21

75 11 0
                                    

Je lève un sourcil et elle glousse dans sa main.

- De me mettre la crème bien-sûr.

Je prends son flacon blanc, et passe mes mains sur son dos jusqu'à ses épaules, elle a une peau douce, mais pas aussi douce que celle d'Enzo, mais bien plus bronzé que Rafael qui est d'un blanc pâle qui ne se colore que de rouge à certains endroits.

Comme nos transats sont très proches, elle se colle presque à moi, mais me recule qui la fait se vautrer en arrière.

- Bleu ! Je tourne la tête et vois Rafael et les garçons.

- T'es sérieux papa ?

- C'est qui cette espèce de pimbêche qui se prend pour une top poubelle là ?

Aïe, je crois qu'ils n'ont pas compris.

Cette femme c'est fait dégager, je me suis pris deux belles beignes dans la face, et mon fils me regarde tellement méchamment que j'ai l'impression d'avoir couché avec elle et de m'être fait prendre.

- Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée de le laisser partir seul !

- Dix minutes, on le laisse dix minutes tout seul et il est déjà en train de tripoter une péripatéticienne.

- Je ne suis certainement pas son fils, et après, il me fait des leçons de morale.

Je les rattrape tous les trois, les mains encore remplies de crème.

~ Ce n'est pas ce que vous croyez.

- Tu n'étais pas en train de tripoter cette…

- Tu me fais honte papa !

- Rose nous avait prévenus de pas te lâcher des yeux, je comprends mieux maintenant, me dit Enzo qui rage.

Quand je dis qu'il ne faut pas tirer sur la corde, il ne faut pas.

~ C'est fini, vous, moi, c'est terminé. Si vous n'êtes pas capable de me faire confiance, autant tout arrêter.

Ils se regardent et les larmes montent, chez eux, tous les trois, je n'ai rien fait, j'ai compris ce qu'elle voulait, mais je n'ai rien fait qui justifie qu'ils me traitent de la sorte, j'ai l'impression d'être là, traînée du pays quand je les écoutais parler.

- Papa…

~ Je ne suis pas une pute, depuis qu'on est ensemble tous les trois, je pense que je suis assez droit avec vous pour ne pas être traité comme ça. Deux mois, je vous donne deux mois pour que vous dégagiez de chez moi.

- Chéri, tu y vas fort…

~ Je vais éclater, il vaut mieux que tu la fermes, Rafael !

Je les dépasse, je retourne à notre emplacement, prends mes affaires et attends le premier bus que je trouve.

J'entends courir, des éclats de voix, je finis par me retourner, et ils sont là, les visages décomposés, mon fils m'implore de changer d'avis, eux me disent qu'ils m'aiment, le bus s'arrête, prêt à monter, résigné.
Je ne l'ai pas fait.

~ Je ne suis pas la pute du quartier qui couche avec n'importe qui, ou peut-être que je ne le sais pas encore.

- On n'a pas dit ça !

- Calme-toi, tu ne peux pas faire ça, tu ne peux pas nous abandonner.

~ J'ai avant tout besoin de me calmer d'accord ?

- Prend ton temps, mais ne part pas, s'il te plaît.

Je laisse en plan ma tribu, ils disent qu'ils retournent sur le sable, et après avoir marché deux bonnes heures, je retourne les chercher.
Ils ne s'amusent plus, ils sont là, assis, ils tiennent Dedwen qui a l'air effondré dans leurs bras.

Sans parler, On se voit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant