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~ Pourquoi tu me parles de lui d'un coup ?

- Tu te souviens de lui dans ta mémoire ?

~ Non, pas vraiment, je ne sais même plus à quoi ressemble sa voix. Mais pourquoi ?

- Tu ne te souviens pas alors, quand on était tout petit ? Pourquoi maman à quitter papa ? elle apporte des biscuits et du thé et on s'assoit sur le canapé avec Rafael.

~ Non, je sais plus, ça fait longtemps Rose, je crois même que je ne me souviens plus quand ils étaient encore ensemble. C'est vrai d'ailleurs, je crois ne plus l'avoir vu depuis qu'on a six ans.

- Papa à essayer de tuer maman, on a tout vu, tous ses déroulés devant nos yeux, tu as été tellement courageux, tu as voulu l'aider, mais il t'a balancé contre le mur. Maman hurler, tu as beaucoup saigné, je me souviens que maman t'a beaucoup secoué.

~ Si c'est une blague, elle n'est pas marrante Rose, je ne me souviens absolument pas de quelque chose comme ça, arrête de mentir.

- Tu as été longtemps à l'hôpital, mais quand tu as ouvert les yeux, c'était comme si tout était éteint, ta joie de vivre, la chaleur que tu m'offrais, ton courage.

~ Tu dis n'importe quoi.

- Je te jure, regarde-moi, tu sais qu'on ne peut pas se mentir, les psychologues et les médecins ont dit à maman que ça allait revenir. Qu'il fallait être patient, qu'un jour, tu trouverais le déclic pour redevenir mon petit frère que j'aimais.

~ Je ne comprends pas pourquoi tu me dis ça Rose.

- C'est dans ta tête, tu t'es persuadé que tu ne pouvais pas, en grandissant ça ne s'arrangeait pas, jusqu'au jour où il a bien fallu qu'on communique, et on a perdu tout espoir quand tu as appris à signer.

~ Rose, de quoi tu parles ? Tu insinues quoi ?

- Tu ne te rends pas compte, mais la nuit, quand tu dors, tu fais énormément de bruits, ce n'est pas bruyant au point de dire que tu cries, mais c'est assez pour qu'on entende tes cordes vocales fonctionner.

~ T'es complètement folle Rose, tu crois que c'est un jeu ? Quand on m'enfermait à l'école, que je ne pouvais rien dire, je ne pouvais même pas hurler, tu sais le nombre de traumatismes qu'on m'a fait subir juste parce que je ne pouvais pas émettre ne serait-ce qu'un seul son de cette foutue bouche ? Si c'est une vengeance pour ce type de ce soir, je n'ai rien fait qui mérite une telle punition de ta part. C'est écœurant Rose !

- Je sais ce que tu as vécu…

~ Tu ne sais rien Rose ! Tu ne sais pas ce que j'ai enduré toute ma vie, les gens, maman, toi parfois, ceux qui se disaient amis alors que c'était pour faire la bonne action du jour, de parler au muet de service qui a un œil vairon, le môme pas normal dans toute sa splendeur. Pourquoi crois-tu que je n'ai pas de relation depuis Helline ? Car l'humain est abject, il se traîne là à faire le héros, mais c'est un égoïste qui te tourne le dos.

- Tout le monde n'a pas été mauvais avec toi.

~ Tu crois que quand on ne peut pas dire non, c'est toujours bon ? Dans tout ce que tu fais ? Combien de fois, combien de fois, Rose, j'ai eu besoin de dire ce mot, et qu'on a profité de ce petit problème d'élocution ? Tu peux les compter ? Alors ton truc de psychologie, que c'est dans ma tête que je ne peux pas parler, va te faire, Rose !

- Hey Bleu, tu n'as pas besoin…

~ Toi aussi, si tu penses que c'est amusant de me punir de cette façon, tu ne vaux pas mieux que tout le monde, finalement, c'est bien comme ça. Je peux voir ton vrai visage.

Sans parler, On se voit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant