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Je déteste qu'on approche Bleu, il est hors de question que ce Lou s'approche de trop près de mon mec. 
S'il ne veut pas voir lui et ses fesses rondes rebondir après une chute de vingt mètres de haut, il ne vaut mieux pas qu'il s'amuse à ça. 

D'ailleurs, notre homme a bien voulu qu'on l'accompagne au travail, il nous a dit qu'il rentrerait directement avec nous, il a un de ses spectacles prévus avec lui et je veux voir de mes propres yeux ce qu'ils font.

Il nous a laissé dans une salle qui ressemble à un grand bar théâtre, canapés, chaises et tables, c'est sobre et presque luxueux, les couleurs se marient tellement bien ensemble, d'un rose pâle et d'un bleu clair, c'est lumineux, mais donne ce côté très privé.

J'attrape la main de Honey, on s'installe au bar, on commande deux boissons, la salle se remplit à une vitesse folle, c'est très calme, ces gens sont riches, ça se sent, se voit à leurs postures, hommes et femmes, chuchote au lieu de parler normalement comme on ferait dans n'importe quel bar. Ils sont là pour voir Bleu, et ça ne me plaît pas. 

Une femme en talon haut, ses cheveux rouge flamboyant relevée en une couette, habillé d'un body bustier souligné de collant opaque, s'installe à un piano. Elle lance quelques notes douces, ça change un peu le lieu, nos têtes se tournent vers la scène, Lou apparaît sur des bottines à talons, un demi sous-vêtements en cuir rouge, et un simple collier au cou où il porte un anneau assez gros.

Bleu est magnifique, quand il arrive sur la scène, c'est un costume sobre blanc, ses beaux cheveux dorés tirés en arrière, il est pieds nus et traîne une longue laisse derrière lui. Une cravache dans l'autre main, on se regarde vite fait avec Enzo, lui non plus ne détourne pas le regard sur Bleu. 

Lou s'installe à genoux, Bleu face à lui, qui le ligote d'une douceur presque insoupçonnée, il le touche énormément, mais effectivement, rien de sexuel dans ses gestes.
Il attache la laisse en métal et le promène ainsi quelques instants avant qu'il ne le monte en l'air, accroché par le cou. 
Jambes écartées où Bleu et Lou sont dans leur monde, ils ne font même plus attention à la scène. Ils sont très proches, on entend Lou rire un peu, Bleu a ce sourire ravageur qui ne laisserait pas une none en reste et mettraient en hystérie toutes les jeunes demoiselles d'un couvent.
Nous applaudissons en même temps que la salle quand Bleu s'éloigne pour laisser Lou, la tête en arrière qui ne touche pas le sol, juste tenu par son cou.

Enzo est sorti à un moment donné, je n'ai pas dû le remarquer à observer ces deux hommes juste imposant sur cette scène.

- Chéri, tu fais quoi ici ? 

- Je ne peux pas le regarder, je ne peux pas le voir se donner en spectacle, désolé, Sweety, je préfère rentrer.

- On va l'attendre ici, il va devoir arrêter ça. 

- Il a l'air d'aimer Raf', on ne peut pas le priver non plus, mais je ne viendrai plus ici.

Assis sur ce banc, on attend Bleu, il arrive avec Lou qui est surexcitée, il a beaucoup d'énergie comme gars, il me fait penser à Dedy quand on commence à parler de théorie loufoque :

- Vous avez apprécié ? demande Lou qui est rougeâtre.

- Non, je n'aime pas ça, mais tu étais beau, Lou. Le ton d'Enzo est ferme et définitif.

Alors qu'il s'échappe en marchant tranquillement pour rejoindre la voiture, on le rejoint ensemble, Bleu nous dit qu'on raccompagne Lou chez lui, il habite dans les petits quartiers un peu huppés de la ville, son copain attend devant chez lui, ils descendent de la voiture pour rejoindre ce gars à la peau métissée.
Il a ce côté latino, à la peau bronzée naturellement, il n'est pas très grand, mais assez musclé pour savoir qu'il ne faut pas le chauffer, il n'est absolument pas à mon goût. Lou se jette à son cou après ce qu'il ressemble à une discussion, notre homme revient dans la voiture.

Sans parler, On se voit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant