... s'il y a bien un aspect sur lequel je ne peux me prétendre ton professeur c'est bien sur nos activités... disons... extra-scolaire. 

Astéria étouffa un rire, et certains élèves se tournèrent vers elle, la trouvant certainement étrange, mais cela ne sembla pas la perturber outre mesure. 

- C'est un terme un peu trivial pour une si merveilleuse activité... bien que tu n'aies peut-être rien à m'apprendre, je ne serais pas contre un cours particulier... 

En disant cela, elle croisa ses jambes et laissa apparaitre le haut de ses chaussettes d'uniforme, ce qui frissonner Severus de tout son corps. Elle avait un pouvoir sur lui, et elle savait très bien s'en servir, ce qui était loin de lui déplaire, au contraire. 

- Tu ne perds rien pour attendre. 

Un nouveau sourire naquit sur le visage d'Astéria, et elle lui fit un clin d'œil discret que lui seul avait pu voir, ce qui le déstabilisa encore plus. Cela lui donna de la force également, encensé par l'amour et le désir visible que lui portait sa compagne, malgré les dangers.Les autres élèves vinrent finalement s'installer et Severus pu enfin commencer son cours, malgré la distraction certaine que représentait la sorcière aux cheveux blancs, toujours assise non loin.- Bien, le sujet du cours d'aujourd'hui est une potion très puissante, très attirante, et surtout très dangereuse. J'ai nommé l'amortentia.Des chuchotements s'élevèrent de la salle. 

- Est-ce que quelqu'un peu nous expliquer les propriétés de cette potion ? 

- Puis-je professeur ?La main d'Astéria se leva et Severus ressenti une profonde fierté quant à ses connaissances. 

- Faites, Miss Atlas. 

- L'amortentia est un puissant filtre d'amour, à n'utiliser que dans des cas extrêmes car elle provoque une profonde attirance, une obsession pour le buveur envers la personne qui l'a concocté. Elle a d'ailleurs la particularité de changer de senteur suivant les goûts de la personne visée. 

- Et pourriez-vous nous dire quelle odeur elle dégage pour vous ? 

De nouveaux murmures se firent dans la salle, et Severus vit le regard d'Astéria se muer en une sorte de légère détresse. Il savait très bien que cela la mettait un peu dans l'embarras mais il s'en amusa tout de même, elle jouait suffisamment avec lui comme cela pour qu'il lui rende gentiment la pareille. Il ajouta tout de même par la pensée d'autres instructions. 

- Ne te sens pas obligé de dire la vérité... mais j'aimerai tout de même en avoir un compte rendu plus tard... 

- Vous êtes infernal Professeur Snape... 

Il dû réprimer un rire, puis l'observa s'approcher, et se pencher au-dessus du chaudron. Si seulement tous les élèves qui les observaient en cet instant précis savaient ce qu'Astéria et lui partageaient, cela serait sans doute très intéressant à observer. Au lieu de cela, personne ne se doutait de rien, et ils observèrent tous Astéria humer l'odeur de la potion. En se redressant, elle lança un sourire presque diabolique à Severus et parla. 

- Je sens... les vieux livres... les chaudrons et... la terre humide de la forêt interdite... 

Severus se raidit, et de nouveaux chuchotements se firent entendre. Il n'y avait aucun doute pour lui qu'elle avait dit la vérité, car la terre de la forêt était un détail qu'eux deux seuls pouvaient resituer dans leur histoire, mais les vieux livres et les chaudrons pouvaient donner une piste aux autres élèves présents. Elle retourna ensuite à sa place, et Severus dû faire comme si la description ne lui correspondait pas parfaitement, reprenant le cours. Une fois avoir lancé les élèves dans leurs concoctions, il se brancha une nouvelle fois aux pensées d'Astéria. 

- C'était... 

- Risqué ? Ne t'en fais pas... l'idée que nous soyons en couple n'a pas dû effleurer beaucoup d'esprit, et si c'est le cas, j'arrangerai cela. 

- Je ne peux pas gagner contre toi dans ce genre de situation... j'ai voulu te faire payer tes coups de charmes, et me voilà de nouveau dans l'embarras. 

- Sachez Professeur Snape, que je suis imbattable à ce genre de jeux. 

Il resta dans le silence un instant, puis répondit. 

 - Attends seulement le moment où tu seras de nouveau dans mes bras... je te montrerai qui est imbattable... 

L'allusion à ce qu'il envisageait de lui faire physiquement sembla déstabiliser la jeune femme et Severus s'en félicita. Elle lui posa tout de même une question à laquelle il ne s'attendait pas. 

- Que sens l'amortentia pour toi... ? 

Il lui adressa un discret sourire, tachant de ne pas se faire remarquer et soupira doucement. 

- Elle sent le lilas, le pétrichor, et la fourrure de louve...

Astéria AtlasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant