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Dans la nuit, j'ai entendu gémir, mais pas comme j'ai l'habitude d'entendre, mon fils fait des sons étranges dans son lit, j'ai cru avoir entendu deux fois m'appeler. Je finis par me lever de mon lit assez rapidement, je trouve Dedwen plier en deux sur ses draps, il transpire beaucoup trop, mélanger à quelques larmes.

J'ai réveillé Enzo en panique, mon fils dans les bras. Il a à peine le temps de comprendre que nous avons sauté dans la voiture pour atteindre l'hôpital. Ils ont pris en charge mon fils pratiquement dès son arrivée. Je me suis rongé les ongles jusqu'au sang et malgré avoir Enzo à mes côtés, cela ne suffit pas.

L'attente est extrêmement longue, beaucoup trop longue avant de voir enfin la personne qui s'occupe de lui.

- Les parents s'il vous plaît ?

Je regarde Enzo, avec de grands yeux, je n'arrive plus à parler, le stress doit me bloquer, je n'arrive pas à sortir un simple '' c'est moi '' de ma bouche qui me fait d'autant plus paniquer que récemment, j'ai enchaîné les cauchemars sur la perte totale de ma voix.

- C'est lui, mais je peux traduire pour vous.'' qu'il réussit à dire en me regardant inquiet.

- Ce n'est avant tout, rien de grave, une appendicite, on va l'opérer, nous ne voulons pas attendre que ça se perfore, c'est une opération courante, avec peu de risques.

J'écoute cet homme qui me dit du charabia, je ne comprends pas forcément, je veux juste qu'on me rende mon fils.
On s'assoit sur les chaises de la salle, c'est long, Rafael a le temps d'arriver avec Ruben et Lou qui demandent plus d'informations.

- Ce n'est rien, Bleu, c'est courant de se faire opérer de l'appendicite, d'accord ? Rafael essaie d'être le plus doux possible.

- Sweety, laisse tomber, il ne nous écoute pas là.

Dans mon cerveau, c'est la fin, je vais perdre mon fils, rien ne va bien se passer, car j'ai une chance incroyable pour attirer que des ennuis. Il va faire une infection, il ne va pas se révéler de cette opération, je me maudis que cet enfant soit mon fils.

Vingt minutes plus tard, un médecin arrive, sans mon fils.

- Le père s'il vous plaît ?

- C'est moi, intervient Rafael, alors ?

- Une belle opération, tout s'est bien passé, nous allons le mettre dans une chambre en attendant qu'il libère les premiers gaz intestinaux…

J'ai eu la tête qui tournait et j'ai senti le sol sous moi.

- Hé bien, je n'avais plus vu de parents aussi stressés depuis au moins dix ans, rigole le médecin, tenez, manger ça, il va falloir vous calmer un peu sur le stress, monsieur Hall.

Je regarde où je suis, et je n'ai pas quitté la salle d'attente, le même médecin qui était là pour me donner des nouvelles de mon fils, se trouve baissé pour capter mon regard.

- Votre fils va bien, il est dans une chambre, tout c'est très bien passé, d'accord ?

Je lâche mes poumons, je prends ma tête dans mes mains, je me suis fait peur moi-même.

~ Pardon, je dois paraître ridicule.

- C'est légitime d'avoir peur pour son enfant, beaucoup de parents que je peux rencontrer prennent l'hospitalisation pour un jeu.

~ Merci d'avoir fait le nécessaire.

Il pose une main sur mon épaule avant de partir, les garçons me regardent assez affoler, je termine le bonbon que je suce et nous pouvons voir Dedy dans sa chambre.

Sans parler, On se voit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant