Respire • Twilight

1 | Chapitre 14

𝐓𝐑𝐀𝐐𝐔𝐄𝐄𝐒

Ils entrèrent dans la clairière un à un avec une élégance féline sans précédent, prêts à bondir. Le premier était un blond, plus petit que les autres. Il se recula légèrement de façon à se mettre en retrait, laissant un grand vampire noir avec des dreadlocks prendre la tête. Le dernier vampire était une femme aux cheveux d'un roux plus foncé que le mien et parsemé de feuilles d'arbre. Ils étaient habillés de jeans et de grosses chemises usées et déchirées dont le tissu paraissait imperméable. Il n'avaient pas de chaussures et tous avaient des yeux rouges.

Ils s'approchèrent de nous à une vitesse folle. La tension était palpable. Je sentis la peur monter en moi, puis mon cœur s'accélérer. Ces vampires n'hésiteraient pas à s'en prendre à nous, ça ne faisait aucun doute. Tout d'un coup, une vague de calme se posa sur moi. J'en fus d'abord étonnée, mais compris rapidement qu'il s'agissait de Jasper.

"Je n'ai jamais contrôlé tes émotions et je ne le ferai jamais... enfin, sauf si ta vie en dépend ou que tu souffres d'une forte douleur.".

Je ne souffrais pas, ce qui signifiait que ma vie dépendait donc de cette rencontre. J'étais reconnaissante envers Jasper d'utiliser son don sur moi, car je savais que sans lui, les nomades auraient pu entendre les battements de mon cœur tant il battait fort.

Tous m'avaient regardé étrangement, fixant le bleu de mes pupilles durant plusieurs secondes, mais aucun n'avait réagi. J'avais espoir que la couleur dorée des yeux des Cullen leur fit penser à un régime alimentaire différent, et donc qu'ils pensent à la même chose pour moi, bien que je ne sois pas comme eux. Celui qui était le chef nous décocha un sourire amical, dévoilant deux rangées de dents luisantes. Alors que la femme semblait en alerte, ses sens surdéveloppés scrutant chaque détail comme si sa vie en dépendait, le blond lui semblait tout regarder avec une attention différente que celle que la rousse nous portait. Il était définitivement le plus effrayant des trois.

— Nous avons cru percevoir un match en cours, dit celui au dreadlocks en s'arrêtant à notre niveau avec une voix détendue.

Il avait le même accent que moi, un accent français. Ma théorie sur la capacité des vampires à apprendre une langue et à reproduire l'accent à la perfection s'écroulait. Pourquoi aurait-il gardé son accent ? Cette question m'intéressait énormément. Je l'ajoutai à la liste de celles que je devais déjà posées à Jasper. Il faudrait que je pense à lui faire part de mes interrogations, si je sors vivante de cette rencontre.

— Je m'appelle Laurent. reprit le chef. Je vous présente Victoria et James.

— Carlisle. se présenta le médecin. Voici ma famille, Emmett et Rosalie, Esmée et Alice, Jasper et Betty puis Edward et Bella.

Il engloba l'ensemble de notre groupe par vague geste, évitant volontairement de s'arrêter sur chacun. Il ne voulait pas que les nomades s'attardent de trop sur Isabella et moi.

— Vous accepteriez d'autres joueurs ? demanda Laurent.

— Nous venons juste de terminer la partie, répondit Carlisle, mais ce sera avec plaisir. Une autre fois. Vous comptez rester longtemps dans la région ?

Victoria et James étaient toujours sur la défensive, ce qui m'effrayait quelque peu.

— En fait, nous allons dans le Nord, mais nous étions curieux de voir qui habitait les environs. Nous n'avons rencontré personne depuis si longtemps.

— Je n'en doute pas. Le coin est d'ordinaire désert, mis à part nous et les visiteurs occasionnels tels que vous.

La tension était palpable. Je fus impressionnée par le calme et l'aisance de Carlisle, qui était parvenu de faire de cette dangereuse rencontre une discussion lambda entre deux vampires.