2 | Chapitre 10

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𝐐𝐔𝐀𝐍𝐃 𝐋𝐄 𝐂𝐀𝐔𝐂𝐇𝐄𝐌𝐀𝐑 𝐃𝐄𝐕𝐈𝐄𝐍𝐓 𝐑𝐄𝐀𝐋𝐈𝐓𝐄

Jacob et l'un des hommes-loups discutaient, entourés des autres hommes-loups. La tension était palpable. J'assistai à cette scène impuissante. Un brouillard m'empêchait de m'interposer. J'avais beau essayer de passer au travers, cela m'était impossible. L'homme proposait à Jacob de devenir l'alpha. L'alpha de la meute. Mais cela ne plaisait pas à mon ami et le ton commença à monter de plus en plus, jusqu'à ce qu'une dispute éclate. Tout était flou. Ils se transformèrent en loups et commencèrent à se battre. L'homme, maintenant devenu le loup au pelage noir qui apparaissait dans mes visions depuis la toute première, ouvrit sa gueule, menaçant de mordre Jacob, devenu un beau et grand loup au pelage brun. Ils grognèrent, menaçant. Leurs dents claquant le vide.

C'est à ce moment précis que je me réveillai en sursaut. J'étais en sueur. Ce cauchemar avait été le plus violent de tous ceux que j'avais eus jusqu'à présent. Pourtant, j'avais déjà assisté à des disputes lors de ces étranges rêves. Mais celles-ci ne ressemblaient en rien à celle que je venais de voir. La transformation de Jacob avait réveillé quelque chose de vraiment fort. Et j'étais bien décidée à comprendre ce qu'était cette chose. Et surtout, si mes rêves étaient réels. Parce que je ne voulais plus vivre une nuit de plus si cette nouveauté était aussi effrayante.

Charlie m'avait ramené chez moi deux jours plus tôt : Bella était tombée malade également. Malheureusement, je n'étais pas invincible et la gastro m'avait frappée à mon tour quelques heures plus tard. J'avais passé vingt-quatre-heures des plus atroces. Fort heureusement, j'allais maintenant bien mieux.

Assise dans mon lit, je repensais rapidement au cauchemar qui m'avait réveillée un peu plus tôt, avant de le chasser de mes pensées et de me lever pour aller boire un peu d'eau. Je remarquai alors que ma fenêtre était ouverte. Or, j'étais persuadée de l'avoir fermée la veille. J'avais même tiré les rideaux.

Étonnée, je m'approchai du cadre afin de vérifier que tout était en ordre. J'examinai d'abord le bois entourant la vitre, la poignée puis le loquet servant à la fermer. Celui-ci était endommagé. Comme si quelqu'un avait forcé de l'extérieur pour ouvrir ma fenêtre. Ce qui signifiait que quelqu'un s'était introduit dans ma chambre.

La panique s'empara de moi, et je m'empressai de courir vers l'interrupteur de ma chambre afin d'éclairer la pièce. La lumière arriva instantanément, prouvant que j'étais seule dans la pièce. Je soufflai de soulagement, puis retournai examiner ma fenêtre. Le loquet avait bel et bien forcé.

Le vent souffla, m'arrivant en plein visage et emmenant avec un lui un étrange murmure, presque inaudible. Je relevai la tête alors que l'incompréhension, mais surtout l'inquiétude, s'emparaient de tout mon être.

Le murmure revint alors. Plus fort cette fois-ci. Quelqu'un m'appelait.

— Betty.

Le son n'avait été qu'un murmure, mais il avait été parfaitement audible cette fois-ci.

— Betty. recommença la voix plus fort encore.

Le timbre était féminin. J'en étais sûre. La peur s'empara définitivement de moi, et je refermai ma fenêtre, bien que je ne pouvais actionner le loquet. Lentement, je reculai jusqu'à me cogner dans mon bureau. Finalement, je sortis de ma chambre, afin de me rendre au salon. Je n'avais plus le contrôle de moi-même : par contre, mon instinct de survie, lui, l'avait. Et celui-ci me hurlait de courir loin, très loin d'ici. Quelque chose me soufflait que ma mère n'avait rien à craindre, tandis que moi, je le devais.

Ces derniers temps, j'avais tendance à ne pas écouter mon instinct et je me retrouvai toujours dans des mauvaises passes. Alors pour une fois, je lui fis confiance. Je sortis en trombe de la maison, en pyjama et pied nu, et me mis à courir comme je le pouvais.

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