J'avais oublié cette partie super importante :') Considérez ce chapitre comme la suite du chapitre 15 que je vous invite à relire du coup.
À la fin du cours, lorsque nous nous déshabillâmes dans les vestiaires avant de prendre une douche, je me demandai pourquoi je n'avais pas remarqué plus tôt la silhouette particulièrement athlétique d'Ezra. Elle contrastait étonnement avec la finesse des traits de son visage. Jusque-là, mon cerveau lui avait attribué un corps plutôt maigre, mais il n'en était rien. Je surpris Léandro lui lancer des regards à la dérobée, le regard teinté, non de jalousie, mais d'admiration. Et pour cause, l'an dernier, nous avions tenté de nous motiver à nous muscler, et plus globalement, de prendre de la masse, avec Léandro, Adama et Vick. Pour ce faire, en plus de nos séances rudimentaires de street workout, nous nous étions donné l'objectif de manger deux-cent cinquante grammes de flocons d'avoine chaque matin avec comme simples condiments du miel et de la cannelle. Toutefois, à l'issue de deux semaines, j'avais fait une telle overdose que la simple vision de ces trois ingrédients me provoquait la nausée. J'avais en fin de compte abandonné, me contentant de faire des pompes et des abdos pour maintenir du mieux que je pouvais l'héritage de mes années de natation et mes trois mois de boxe.
Tandis que nous nous rendions au cours suivant, je décidai qu'il n'était pas question cette fois de le laisser s'échapper. Pour ne rien changer, j'avais envie de lui parler. Notre échange au jardin public, autant plaisant qu'inopiné, ne me satisfaisait plus. A contrario, il m'avait donné envie de le découvrir, encore et encore. J'avais espéré que son ininterrompu monologue sur les escargots soit l'enclenchement d'une facette sociable qu'il aurait jusqu'à là dissimulé pour une quelconque raison. Mais, il n'en était rien.
— Frérot, dis-je, en courant presque pour le rattraper tandis qu'il était déjà sorti des vestiaires en compagnie d'Anthony.
Il se stoppa et me regarda, les sourcils froncés.
— Tu...
Que voulais-je lui dire, déjà ? En vérité, je n'avais même pas réfléchi, avant de m'élancer derrière lui, pris d'une envie irrésistible de lui taper la causette. Je voulais, plus que jamais, percer les mystères de cet individu aussi charmant qu'énigmatique.
Je me raclai désespérément la gorge pour gagner du temps, alors qu'il continuait de me fixer. Soudain, Vick m'attrapa la nuque de ses mains froides et interrompit notre échange qui n'avait même pas commencé.
— On va fumer, m'informa-t-il en montrant Léandro d'un signe de tête.
— Vas-y, je vous rejoins après.
Le flux des élèves nous incita à nous décaler sur le côté du chemin. Voilà désormais plusieurs secondes qu'il fallait que je cherche quoi lui dire. En vérité, j'avais ma petite idée, mais je préférais que ce soit à l'abri des oreilles des autres, et surtout, de Victor.
— Tu... fais quoi comme sport ?
— Juste de la musculation chez moi.
— Oh... Ah ouais, bien, bien, frérot. Tu... Bref, tu vois, j'ai un objectif physique, et c'est vrai que tu t'en approches, balbutiai-je.
J'eus envie de me massacrer. D'abord, parce que je butais ridiculement sur les mots, mais surtout, je me demandai pour quelle raison j'avais fait preuve d'une telle audace : il ne s'en approchait pas, de mon objectif, il le dépassait largement. Par chance, il ne sembla pas le relever, et se contenta de me répondre dans sa douceur habituelle.
— C'est vrai ? Mais du coup, j'ai pas bien compris, tu veux des conseils, c'est ça ?
— Oui, voilà, c'est ça. Des conseils.
— Je ne suis pas pro. Mais on pourrait s'entraîner ensemble, si tu veux.
J'eus soudain chaud le long du dos.
— Euh, ben, ouais ! Avec plaisir ! Mais... Où ?
— Beh, en fait, je comptais m'inscrire à une salle de sport.
— Ah ouais ? répondis-je dans un élan d'enthousiasme (c'était à la limite si je n'avais pas crié), ça tombe bien parce que moi aussi, j'aimerais ! Mais ma mère ne veut pas...
— Pourquoi elle ne veut pas ? demanda-t-il, intrigué.
Machinalement, nous nous étions mis à marcher vers l'établissement.
— Elle dit que c'est pas du vrai sport, expliquai-je. Mais avant, je n'en avais pas vraiment besoin, je faisais de la natation. J'ai même fait trois mois de boxe, sauf qu'elle m'a forcé à arrêter à cause d'une simple commotion.
Il grimaça en aspirant bruyamment sa salive.
— Tu peux peut-être lui faire changer d'avis ?
— Pour ?
— La salle de sport. On pourrait s'inscrire ensemble. C'est quoi ton num, au fait ?
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Ezra et Gabriel - TOME 1 (BxB)
Novela JuvenilGabriel a tout pour être heureux : il est populaire, a un fidèle groupe d'amis, sans oublier sa petite amie Ivanie. Pourtant, ce bonheur manifeste, ce garçon de seize ans peine à l'atteindre : il déteste la ville où il habite et se rendre au lycée e...