La psychologie de Gabriel Cantone

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(Oui, Cantone est son nom de famille. Ca n'a pas de signification particulière, c'est juste italien, voilà. )

Pour fêter les 3000 vues (Merci à vous <3 ! Oui, je sais, je vous remercie tout le temps, mais merci encore ), je vous présente un "chapitre" un peu spécial aujourd'hui. 

Ne me frappez pas, le vrai chapitre arrive ce soir ! 

Je tenais vraiment à vous décrire un petit peu la psychologie de Gabriel, et plus précisément, deux points importants qui constitue son fonctionnement. Si vous ne comprenez pas certains termes ou vocabulaires employés ici, n'hésitez pas à me poser des questions. Mais j'illustre le tout avec quelques exemples, donc ne vous inquiétez pas, ça devrait être clair !

1. Gabriel et le clivage de l'objet.

Le déni chez Gaby, on l'a tous remarqué. Pourtant, ce mécanisme psychologique assez connu qui consiste à refuser ou à minimiser la réalité d'une situation ou d'un évènement, n'est pas celui qui a le plus de retentissement sur le fonctionnement de Gabriel. En effet, il s'agirait plutôt du clivage

Mais kessessé ?? Pas de panique, je vais vous expliquer! Si je vous le dis ici, c'est que cela explique beaucoup de ses comportements ou réflexions qui, jusqu'alors, peuvent vous poser question.

Qu'est-ce que le clivage ? Le clivage est décrit comme un mécanisme de défense dans lequel une personne divise inconsciemment l'image d'une personne ou d'un objet en deux parties distinctes et opposées, généralement une partie idéalisée et une partie dévalorisée.

Par exemple, une personne peut idéaliser un proche qu'elle aime, en ignorant ou en refusant de reconnaître ses défauts ou aspects négatifs. A contrario, elle peut dévaloriser une personne, en ignorant ou en refusant de reconnaître ses qualités positives.

Ce mécanisme de défense aide à maintenir un sentiment de sécurité émotionnelle en évitant les conflits internes. Cependant, il peut également entraîner une vision déformée des autres et des difficultés dans les relations interpersonnelles, car il limite la capacité à voir les nuances et la complexité des individus.

Avez-vous relevé quelle(s) personne(s) notre Gaby idéalise-t-il ? Quelle(s) personne(s) dévalorise-t-il ? 

Pour aller plus loin, nous pouvons également remarquer que les adultes sont globalement dévalorisés, et les jeunes, eux, idéalisés, au point que Gabriel est incapable d'être scandalisé par les comportements problématiques de ses pairs. L'exemple le plus flagrant est son manque de réaction face aux propos de Léandro destinés à Léa ou face au comportement d'Ivanie. Il ne relève même pas les (gentilles) moqueries de Léa (lorsque cette dernière le qualifie de"mâle alpha". Je vous laisse imaginer si c'était sa mère qui lui avait sorti... Il aurait sorti l'artillerie lourde je vous le dis !  

Cette absence de nuance peut être interprété comme un parti pris de ma part ayant pour but de dénoncer les méchants adultes contre les gentils adolescents si nous ne prenons pas en compte que nous sommes dans la tête d'un adolescent de 16 ans avec son propre fonctionnement. Alors oui, mon livre reste une critique global de la société envers les jeunes, sachant que la société est régie par des adultes, mais tous les propos de Gabriel ne sont pas le reflet de mes pensées. Et tant qu'on y est, je vous fais une confidence : j'aime bien M. Sancier, VOILA. 

PS : je précise que Gabriel n'est pas non plus constamment dans le clivage. S'il considère toutes les belles qualités d'Ezra c'est qu'il en est réellement doté. (Qui peut affirmer le contraire, hein, c'est notre chouchou à tous-tes !) De même, Stéphane, le beau-père de Victor, est objectivement violent et misogyne.

