Chapitre 32

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Le corps sans vie de Severus s'écrasa sur le sol, Astéria poussa un cri d'horreur. Ce n'était pas possible, cela ne pouvait pas arriver. Avec toute la force dont elle était capable, elle se dégagea très facilement de l'emprise des deux Mangemorts et les envoya valser à l'autre bout de la pièce, sous les regards surpris de tous les autres. Elle se rua vers le corps allongé sur le sol, priant toutes les forces du monde pour qu'il soit toujours en vie. Alors qu'elle s'écrasait à son côté, elle se rua vers son visage, posant ses deux mains sur ses joues, ses yeux voyant à peine devant elle tant ils étaient noyés dans les larmes. Les yeux de Severus étaient clos, l'air ne circulait plus à travers son nez et sa bouche, et son teint palissait à vue d'œil.Une douleur sans précèdent s'empara du cœur d'Astéria, alors qu'elle comprenait qu'elle l'avait perdu... Même si ses yeux cherchaient toujours des signes de vie dans le corps de l'homme qu'elle aimait, son âme savait que cela ne servait à rien...Severus était mort. 

Jamais de sa vie elle n'avait connu une telle souffrance... jamais de sa vie elle n'aurait envisagé ce cas de figure... lui survivre... voir le corps de Severus se vider de toute vie... La vision d'Atticus avait pourtant été claire... Astéria avait beaucoup plus de chance de perdre la vie que Severus lors du combat final qui devait l'opposer à Voldemort. Et pourtant, la vie venait de le lui enlever. Le sort venait de lui enlever l'unique personne qui comptait encore pour elle, sans aucune forme de pitié, sans aucune forme de bonté... Elle avait déjà tout perdu par le passé, mais là, c'était différent... Elle ne résisterait pas à cette perte ci, elle le savait...Elle posa fébrilement ses lèvres sur celle de Severus, ses joues humides de larmes, se déversant comme de violents torrents depuis son cœur. 

- Je te retrouverai... 

Elle emporta les derniers brins de chaleurs venant du corps de Severus, prête à réduire en cendre celui qui lui avait tout pris, lorsqu'un craquement effroyable se fit entendre. Astéria fit volte-face et découvrit avec surprise et une pointe de dégout le corps de Travis, la colonne vertébrale dépassant de son crâne, une marre de sang à ses pieds. Il s'effondra, révélant Yoléni, se tenant juste derrière lui, sa baguette pointée à l'endroit où il se trouvait précédemment. Astéria resta silencieuse un instant, ne comprenant pas ce qui venait de se passer, muée entre son envie de comprendre le geste de Yoléni, et la satisfaction de voir la souffrance dans les yeux vitreux de Travis. Son humanité s'évanouissait au fur et à mesure que le meurtrier de son mari se vidait de son sang. Personne autour d'elle ne parlait, tous observaient cette scène macabre, les deux femmes se dévisageant en silence. 

- Pourquoi... ? 

La voix d'Astéria s'éteignit légèrement, rattrapée par la douleur lancinante de sa perte, mixée à la frustration de ne pas l'avoir fait elle-même. 

- Je t'ai déjà pris ta famille, je te devais bien cela... 

Puis son regard glissa sur le corps sans vie de Severus, de grosses larmes se formant dans ses iris claires.

 - Vous ne me dites pas toute la vérité... il doit bien y avoir une autre rai... 

Puis l'esprit d'Astéria s'alluma. Il n'y avait qu'une chose qui pouvait expliquer le geste de Yoléni, et cette même raison expliquait également tout son comportement étrange envers eux. 

- Vous l'aimiez... Vous aimiez Severus... 

Yoléni ferma les yeux, abaissant sa baguette par la même occasion. 

- Cela fait des années que je me bats contre ces sentiments... je ne te l'aurais cependant jamais pris... Severus t'avait déjà donné son cœur, et aussi forte que puisse être ma jalousie, je ne souhaitais pas qu'il ne te perde, car cela l'aurait détruit... vous méritiez tellement le bonheur... Alors j'ai donné à mon batard de mari ce qu'il méritait, une mort douloureuse... aussi effroyable que le meurtre qu'il venait tout juste de commettre... 

 Les larmes de Yoléni redoublèrent d'intensité, et cela toucha Astéria. Tout s'expliquait donc, mais les deux sorcières ne pourraient pas en débattre plus longuement, car une masse immense et noire se formait au centre de la pièce.La seconde qui suivi, alors que tout le monde reculait, le visage de Voldemort se matérialisa dans la poussière. Celui-ci fut tout de suite surpris en voyant les deux corps qui gisaient sur le sol. Tout le monde s'inclina, sauf Astéria, restant droite comme un i devant le sorcier. 

- Et bien et bien... que s'est-il passé ici ? 

Personne ne répondit, cette réaction générant un silence de plomb dans la salle. 

- Travis a tué Severus... alors je l'ai tué à mon tour. 

Astéria venait de dire cela avait le plus grand aplomb du monde. Elle ne se serait jamais dénoncée à la place de Elot, mais la mine apeurée de Sarah, qui pleurait dans les bras de sa mère lui procura un immense sentiment de piété pour les deux femmes. Elles n'étaient devenues mauvaises qu'à cause de lui... pour l'une un monstre de mari, et pour l'autre, un monstre de père. Trop de sang avait déjà coulé et Astéria se refusait de sacrifier deux vies de plus. Alors qu'elle croisait le regard de Yoléni, elle y lu une profonde gratitude muée par une surprise non dissimulée. La voix de Voldemort porta jusqu'aux oreilles d'Astéria. 

- Ah oui ? Et pourquoi donc Travis s'en serait pris à Severus ? 

- Il nous soupçonnait d'être des traitres.Le visage de Voldemort se renfrogna légèrement, un air de défi sur le visage. 

- Je suppose qu'il se trompait ? 

- Pas du tout, Maitre. Nous sommes tous deux des traitres. 

Cette fois-ci, les autres Mangemorts présents exprimèrent de concert leur surprise, le visage de Voldemort passant par différentes émotions. Tout d'abord par de la surprise, puis par de la colère, et enfin par de la satisfaction malsaine, un immense sourire naissant sur son visage.

 - Tu viens de m'avouer ta traitrise avec un aplomb incroyable Astéria... je dois m'avouer impressionner... quel dommage que cela ne soit que dans le but de rejoindre ton bien aimé...

 D'un simple geste de baguette, il trancha la gorge de la jeune femme d'un coup sec. Astéria entendit un cri d'horreur derrière elle alors qu'elle portait sa main à sa gorge d'où émanait des gargouillis effroyables. Satête tournait à mesure que son sang s'écoulait et la douleur était insupportable, bien que moindre à côté de celle qui tordait son cœur. Voldemort posa sa main immonde sur le dos de la jeune femme qui agonisait et dit doucement. 

- Adieu, Astéria Atlas, tu aurais fait une alliée extraordinaire... 

La vie s'échappait du corps de la sorcière, et elle croisa du regard Severus, toujours étendu dans la même position, à quelques pas d'elle. Son cœur se tordit à nouveau, mais une force nouvelle s'empara de son corps, sa main sur sa gorge se mettant à trembler de plus en plus. La rage alluma des flammes dans ses yeux qui se réduirent en de simples fentes, la profondeur de leur bleu océan se muant en un noir d'encre. Ne sachant comment, elle se redressa de toute sa hauteur, faisant face à Voldemort qui affichait une expression interloquée. Le sang coulait toujours abondement de l'immense entaille dans sa gorge, mais sa bouche s'était couverte de dents acérées comme des rasoirs, son visage se couvrant de plus en plus de poils immaculés, son nez s'allongeant lentement, rendant son visage d'ordinaire si enchanteur aussi terrifiant qu'il était imaginable. Une voix rauque et puissante s'échappa de sa bouche qui n'avait presque plus rien d'humaine. 

- Je suis Astéria... Atlas... Snape...

 Et elle lui sauta à la gorge. 


La prophétie du ciel s'est accomplie... 

L'Héminio a rempli son devoir pour la restauration de l'équilibre... 

Elle peut désormais reposer entre les bras de Mère Nature...

Astéria AtlasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant