Chapitre 18

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Astéria était assise à l'une des grandes tables de la salle de restauration, et elle avait l'esprit qui voyageait bien loin de son corps. La discussion qu'elle avait eu la veille avec le professeur Dumbledore rendait les choses bien plus compliquées qu'elles ne l'étaient auparavant, et cela impliquait de mettre des distances entre elle et l'homme dont elle était tombée amoureuse. Rien de très réjouissant pour son âme qui avait désespérément besoin d'être guidée, et c'est cela qui effrayait le plus Astéria. D'ordinaire, elle se suffisait à elle-même, elle n'avait nul besoin des autres pour suivre son chemin, et elle n'avait encore moins besoin d'un homme dans sa vie, et pourtant... Sa vie sans lui était dorénavant inenvisageable et ce malgré tous les efforts qu'elle aurait pu faire. Elle tourna son regard vers Severus, et constata que l'attention de celui-ci était tournée vers le Professeur Flitwick, avec qui il avait une conversation depuis le début du repas. C'était la seconde fois qu'elle le voyait en une journée, et dès le petit-déjeuner, celui-ci lui avait fait un compte-rendu de la conversation qu'il avait eu avec Dumbledore, et Astéria s'en était voulu d'avoir laissé ses sentiments si clairement visibles face à son directeur. Depuis ce moment précis, elle s'était jurée de redevenir la jeune femme de marbre qu'elle était, et de ne se montrer sous son autre jour que face à lui, et sous aucun autre regard.Et pourtant, cet engagement était plus compliqué que prévu à tenir, car ils n'étaient qu'en milieu de journée, et déjà Astéria rêvait à leurs moments d'intimité de la nuit passée, dans la forêt. Mais encore une fois, elleavait l'impression que ce souvenir s'effaçait, comme si quelqu'un l'attirait loin de lui, un peu plus à chaque fois. Astéria savait très bien que ce qui l'éloignait, c'était le manque, un manque si fort qu'elle peinait à s'alimenter parfois, une boule sans arrêt présente dans sa gorge si souvent nouée. 

- Tu as l'air préoccupé... tout va bien ? 

La voix rauque de Severus retentit dans son esprit, et elle ne put réprimer un sourire. 

- Je n'ai pas très faim... 

- Moi non plus... 

Le silence se refit dans sa tête, mais Astéria savait qu'il était toujours là, attendant qu'elle ajoute quelque chose, et la jeune femme ignorait quoi lui dire, car tant de choses se bousculaient dans son esprit. Elle voulut prendre une bouchée de nourriture mais se ravisa et posa sa fourchette dans son assiette abandonnant cette idée et essuyant ses mains moites sur sa jupe. 

- Je... cela me coute vraiment de t'ignorer... j'espère que tu le sais... 

- Il en va de même pour moi... j'avais... une autre vision de ce qu'aurait dû être nos vies après nos retrouvailles d'hier soir... j'aimerai que Dumbledore ne se doute de rien, et que nous puissions de nouveau nous fréquenter comme avant... 

- Malheureusement, c'est impossible. 

Un silence se fit de nouveau et Astéria sentit une vague de nostalgie et de tristesse la submerger. Au moins, elle ne se sentait pas seule dans cette situation, car Severus avait l'air d'en pâtir tout autant qu'elle. 

Un bruit de foule puissant résonnait autour d'Astéria, et celle-ci avait du mal à se joindre aux réjouissances. Elle ne suivait le match de Quidditch en cours que d'un seul œil, tandis que l'autre était tourné vers la tour où se trouvaient tous les professeurs de Poudlard lorsque des matchs avaient lieu. Bien que la jeune femme n'ait jamais été une grande fan de ce sport, il lui était presque impossible en ce jour de rester attentive. Son esprit voyageait vers Severus dès qu'il en avait l'occasion, et parfois, elle croisait son regard chaud et sombre, ce qui ne facilitait en rien les choses. Tout d'abord, elle commença à ressentir de l'anxiété dans tout ce monde, et ensuite, l'agitation rendit ses pensées brouillons, ce qu'elle détestait par-dessus tout. Mais ce fut la voix de Sarah qui acheva la jeune femme. Celle-ci parlait un peu plus loin avec d'autres jeunes filles de Serpentard, et Astéria entendit tout. 

Astéria AtlasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant