Sans parler, On se voit.

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Je fronce les sourcils en voyant Dedwen habillé et coiffé ridiculement, je ne sais pas à quoi il joue, mais il n'aura plus accès à la salle de bain le matin, maintenant, il faut que je rattrape ses conneries.

Goliath est excité de me voir, et en un regard, il se calme directement, ce chien est parfait, c'est le seul à m'écouter dans cette maison.
Je lui mets la laisse au cou et me surprend de me voir essayer sur Rafael, ce serait marrant de le voir à quatre pattes traînées derrière moi, il aimerait ça, j'en suis sûr.

Que voulez-vous, l'excitation du matin, ce n'est pas une blague, ni une légende, je suis encore raide dans mon jean quand il faut sortir Goliath, qu'on me salue, mais que forcément, je ne réponds rien, j'entends un '' malpoli '', j'ai presque envie de lui arracher le visage à cette vieille peau.

Une fois la balade finie, je ferme la porte et détache le chien qui part à sa gamelle, Rafael me regarde du coin de l'œil, je m'enfuis dans la chambre, je prends des habits convenables, direction la salle de bain.

Je ne porte plus de lentilles, je ne m'y fais absolument pas, mais perdre Rafael dans les magasins ou les endroits bondés de gens, ça m'a gonflé au bout de trois mois. Il a été une aide précieuse pour que je ne pète pas un câble face à ses gens qui me dévisageaient.

Mais le pire a été un couple un soir quand on mange au restaurant qui regarder mon fils comme un monstre, j'ai entendu leurs gamins chuchoter qu'il était '' bizarre '', et je n'ai pas mis dix ans à les remettre à leurs places. J'espère que leurs gosses seront des employés de mon fils plus tard et qu'il fasse la misère à ses petits merdeux.

Une très désagréable soirée au final, mais nous l'avons fini tous les trois avec des bonbons et des pops-corn devant Avengers, Rafael, c'est endormi en plein milieu alors qu'on s'imagine notre vie de super héros avec mon gamin, il a fallu réveiller Rafael, comme il n'était absolument pas de bonne humeur, il m'a maltraité une grosse partie de la nuit à coup de butoir, je dois avouer que le lendemain, il s'en est pris plein la face, mais monsieur était heureux et décontracté.

Je n'ai aucunement envie de discuter avec eux, c'est un jour sans, et comme tout jour sans, je me ferme au monde, je pose ma capuche sur ma tête, mes écouteurs, et me couche dans le lit, j'ai confiance en Rafael pour s'occuper de mon gamin et Goliath, je me permets de disparaitre jusqu'à onze heures.

J'ai dû m'endormir, car mes écouteurs sont en vrac autour de moi et ma capuche moitié enlevée, mais je n'arrive pas à bouger le reste de mon corps.

Je baisse les yeux sur deux minis bras qui m'entoure, je me tourne et vois aussi Rafael, finalement, ce sont de belles larves, eux aussi, et ils sont dans le pays des rêves depuis certainement un petit moment, je caresse les cheveux de mon enfant, ils sont doux, ça me rappelle sa mère, une magnifique blonde de dix-sept ans, elle avait un look très gothique qui m'attirait énormément à cette époque, elle était plus grande que moi, je ne la remercierai jamais assez d'avoir offert la parole à Dedy. Il n'a pas cet inconvénient en plus, sa mère était très intelligente, elle voyait le monde si différent du mien qui me semblait sombre, que jamais, j'aurais pensé qu'elle me quitterait comme ça.

Sur ces bonnes pensées qui ne sont absolument pas déprimantes, noté bien l'ironie de ma phrase, je rejoins Goliath qui est encore heureux de me voir, je lui redonne une gamelle d'eau qu'il a renversé partout, je me sers en café et je décide de vouloir faire à manger, autre que des boulettes de viande et des frites, j'ouvre mon navigateur et cherche quelque chose de simple.

- Encore ?

~ Je suis de mauvaise humeur, lâche-moi.

- Bien, bien, je ne serai pas là cette semaine, je te préviens au cas où, mais je ferai à manger pour les prochains jours.