Respire • Twilight

1 | Chapitre 17

𝐍𝐈 𝐎𝐔𝐈, 𝐍𝐈 𝐍𝐎𝐍

J'étais en Corse, me balançant tranquillement sur la balançoire de mon jardin. Le soleil illuminait mon visage. Une odeur de barbecue se faisait sentir et ma mère, retournant la viande du grill, me salua, la pince à la main. J'étais heureuse, et elle aussi. Cela se voyait sur nos expressions faciales. Puis une ombre s'approcha d'elle et elle s'effondra au sol, inconsciente. Morte de trouille, je vis l'ombre m'observer en silence. Elle commença doucement à s'approcher de moi. Ses yeux, rouges sang, venant lentement vers moi. J'étais figée par la peur et lorsque je parvins à courir pour tenter de la fuir, elle me coursa et me rattrapa. Sa carrure imposante me fit comprendre qu'il s'agissait d'un homme. Celui-ci m'attrapa le bras avec force et m'envoya voler contre l'arbre qui tenait la balançoire sur laquelle j'étais assise quelques secondes plus tôt.

— Qu'est-ce que j'ai fait ? entendis-je au loin.

La phrase était arrivée à mes oreilles comme un murmure. Malgré cela, il m'était facile de la discerner, parce qu'elle était présente dans tous mes cauchemars. Je la connaissais par cœur. C'était la voix d'une jeune adolescente qui la prononçait. Ma voix.

Je tentai alors de me relever avec difficulté mais il revint vers moi. C'est alors que je réalisai que ce n'était pas James qui se tenait face à moi. Mais mon père.

— Ce sera notre petit secret, fit-il en enfonçant ses crocs dans mon cou, tâchant d'un sang écarlate ma chemise à rayures bleues et roses. 

Je me réveillai en sursaut. Quelques gouttes de sueur perlant sur mon visage. Les larmes me montèrent mais je parvins à les retenir, avec difficulté cependant. Ce n'était qu'un cauchemar. Ça faisait un moment que je n'en avais pas fait, et je m'en serais bien passée. Malheureusement, la situation actuelle avait réveillé mes pires souvenirs. Délicatement, je délaissai mon lit et quittai la chambre, rejoignant Alice et Jasper dans la pièce attenante, m'assurant de ne pas réveiller Isabella.

— Tu vas bien ? questionna Jasper dès que j'eus refermé la porte de la chambre.

— Ton rythme cardiaque s'est emballé, justifia la voyante.

— Ça va, murmurais-je. C'est juste un cauchemar.

Un silence s'installa entre nous durant quelques minutes et ce fut moi qui le rompis.

— Je sais que les excuses ne réparent pas les actes, commençais-je, mais je suis désolée, murmurais-je. Sincèrement désolée, pour tout ce que je vous ai dit hier soir. 

Alice vint tout de suite me prendre dans ses bras, comme pour me montrer qu'elle ne m'en voulait pas.

— C'est déjà oublié, m'assura-t-elle en me relâchant avec un sourire. On ne te cachera plus rien.

Je lançai un regard dans la direction de Jasper, qui observait silencieusement la scène.

— Je suis désolé également, commença-t-il. De ne pas réussir à toujours te comprendre. Je tiens à toi.

Je fus soulagée qu'il pardonne mes propos de la veille. 

Je fus soulagée qu'il pardonne mes propos de la veille. À vrai dire, j'avais angoissée qu'il ne veuille plus de moi après ça. Il s'approcha, et à son tour me prit dans ses bras. Cette accolade ne dura que quelques secondes, mais ce furent des secondes intenses, durant lesquelles je me sentais apaisée, en sécurité et prête à affronter le monde. Délicatement, il vint déposer, de ses lèvres gelées, un baiser sur ma joue avant de s'éloigner de quelques pas. Ce contact me procura une joie immense que je ne parvenais pas à expliquer. À quelques mètres de nous, Alice s'excita, sautillant de partout. Jasper l'ignora et continua de me fixer.