2 | Chapitre 11

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𝐏𝐀𝐔𝐒𝐄 𝐑𝐄𝐏𝐀𝐒... 𝐎𝐔 𝐏𝐀𝐒

— Et voici la troupe ! s'enthousiasma Augustine lorsque nous arrivâmes dans ce qui devait être le foyer. Les gars, je vous présente Betty, ma nouvelle coloc de chambre ! Betty, voici Joe, Noah, Anaë et James !

Elle désigna un groupe de quatre adolescents d'environ notre âge. Le premier, Joe, devait être le plus jeune. Il avait certainement aux alentours de quinze ans et ses cheveux bouclés lui arrivaient jusqu'aux épaules mais ce qui me frappa immédiatement, c'était qu'il était en fauteuil roulant parce qu'il n'avait qu'une seule jambe. Le second, Noah, me semblait-il, se tenait parfaitement debout mais il était légèrement plus enrobé que ce que la société nous l'imposait mais sinon, et tout comme James, le troisième, il semblait aller très bien. En revanche, ce dernier portait une paire de gants noir, que je devinais comme du matériel médical grâce à l'étiquette. Anaë quant-à elle avait des cernes sous les yeux, mise en évidence par ses cheveux d'un brun tirant sur le blond, et affichait une expression neutre sur le visage.

— Oh, il était temps ! fit Joe tandis que Mary allait s'installer sur la dernière chaise libre. Depuis le temps que t'étais toute seule dans ta chambre, ajouta-t-il moqueur.

— Oui, mais bon, ça va, ria Augustine en récupérant une chaise d'une autre table. Mais je ne regrette pas d'avoir attendu, Betty est trop cool. 

— T'es là pour quoi ? demanda Noah en retirant son sac d'une chaise afin que je puisse m'asseoir avec eux.

— Agression, crise d'asthme... je sais pas trop en fait, répondis-je en m'installant.

— Putain, ça craint, réalisa James.

— James, le langage, le reprit Anaë.

— Ouais, désolé. 

— Et vous ? repris-je. Vous êtes là pour quoi ? Augustine m'a dit qu'elle avait un cancer.

Joe désigna sa jambe avant de répondre :

— Tu poses vraiment la question, là ?

— Oui, répondis-je à l'évidence. Je vois que tu as une jambe en moins. En attendant, ça ne m'explique rien d'autres. Et puis, ça peut paraître bizarre, mais j'aime savoir ce que les gens ont traversé à travers le point de vue de la personne concernée.

— Ce n'est pas bizarre, me répondit Mary. C'est même carrément cool. 

— Ok, ok, coupa Joe. Accident de voiture, me répondit-il. On m'a amputé la semaine dernière. J'attends d'avoir une prothèse maintenant.

— Est-ce que c'est vrai que quand tu es amputé, tu sens encore le membre qu'on t'a enlevé ? m'empressais-je sans vraiment réaliser la question que j'avais posée.

— Wow, t'y vas direct, ria James.

Joe me regardait comme si j'étais un OVNI.

— Toi, je t'aime bien, fit-il. Tu dis ce que tu penses et tu ne me regardes pas avec pitié. C'est cool.

Je lui envoyai un sourire, et il tâcha de me répondre du mieux qu'il le pouvait :

— Disons que ça m'a donné une sensation bizarre. J'avais l'impression que ma jambe était toujours là alors que pas du tout. Le médecin m'a expliqué que c'était « le temps que le cerveau s'adapte à cette petite nouveauté », comme il le dit si bien.

— Est-ce que ça t'a fait mal au début ? Parce qu'on t'a quand même retiré un membre, c'est pas rien. Oh, et d'ailleurs qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'on doive t'amputer ? Parce que ça signifie que ta jambe était trop abîmée pour être préservée, et donc qu'elle a été compressée, qu'elle a eu une hémorragie trop importante, une fracture hyper importante ou un autre truc du genre. Est-ce que c'était toi qui conduisait ? Non, parce que tu ne m'as pas l'air d'avoir l'âge re...

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