2. Gabriel et le trouble anxieux

Il est parfois tentant de se moquer de Gaby et de son penchant à tout dramatiser. Nous avons par exemple sa fameuse pensée au chapitre 44, juste avant qu'il annonce ce qu'il a à annoncer à Ivanie (je suppose que si vous en êtes là, c'est que vous avez tout lu, mais dans le doute, j'évite de spoiler. Pour précision, je parle de la toute dernière phrase en italique du chap)

Il y a aussi le moment où il se réveille et simplement parce que sa mère n'est pas venue le « déranger » comme il en est habituellement, il imagine la retrouver morte.

Dans ces deux exemples, il s'agit de scénarios catastrophe. Le scénario catastrophe est un modèle de pensée irrationnel et exagéré qui conduit à anticiper le pire scénario possible dans une situation donnée.

Ces pensées rentrent naturellement dans la catégorie des pensées anxieuses, elles constituent juste le plus haut level. Et, je ne vous apprends rien, les pensées anxieuses sont présentes chez les sujets ayant, pour toute logique, un trouble anxieux. Si ce n'est pas si explicite chez Gabriel, c'est simplement parce qu'il n'en a pas totalement conscience. Rappelons-le, Gabriel ne comprend pas toujours ce qu'il ressent ou ce qu'il vit. 

Pourtant, si l'on se penche sur les critères diagnostiques de ce trouble, certains éléments chez Gaby prennent sens :

- Préoccupations excessives et persistantes concernant différents aspects de la vie comme les relations aux autres, l'avenir ou d'autres domaines.

- Tension et irritabilité : des sautes d'humeur (Douce pensée à la maman de Gaby qui est la première sur la ligne), une sensibilité accrue aux stimuli environnementaux (Gaby et la musique trop forte ça fait deux n'est-ce pas ?)

- Trouble du sommeil : des difficultés à s'endormir, des réveils fréquent pendant la nuit, des cauchemars... (Là, c'est assez explicite. C'est même mentionné dans la première page !)

- Symptômes physiques : peu présents au début du livre, un peu plus dans la deuxième partie : maux de tête, douleurs abdominales, nausées, troubles digestifs, tensions musculaires.

- Hypersensibilité : une sensibilité accrue aux critiques (surtout de la part de sa mère, meskina elle...), aux jugements ou aux rejets.

- Difficultés de concentration. Là aussi, c'est plutôt clair, il le dit lui-même !

Voilà voilà, j'espère que j'ai été le plus claire possible. Sachez qu'aucun élément n'est laissé par hasard. Gabriel a vécu des éléments traumatiques dont il n'a pas conscience ou ne se souvient pas, et lorsque vous le saurez, beaucoup de choses prendront sens. Malheureusement, comme je suis sadique, la plupart des éléments ne sont dévoilés que dans le tome 2 ou 3. Plus sérieusement, ce n'est pas une volonté de ma part de faire durer la chose, c'est qu'à la base, j'ai construit sa personnalité sans trop réfléchir, ni trop savoir où j'allais. Certains éléments se sont ajoutés, ajoutés, ajoutés, et finalement, je me suis retrouvée à devoir expliciter tout ça. Aussi, j'aime l'idée que finalement, ce n'est pas si grave de ne pas avoir les réponses à toutes les questions. Au final, sait-on vraiment si notre fonctionnement est dû à tel ou tel évènement ? La psychologie, c'est très souvent que des suppositions. J'aime laisser une grande place à l'imagination du lecteur, et le laisser se construire ses hypothèses et théories tout seul. Libre à vous d'imaginer ce que vous souhaitez en attendant d'avoir un jour la réponse. D'ailleurs, certains éléments ne seront jamais explicités, car justement, il faut laisser une part à l'imagination. C'est ça la littérature pour moi, donner une base solide mais laisser le lecteur construire sa propre représentation de l'histoire. 

Si vous avez des questions sur la psychologie de certains personnages même secondaires, n'hésitez pas :D

A CE SOIR POUR LE CHAPITRE SUIVANT... !

Ezra et Gabriel - TOME 1 (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant