Astéria Atlas

Chapitre 14

Aucune réponse ne lui parvint, et il ne put s'empêcher de l'imaginer perdue à jamais, ce qui le fit craquer psychologiquement. 

- Astéria, je t'en supplie ! Où es-tu ?! 

Un bruit lui parvint enfin par-delà l'un des fourrés en face de lui, et il distingua du mouvement dans l'obscurité. 

- Astéria ? 

A son grand désespoir, ce ne fut pas la jeune femme qui se dirigea vers lui, mais un immense loup blanc, probablement celui qui avait attaqué la chimère quelques instants plus tôt. La bête était impressionnante et du sang recouvrait son pelage immaculé. L'animal s'avançait vers lui, le regard profond et tranquille, mais ce que remarqua Severus non loin lui fit perdre pieds. Un tas de vêtements qu'il ne connaissait que trop bien était éparpillé et ses jambes se mirent à trembler, lorsqu'il comprit que l'animal en question n'avait pas achevé que la chimère. Il se mit à vomir violemment et des larmes roulèrent sur ses joues. Il venait de la perdre à jamais, et cette nouvelle douleur lui était insupportable. Il redressa sa baguette, fou de rage et de tristesse. 

- Pourquoi me l'avoir enlevé ?!! 

- Ne lui faites pas de mal. 

Une grosse voix résonna derrière lui, et quelques secondes plus tard, il se retrouva entouré par un grand groupe de centaures. Il aurait été impressionné si la douleur n'était pas la seule chose qu'il ressentait à ce moment même. 

- Professeur Snape, je suis surpris de vous voir ici. 

Il ne répondit pas, sa baguette toujours braquée sur le grand loup blanc. L'un des grands centaures fit son apparition, et posa sa main sur le bras de Severus, l'obligeant à baiser sa baguette. Il s'approcha ensuite du loup et posa une main sur sa tête alors que celui-ci s'asseyait. Severus ne cherchait pas à comprendre quoi que ce soit. 

- Je te remercie, encore une fois tu nous as débarrassé d'une grande menace. 

- Pourquoi vous comportez-vous aussi dignement envers ce monstre ?! 

Severus venait de hurler, et il aurait pu tous les tuer un par un si cela lui donnait une chance d'étriper la bête qui lui avait pris Astéria. 

- Ce monstre comme vous dites, est une amie de longue date, et ce n'est pas la première fois que son courage protège notre forêt et ses habitants. 

- Je n'en ai que faire ! Elle m'a pris Astéria, et elle mourra pour ça ! 

La surprise générale fut remplacée par les rires et cela surprit énormément Severus. 

- Mon deuil vous fait rire ? Vous êtes des êtres immondes ! Dénués de compassion ! 

Il s'écroula sur le sol et de lourdes larmes coulèrent de nouveau de ses yeux, ce qui fit cesser tous les rires. Un long silence ce fit, et le grand centaure reprit la parole. 

- Vous l'aimez... 

- Plus que ma propre vie... 

Severus remarqua que les centaures échangèrent des regards intrigués et la grande bête blanche s'avança vers lui. 

- Non pas tout de suite Astéria, nous devons te purifier du sang contaminé, s'il entre en contact avec ta peau humaine, tu succomberas en quelques minutes... 

- Que... que venez-vous de dire ? 

Pourquoi le centaure venait de s'adresser à la bête de cette façon ? Il venait de l'appeler Astéria... 

La grande louve se ravisa et fit un signe de tête presque humain au centaure, et le suivi.- Suivez-nous professeur Snape.Poussé par deux des humanoïdes, il n'eut d'autres choix que de les suivre, voyant du coin de l'œil que l'un des centaures ramassait les affaires intactes d'Astéria, et il vit la Sélénite de son collier briller sous les rayons de la Lune. L'esprit de Severus s'embrouillait de plus en plus, et il n'arrivait pas à expliquer ce qui était en train de se produire, il continua donc de marcher, sanssavoir où il allait. Le groupe déboucha peu de temps après dans une petite clairière où coulait entre quelques arbres, une étroite rivière. Le pelage de la bête était d'un blanc si éclatant sous les rayons de Lune qu'il eut du mal à l'observer tandis qu'elle rentrait dans l'eau, deux centaures l'aidant à débarrasser son pelage des grandes traces de sang qui le souillait. Le blanc de ses poils rappela quelque chose à Severus. Leur couleur était similaire aux cheveux de la jeune femme et cette simple constatation le replongea dans un désarroi sans fin. Il ne pouvait pas se résoudre à l'avoir perdu, c'était impossible... pas une nouvelle fois...