Chapitre 12

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Severus était dans la cour du château et surveillait les élèves présents, en tout cas, c'était la raison officielle de sa présence. La raison plus officieuse de sa présence dans cet endroit était qu'il espérait y voir Astéria, et son souhait avait été exaucé, car elle était assise à quelques mètres de lui, un livre à la main, contre un muret. Malgré son regard qui balayait l'ensemble des élèves, il passait la plupart de son temps à la contempler, s'assurant que personne ne le surprenne. Il avait remarqué qu'elle portait le collier qu'il s'était évertué à faire réparer et cela lui fit vraiment plaisir. C'était en cela que consistait sa course importante quelques jours auparavant. Il avait discrètement récupéré la chaine carbonisée dans le sac d'Astéria et l'avait emmené chez le meilleur orfèvre du Chemin de Traverse. Il n'avait pas fallu longtemps à l'artisan pour remettre la chaine en état et pour y fixer une nouvelle Sélénite, quasi identique à la précédente. Severus savait que cela ne remplacerait jamais le collier de la mère d'Astéria, mais le fait qu'elle le porte à son cou lui prouvait qu'elle acceptait le cadeau, et appréciait ses efforts pour tenter de ramener l'objet si cher à son cœur à la vie. Elle l'avait déjà remercié du regard lorsqu'elle était arrivée dans sa salle de classe le jour où il lui avait offert, et malheureusement, ils ne s'étaient pas vraiment recroisés depuis, ce qui rendait Severus monotone, plus que d'ordinaire en tout cas. Ce furent des haussements de voix qui le sortirent de ses pensées, et il remarqua que Sarah se tenait face à Astéria, avec trois autres élèves. 

- Tu veux en finir avec moi Sarah ? Faisons ça tout de suite ! 

Les trois élèves dégainèrent leurs baguettes, et Severus n'eut pas le temps de les rejoindre qu'Astéria les avait déjà envoyés valser à plusieurs mètres d'elle, et ils retombèrent tous trois juste devant Severus, qui n'avait que faire de leur état. Il voulut désarmer Astéria, mais son sort n'eut aucun effet, il se rappela alors qu'il lui était désormais impossible de se battre contre la jeune femme en raison de leurs baguettes, et il dû trouver une autre solution. Mais il agit trop tard, Astéria venait de saisir Sarah par le cou et la souleva de terre dieu seul sait comment. Severus eut un mouvement de recul face à la force impressionnante de la jeune femme, mais il n'eut d'autres choix que de la rejoindre rapidement pour essayer de la faire lâcher prise. 

- Astéria arrêtez cela tout de suite ! 

Celle-ci l'ignora et Severus s'aperçut qu'elle pleurait, tout en éprouvant une colère noire. 

- Je pourrais te briser en deux Sarah ! Ne me force pas à le faire ! 

Severus vit que le visage de Sarah devenait de plus en plus bleu, et il s'inquiéta que la jeune femme perde connaissance. Il n'eut donc pas le choix, et il pointa sa baguette sur la tempe d'Astéria, pénétrant son esprit. Il y vit de la souffrance, de la colère et en s'aventurant un peu plus loin, il ressentit ce qu'il faisait ressentir à la jeune femme. Il comprit que celle-ci était tombée amoureuse de lui... Cela lui fit d'abord un choc, car malgré ses envies de meurtres, cet amour qu'elle ressentait avait tout de même une place dans son esprit, et avait l'air de ne jamais la quitter. Jamais il n'aurait cru avoir une telle importance aux yeux de la jeune femme. En tout cas, il s'était toujours convaincu du contraire, pour ne pas faire souffrir son cœur d'un nouvel amour non partagé. Mais il devait se rendre à l'évidence, les preuves étaient toutes là devant ses yeux. 

Comme prévu, cette intrusion mentale suffit à arrêter Astéria, qui venait de reposer Sarah délicatement sur le sol, celle-ci toussant à s'en décrocher la mâchoire. Il aurait tant aimé découvrir cela dans d'autres circonstances, sans les regards sur eux, sans la présence de Sarah, sans avoir dû empêcher que celle qu'il aimait ne commette l'irréparable... il aurait aimé qu'elle sache... 

Toutes les deux assises sur une chaise devant le bureau de Severus, celui-ci les regardait d'un air dur. Astéria avait le regard dans le vague, et Sarah se tenait la gorge, toussant parfois. 

Astéria AtlasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant