La première chose qui frappa Astéria lorsqu'ils entrèrent dans la chambre qui leur avait été décernée fut l'aspect luxueux de celle-ci. Une immense fenêtre, réhaussée d'une grande sculpture en bois sombre représentant un visage féminin était la seule source de lumière naturelle de la pièce. Une grande cheminée était allumée dans un coin de la pièce, et un lit à baldaquin trônait non loin de celle-ci, recouvert d'un épais drap de lit en velours vert sombre. Un large meuble bibliothèque recouvrait tout le mur où se trouvait la porte, et l'encadrait des deux côtés. Une petite table ronde en bois sombre, accompagnée de deux larges fauteuils en velours noirs, se trouvait dans un coin, et un vase remplit de Lys (lillys) décorait le meuble. Severus s'en approcha et Astéria s'inquiéta aussitôt de sa réaction. Il contempla les fleurs sans dire un mot, puis attrapa le vase avec douceur.
- Severus est-ce que ça va ?
Il ne lui répondit pas de suite, et il se dirigea vers la cheminée, où il y jeta le bouquet entier, regardant avec nonchalance les pétales bruler.
- Maintenant oui... je m'attendais à ce que Travis me rappelle à ce triste souvenir. A croire qu'il savait dès le début que nous finirions ici.
Il reposa le vase sur la table et prit place dans l'un des grands fauteuils, l'air totalement abattu et épuisé. Astéria ne savait pas quoi faire, et le silence de Severus l'inquiétait.
- Peut-être le savait-il effectivement... La demande du Seigneur des Ténèbres d'abattre Dumbledore semblait un secret uniquement pour très peu d'entre nous.- Il a voulu tester ma loyauté... mais à la place de cela, c'est ton nom à toi qui se retrouve salit par la tâche que j'aurai dû moi-même accomplir.
- J'ai agi selon mon instinct Severus... je suis la seule à blâmer dans cette histoire.
- Bien sûr que non... tu n'y es pour rien... Tu sais, ce n'est pas parce que j'étais dans les vapes que je n'ai pas entendu Dumbledore... il était sur le point de te tuer, sans remords.
- Tu ne m'en veux donc réellement pas... ?
Il releva légèrement la tête, et enfin, leurs regards se croisèrent. Pour la première fois depuis l'incident, elle ressentait de la chaleur dans les yeux sombres de Severus, et cela apaisa un peu son cœur tourmenté, du moins, autant qu'il était possible. Il se leva, et la prit dans ses bras, la serrant fort contre lui.
- Evidemment que non... je te l'ai déjà dit... rien ne m'importe plus que ta sécurité...
- Au-delà de ma sécurité... pourras-tu continuer à aimer la femme qui a ôté la vie de l'homme qui fut un jour ton ami ?
Il se détacha doucement d'elle, et planta son regard dans le sien, posant ses deux mains autour de son visage. Jamais elle ne lui avait vu un air si sérieux.
- Astéria, mon amour... il a cessé d'être mon ami lorsqu'il a envisagé de te faire du mal.
Astéria craquait à présent, et le réconfort des doigts de Severus n'empêcha pas ses larmes de se déverser sur son visage, comme une pluie battante. Elle était muée par un fort sentiment de soulagement, mais l'horreur de son acte résonnait toujours dans son esprit, et elle sut qu'il lui faudrait du temps pour s'en remettre. Oter la vie d'un être condamné sous sa forme animale était une chose, ôter la vie d'un sorcier qu'elle avait apprécié en était une autre. Severus reprit, l'air un peu plus grave.
- La seule personne à qui je dois en vouloir est à moi-même. C'était le fardeau que j'aurai dû porter, et cela me désole que ma faiblesse ait condamné à jamais le nom des Atlas.
- Je refuse que tu te sentes coupable. Qui aurait pu croire que Dumbledore se retournerait de cette façon contre toi ? Il ne m'a pas laissé le choix, et Voldemort non plus. Ce n'est pas de nôtre faute Severus... ce n'est pas de ta faute.
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Astéria Atlas
FanfictionFragment. Ceci est une republication de l'un de mes anciens travaux, rédigé en 2020, de son nom original "Astéria Atlas Snape". La jeune Astéria Atlas a perdu ses parents il y a un peu plus d'un an et s'est faite enrôler de force dans les rangs d...