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Deux publications.
J'ai eu des problèmes de chargeur 😭.
Je me rattrape en postant deux chapitres. 

- Dedwen, on a déjà discuté du fait que je sois un mauvais, très mauvais père, je regrette de t'avoir eu si tôt, car tu en as souffert, je n'ai absolument aucunes excuses pour avoir manqué mes devoirs envers toi, mais, tu ne dois jamais douter de toi. 

- Ce que j'ai fait, papa, ce n'était pas bien.

- Ça, tu ne sais pas à quel point je t'en veux. Rafael et Enzo, ce sont mes copains, et eux sont mariés, tu comprends ?

- Non, je ne comprends pas, pourquoi tu n'es pas marié avec eux, papa ? 

- La maman d'Enzo, elle est encore plus horrible que ta mère. Elle lui a fait beaucoup de mal, tu te souviens quand il est arrivé à la maison ? 

Bien-sûr que je me souviens de ce soir-là, il était horrible à voir, mais je ne comprends pas, sa mère ? Un parent se doit de protéger son enfant, pas l'inverse.

- Sa mère ? 

- C'est sa mère qui lui a fait ça, pas elle en personne, mais elle a payé quelqu'un, comme dans ses séries que mamie regardée, puis plus tard, elle a menacé Enzo, encore. Il allait être marié de force, sauf que cette espèce de sale p… de méchante, pas belle femme ou monstre ! Ce que tu veux, cette sorcière, m'as accusé d'avoir fait ça à Enzo. Comme j'ai fait de la prison, c'était normal pour eux. 

- Mais tu n'as rien fait papa ! 

- Effectivement, je n'ai jamais touché Enzo, ça a été juste, s'il ne m'avait pas protégé au commissariat, je serai peut-être plus là avec toi. Tu imagines combien de temps ça fait quinze ans ? Ou même vingt ? 

- Enzo, il t'a sauvé alors ! 

- Pas vraiment, il a juste raconté la vérité. Rafael et lui ont dû se marier très vite. Pour qu'il ne soit pas sous l'emprise de sa mère toute sa vie.

Je me rends compte, qu'il aurait pu passer la moitié de ma vie derrière les barreaux, et moi, je lui ai fait vivre l'enfer, en plus d'être un mauvais fils. Je suis un égoïste, mais ça n'excuse pas leurs manques de nouvelles. Qu'ils soient partis sans jamais envoyer de messages.

- Ce n'était pas ta faute, tu n'étais au courant de rien, je te pensais trop jeune. Je ne voulais pas non plus t'embêter avec tout ça.

- Papa, j'ai été ignoble, tous les weekends, le peu de temps qu'on passe ensemble, je le ruine à faire n'importe quoi, tu aurais dû…

- Tu aurais fugué, si j'avais levé la voix. Tu aurais essayé une tentative de suicide, te perdre mon cœur, ce n'était pas juste vingt ans que tu m'aurais perdu.

Je saisis le sens de sa phrase quand je vois ses yeux se poser sur le sol dans une multitude de pensées.

- Tu es mon héros, les héros, ils ne meurent jamais.

- Ton héros t'a fait passer par plein de choses très désagréables, et tu n'as jamais voulu me parler.

- Comment je pouvais te parler, tu étais vivant, mais...  Ce n'était pas vraiment le cas, tu passais tes nerfs sur n'importe quoi, tu ne me voyais plus, j'étais absent pour toi, je voulais juste que tu me parles, un peu, et me donner une gifle si j'allais trop loin, mais tu ne l'as jamais fait, quand tu as vu les premières cicatrices, que je ne cachai pas…

- Tu sais pourquoi je n'ai rien dit ?

- C'est quoi ton excuse ?

- Car j'avais peur que tu ailles plus loin.

- Je voulais juste que tu m'engueules, pour me donner de l'importance, je suis un gosse, papa ! Si tu ne me donnes pas ce que je veux, j'irai le chercher, peu importe les moyens. J'ai trouvé que ça pour essayer d'être voyant… Je suis désolé…

Mon père baisse les yeux, les garçons sortent de la chambre, j'ai le droit à un baiser dès deux et ils nous laissent là. Mon père, c'est un ours, il impose, il est distant, mais une fois dans ses grandes mains, il est impossible d'en partir. Car on ne veut simplement pas s'éloigner de la protection naturelle qu'il peut offrir.

- Dedy, tu crois que tu as vraiment besoin de ça ? me demande-t-il, fermant les yeux.

- Non, maintenant, je le sais, ils ne vont pas partir par ma faute, hein ?

- Ce n'est pas pour insinuer que tu es fou, comme quand nous sommes allés voir le médecin, mais tu aimerais voir un psychologue ? Parler avec quelqu'un extérieur à nous ? 

- Je ne sais pas, peut-être ? Je dois d'abord m'excuser auprès de papa et Enzo.

Il s'allonge, posant ses mains sur le ventre, je pose ma tête sur son torse, il me serre contre lui, et je le sens contrôler sa respiration, il souffle, mais on ne se parle pas un bon moment, il joue avec mes cheveux me répétant que je suis beau, qu'il m'aime…

Sans parler, On se voit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant